La culture divise-t-elle ou reunit-elle les hommes ?

« Philosophie La culture divise-t-elle ou réunit-elle les hommes ? La question de savoir si la culture divise-t-elle ou réunit-elle les hommes nous laisse dans l’embarras.

La culture est une réalité humaine irréductible.

En ce sens, la « culture » c'est bien sûr rassembler les gens sous un même concept, en faire une réalité unique par opposition à la « réalité naturelle », car la nature humaine est une existence culturelle. Cependant, une autre preuve, contrairement à la première, s'impose à nous, l’universalité est à la fois empirique et inéluctable à nos yeux : non seulement les cultures, c'est-à-dire les différentes civilisations apparues sur Terre dans l'histoire de l'humanité, opposent les nations mais en outre les échanges mutuels entre eux, et l'existence de niveaux culturels différents dans une même société, a été l'un des facteurs les plus efficaces et les plus critiques de division et d'instabilité.

La « culture » est ainsi unie par l'opposition : en unissant l'homme comme adversaire de la nature, en unissant la civilisation en l'opposant à d'autres civilisations, en unissant différents groupes sociaux en les opposant les uns aux autres. Nous pouvons en effet affirmer que la culture a cette fonction unique d'unir les êtres humains et de les rendre plus sociaux, car la culture s'oppose à la nature et donc à l'état naturel.

En effet, l'individu est intégré dès sa naissance dans une culture où il apprend coutumes, rituels, procédés ou programmes sociaux et traditions sans oublier les valeurs qui unissent les groupes humains.

Ainsi, selon Spinoza, la culture rapproche inévitablement les hommes car, dans l'état initial de la nature, « l'homme est un loup pour l'homme ».

Mais si la culture rassemble les individus dans leurs particularités, n'est-ce pas d'abord parce que les personnes elles-mêmes sont des produits de la culture ? C'est ce que supposait Linton Ralph, « La culture produit l’individu.

» Nos modes de production, notre patrimoine intellectuel, nos connaissances technologiques et notre histoire ne forment-ils pas la base de notre culture, l'âme de notre société ? Comme le disait Emmanuel Kant, « La culture est la fin dernière de l’homme dans la nature.».

Ainsi, il y a un concept de finalité dans la culture, car son produit , l'homme, est aussi la finalité de son désir culturel de vivre avec les autres.

En effet, « la culture produit de la société en assure sa survie », nous dit Linton.

La solitude de la nature est de lui apprendre à intégrer dans une matrice plus vaste, des aspirations plus élevées.

Thomas Hobbes confirme qu' « en quittant l’état de nature pour l’état de société, l’homme atteint la civilisation et la culture.

», Leiris quant à lui souligne que « La culture est le fruit de la coopération de tous, », en ce sens qu'elle nous rapproche les uns des autres.

Par ailleurs, la culture sépare l'homme des animaux, donc un paradigme entre culture et nature, puisque les animaux n'ont généralement pas de structure sociale à proprement parler.

Bien que certains animaux à l'état naturel, à quelques exceptions près, soient organisés, ces derniers n’ont pas à proprement parler un mécanisme culturel et social, n'ont ni art, ni technologie sociale, ni héritage culturel.

En ce sens l’homme se distingue de l’animal grâce à la culture qui les rapproche similairement ensemble. Un exemple frappant reste l'art, qui est une partie importante de la culture.

Ainsi, l'art rassemble les gens en évoquant des émotions collectives plutôt qu'individuelles. Donc la culture rapproche les gens et au fond la culture permet de sortir de cet état.... »