La copie d'une belle oeuvre d'art peut-elle être une belle oeuvre d'art ?
Publié le 27/02/2008
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3) Le plaisir du kitsch.
Le mot « kitsch » tirerait son origine d'un verbe allemand
verkitschen qui veut dire brader ; apparu vers 1870 dans la Bavière de
l'hyperromantique et maniériste du roi Louis II ; où le terme est utilisé pour
qualifier les reproductions d'art à bon marché. Kitsch veut dire aussi :
« vendre en dessous du prix » ou de kitschen « rénover, revendre du
vieux », d'abord « ramasser des déchets dans la rue » Le mot a ensuite resurgi
dans le vocabulaire suivant les besoins du temps.
Il ne faut donc pas qualifier de kitsch un objet ou un bâtiment si l'idée et
surtout le contexte qui a vu émerger cette notion n'existaient pas. Jean
Duvignaud définit ce phénomène dans Baroque et kitsch : « Kitsch, mot qui
apparaît à la fin du siècle dernier, en Europe centrale quand
l'industrialisation esquisse une redistribution des bénéfices de la production.
Les salariés achètent quelques bribes d'une culture à laquelle jusque-là ils
n'avaient aucune participation. Les amateurs éclairés font la grimace : ces gens
se pavanent dans la pacotille, dans un ersatz de grand art, et se laissent
séduire par une musique dégradée, une peinture pervertie et les facilités
commerciales du tape-à-l'oeil, le kitsch n'est-il que cela ? »
Aussi, des bâtiments, des peintures, des sculptures
peuvent être kitsch. Le kitsch c'est la surcharge décorative, l'accumulation de
symboles, la reproduction en un matériau moins noble ou inadapté d'un objet, la
copie de styles artistiques incongrus pour une époque.
La copie d’une œuvre d’art se comprend en plusieurs sens, une copie peut être une reproduction par gravure et photographie, une copie peut être parfois un faux. Il est question ici de se demander si dans l’art on admire en vérité un objet pour lui-même ou pour le prestige qui l’entoure, pour l’artiste génial qui l’a crée ou pour lui-même. Aussi une copie peut parfaitement rendre compte d’un travail d’artistes et donner lieu à des émotions esthétiques comparables aux œuvres d’art originales. Mais ce plaisir esthétique devant la copie n’est-il pas un plaisir coupable et déplacé, voire vulgaire, un plaisir qui se contenterait d’art de second sans se soucier de l’original ?
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