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LA CRITIQUE DE LA RAISON PURE: LE THÈME CRITIQUE

Publié le 25/03/2015

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Si l'on désigne par l'a priori ces pouvoirs de connaître antérieurs à toute expérience (a priori = avant toute expérience) et par 1 a posteriori ce qui découle de l'expérience (a posteriori = d'après l'expérience sensible), la Critique de la raison pure a donc pour but général d'examiner nos capacités a priori de connaissance.

 

Essentiellement dans celui de déterminer, en polémique contre la métaphysique leibnizo-wolffienne, si la métaphysique est possible en tant que science.

 

Le double mouvement de la Critique de la raison pure est ainsi posé d'emblée : réfuter tout d'abord la tendance naturellement dogmatique de la raison, qui use de ses pouvoirs sans s'interroger au préalable sur les limites et conditions de légitimité de ceux-ci (c'est le vice fondamental de la métaphysique traditionnelle), mais réfuter tout autant la saine réaction sceptique d'un Hume devant les excès du dogmatisme, parce qu'elle aboutit à une critique essentiellement négative de la raison, soulignant ses échecs au lieu de fonder ses pouvoirs légitimes.

 

priori, je tire le prédicat de la simple analyse logique (donc sans aucune expérience sensible) du sujet; par exemple, dans le jugement : «Tous les corps sont étendus«, il me suffit d'analyser le concept de corps pour constater qu'il inclut celui d'étendue.

 

En premier lieu, il est épistémologique, puisque rendre compte de la possibilité des jugements synthétiques a priori, ce sera rendre compte de la possibilité même des mathématiques.

 

Cassirer et Heidegger s'accorderont au moins sur un point : ce que réalise la Critique de la raison pure est un renversement sans précédent de la problématique générale de la philosophie, qui consiste à partir désormais de la finitude humaine pour penser ensuite l'absolu divin.

 

La première partie de la Critique de la raison pure, intitulée «Esthétique transcendantale«, va réaliser cette analyse.

 

Il est particulièrement significatif que l'analyse s'ouvre par l'examen de la sensibilité : la pensée métaphysique traditionnelle valorisait la connaissance intelligible (celle des idées a priori des choses sensibles, déposées le plus souvent en Dieu) et dévalorisait la connaissance sensible.

 

« en forme de l'apparence répondant à des lois qui sont celles de toute connaissance possible.

Corrélat ontologique de cette problématique de la connaissance, une difficulté essentielle de la métaphysique est désignée: l'être véritable est présence; or cette présence est toujours pour nous absente puisque nous n'avons accès, dans la représenta­ tion, qu'aux phénomènes et jamais à !'être lui-même de ces phéno­ mènes.

La contradiction encore insoluble de la métaphysique («le mystère de la métaphysique encore cachée à elle-même» dit Kant) est donc la suivante: ce qui apparaît n'est pas l'être, alors que l'être qui se définit par la présence est ce qui n'apparaît pas.

Éclairer à terme le mystère de la métaphysique suppose tout d'abord un examen critique poussé de notre faculté de connaître.

La Lettre à Marcus Herz du 21 février 1772 est considérée comme !'acte de naissance véritable du problème critique.

Kant y pose en effet le pro­ blème de la représentation elle-même: «Sur quel fondement repose le rapport de ce qu'on nomme en nous représentations à !'objet? » Le geste inaugural de Kant consiste d'abord à écarter la solution théologique sur laquelle reposait la métaphysique dogmatique : ce n'est pas Dieu qui garantit l'adéquation de nos représentations du monde avec le monde réel.

Dès lors, tenter de construire une réponse non théologique à la question de la représentation a pour consé­ quence ultime de s'écarter définitivement de la métaphysique classique.

Le mouvement critique passe par une question épistémo­ logique pour ébranler finalement toute connaissance de type méta­ physique.

Bien plus tard, en 1789, lorsqu'il utilisera pour la première fois le terme de« criticisme», dans la Réponse à Eberhard, Kant dira que la critique est d'abord une maxime de défiance à l'encontre de toutes les propositions synthétiques de la métaphysique.

La Lettre à Marcus Herz contient en ce sens l'essence du tournant vers la méthode critique: une mise à l'écart polémique des solutions de la métaphysique classique, la nécessité d'un examen de notre faculté de représentation elle-même afin d'analyser ses conditions de possi­ bilités.

La critique ne sera donc pas «négative», au sens d'un pro­ cès fait à la raison, mais «positive», au sens d'un tribunal équitable qui veut établir les droits de la raison, mais aussi ses limites : à quelles conditions ses prétentions sont-elles légitimes? B.

La mise en œuvre du projet critique En 1781, Kant a 57 ans et, au terme d'une longue élaboration, il publie la Critique de la raison pure.

Le dessein général de cette œuvre /, "c1111rgc11ce du 1/1i'111e cri1iq11c • 27. »

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