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La création artistique est‑elle un travail ?

Publié le 29/07/2013

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On pourrait penser dans un premier instant que l’art et le travail ne peuvent pas se mêler, car un créateur ne veut pas être réduit pas à être un technicien. Bacon définit l’art comme « l’homme ajouté à la nature «. Il désigne ce qu’évoquent le latin ars et le grec technê : tout savoir-faire produisant un objet, satisfaisant de quelque manière que ce soit. L’art serait donc un résultat issu de l’habileté humaine et non un produit du monde naturel. C’est à partir du XVIIIe siècle que l’art se distingue aussi bien de l’artisanat que de la technique et acquiert ainsi un statut spécifique. D’où l’apparition de l’esthétique comme théorie des beaux-arts. C’est irréalisable d’identifier la création artistique à un type de travail ? L’artiste ne travaille en appliquant des techniques à un matériau extérieur à lui ? D’où provient donc une œuvre d’art si l’art n’est pas un travail  ? Peut-on penser au contraire que c’est un produit de l’inspiration ou d’un don propre à un artiste ? Dans un premier temps, nous considérerons la proximité entre l’art et le travail. Après on mettra en évidence la spécificité de l’art au sein des activités humaines car une création artistique n’est pas réductible à une activité techniq...
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« Tout travail se caractérisant comme une activité technicienne appelant l'homme à se transformer en même temps qu'il transforme la nature extérieure à lui, on peut penser que la création artistique, dans laquelle l'artiste applique des techniques visant à transformer un matériau brut, s'inscrit dans cette définition du travail. L'oeuvre d'art, en effet, n'est pas issue de la nature mais de l'action exercée par l'homme sur la nature, par le produit de techniques.             Dans la Critique de la faculté de juger (1791), Kant, même s'il ne prétend pas faire une théorie des objets beaux car selon lui le beau n'est pas une qualité des objets « il n'y a pas de règles du beau et donc de science du beau », affirme qu'il n'existe pas de belles sciences, mais seulement des beaux-arts.

Il accorde même, d'une certaine manière, une supériorité à l'art sur les sciences et la technique, puisqu'il considère qu'il y a de génie que dans les beaux-arts. Dire que « les beaux-arts sont les arts du génie », signifie donc que l'art exige un talent complètement opposé à l'esprit d'imitation et qui ne peut être ramené à un savoir transmissible par l'enseignement.

La façon dont l'artiste réalise son produit ne peut être exposée scientifiquement ni même décrite.

En cela, l'art se différencie radicalement de la technique, mais aussi de la science dont les démarches s'enseignent et se communiquent. La technique repose sur une méthode scientifique précise dont toutes les démarches peuvent être enseignées, répétées.

Il suffit généralement de savoir ce qu'il faut faire pour réussir.

Quant à l'artisanat, s'il exige une certaine agilité voire un tour de main qui ne se réduit pas à des recettes d'une application mécanique, il ne demande aucune faculté d'invention ni génie particulier.

Seul l'art, qui repose sur la fantaisie créatrice de l'artiste, nécessite autre chose que « l'aptitude à savoir faire ce qui peut être appris d'après une règle quelconque ».

Les beaux-arts doivent donc nécessairement « être considérés comme des arts du génie ».             Mais, qu'est-ce-qui-est un génie ? Pourquoi certains hommes seront investis d'un don comme celui-ci et d'autres non ? D'après Nietzsche, c'est une notion qui n'a pas d'explication et alors, pourquoi devrions nous accepter l'idée de l'existence des ces « génies » ? C'est une notion sans aucune réalité et comme toute croyance qui a pour origine un besoin, on doit chercher l'origine de cette croyance. La croyance au génie peut être expliqué par Nietzsche comme l'existence d'hommes médiocres et feignants qui croient en une humanité supérieure a notre humanité moyenne et que celle-ci choisit des hommes sans qu'ils. »

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