La croyance morale se prouve-t-elle ou s'éprouve-t-elle ?
Publié le 17/02/2004
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Gén. Une morale est constituée par l'ensemble des règles admises dans une société donnée à une époque donnée. La morale, en revanche, se définit comme l'ensemble des règles de conduite qui prétendent être universellement et inconditionnellement valables. ? bien, intérêt, devoir. Phi. Théorie normative de l'action humaine. Syn. d'éthique.
Croire, Croyance. - Psycho. Ces termes peuvent s'appliquer : 1. à une opinion fondée sur une simple probabilité : « Je ne croyais pas que tout fût perdu » (Sévigné) ; « Deux sortes d'hommes : les uns justes qui se croient pécheurs, les autres pécheurs qui se croient justes » (Pascal, 534) ; en ce sens, qqfs. opp. à savoir: «Nous ne pouvons pas croire ce que nous savons, et nous ne pouvons pas savoir ce que nous croyons » (Pradines) ; - 2. (syn. : foi) à une certitude qui ne résulte pas uniquement d'une démonstration rationnelle, soit qu'elle se fonde sur l'autorité et le témoignage, soit qu'elle repose sur des motifs affectifs (sentiments) et actifs (aspirations, inclinations, désirs) ou qu'elle relève des exigences de la « raison pratique », soit enfin (foi religieuse) qu'elle dépasse la raison : « Elle croit, elle qui jugeait la foi impossible » (Bossuet) ; « Il me fallut abolir le savoir [Wissen] afin d'obtenir une place pour la croyance » (Kant, R. pure, préf. éd.) ; « Une religion est d'autant plus crue qu'elle suscite davantage les sentiments profonds » (Delacroix) ; « On croit en Dieu plus qu'on ne le prouve » (Le Roy) ; - 3. Lato : à l'assentiment en gén. : « Nier, croire et douter bien sont à l'homme ce que courir est au cheval » (Pascal, 259) ; « Toute aperception suppose affirmation implicite, au sens de croyance, même si elle était unique, simple... Si elle est multiple, elle est croyance à la liaison de ses parties » (Lagneau) ; « La croyance est un genre dont la certitude est une espèce » (Brochard).- 4. Objet de la croyance aux sens 1, 2 ou 3 : « Les croyances religieuses » ; « La croyance à la liberté ».

«
b) La croyance est jugement.
Sans doute la croyance
morale est-elle fondée sur un jugement de valeur : mais
celui-ci reste simplement probable et fort peu probant.
C'est dire que son caractère de preuve reste problémati
que.
Ex.
la croyance à la nocivité du meurtre peut se
prouver par le caractère illogique de celui-ci ; mais cela
se sent plus que cela ne se prouve.
Car le criminel en rai
sonnant sainement ne parvienda jamais à croire au carac
tère infâme de son acte.
Le jugement « J'assassinat est
mauvais » ne provve 6en.
2.
ELLE S'éPROUVE
a) Dans le même exemple on sent que le crime est
une chose effroyable.
Prenons le cas Macbeth ou celui
du meurtrier des Drummond.
JI a dû sentir qu'il agissait
mal, mais confusément et sans le dire.
On a le sentiment
du devoir accompli et non le jugement.
b) En morale tout se sent.
C'est l'objet de ce que le
disciple de 'Rauh, M.
Le Senne, appelle le tact de valevr.
Le tact moral, la conscience morale « instinct divin, juge
suprême ...
, guide infaillible ».
Il y a un sentiment moral
qui prime toute espèce de preuves, c'est irraisonné.
C'est
irrationnel : ce n'est
que sensible.
JI• partie : Antithèse
1.
Pourtant la croyance morale ne saurait agir sans
garde-fou, sans guide.
Si chacun se contentait d'éprouver
sans prouver ou de prouver parce que J'on éprouve, on
aboutirait à une sorte de subjectivisme total.
Ce serait
le cas d'un immoralisme camouflé en pharisaïsme; témoin
J'hédonisme primaire.
Tous ceux dont la recherche
des plaisirs, des passions, de la facilité fait la règle de vie.
»
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