« La contribution de Montesquieu à la constitution de la science sociale »
Publié le 20/12/2012
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Pour Montesquieu, la réalité sociale est ordonnée, elle obéit à une logique ; et l'idée est de dégager cette
logique. Ce qui est très important c'est que, pour Montesquieu, la connaissance du monde social n'est
pas affaire de moral ni de foi ; mais pour lui, toute analyse du monde social suppose que l'on abandonne
toutes nos croyances et préjugés, et notamment notre croyance en un destin. En ce sens, il essaye d'être
le plus objectif possible, notion très important dans la sociologie Durkheimienne. Pour Durkheim,
l'objectivité est la condition pour que la sociologie soit reconnue comme une science. « Il faut écarter les
pré-notions «. Avant la connaissance de la sociologie, les hommes ont des idées sur la société, des
préjugés, des connaissances spontanées. Ces pré-notions sont des concepts qui se sont formés en
dehors de la science et pour des besoins qui n'ont rien de scientifique. Il parle aussi de ''fausses
évidences''. Les pré-notions sont des jugements de valeurs, des évidences qu'on croit vraie alors que
non. Le sociologie doit d'opposer à ces pré-notions. Elle doit aussi rompre avec les préjugés de ceux
qu'elle étudie, elle doit rompre avec la subjectivité de ceux qu'elle étudie. Par exemple, le suicide est un
comportement anormaux, un jugement de moral et Durkheim veut rompre avec ces jugements de
valeurs. Durkheim veut prouver scientifiquement ce
qui est normal ou anormal.
«
principes d'une nouvelle science en étudiant les lois, la science sociale.
Pour Durkheim, Montesquieu est
alors le premier à étudier les faits sociaux scientifiquement.
On peut aussi remarquer que ce n'est pas par hasard qu’Émile Durkheim s'est intéressé au philosophe
des lumières.
En effet, tout au long de sa thèse, Durkheim montre
qu'il partage et est d'accord avec la pensée de Durkheim.
On peut retrouver dans la thèse de
Montesquieu deux éléments importants qui constituent la pensée Durkheimienne, le holisme et le
déterminisme.
Selon Durkheim, les actes qui nous paraissent comme individuels sont en fait influencés par la société.
Il
dit que nos actes sont sociaux et en donne une belle preuve : le suicide.
L'idée de Durkheim est qu'il y a
une action contraignante de la société sur les individus ; nos comportements, nos idées sont influencés
par la société.
A l'époque, la France est marquée par la philosophie individualiste, l'individu prime sur la
société.
C'est tout le contraire pour Durkheim.
Son idée n'est pas que la personnalité n'existe pas, mais
cette personnalité se forme dans une société déterminée qui influence notre personnalité.
De plus, pour Durkheim, le tout est plus que la somme de ses parties, c'est-à-dire que ce n'est pas
l'individu qui détermine la société, mais la société qui détermine l'individu qui est alors manipulé et
conditionné par les structures de la société.
L'individu ne possède pas de libre arbitre.
Les déterminismes
sociaux qui agissent sur les individus sont énumérés, ce sont les groupes sociaux, les pratiques sociales
et les représentations collectives, ainsi on ne pourrait comprendre un comportement individuel sans
prendre en compte le groupe social, les croyances, coutumes, etc...
de l'individu étudié.
Ces deux courants, le déterminisme
et le holisme, sont déjà présents dans la thèse de Montesquieu.
C'est ce que remarque et explique
Durkheim dans « La contribution de Montesquieu à la constitution de la science sociale ».
Il serait alors
intéressant de voir le point de vu de Durkheim sur Montesquieu en étudiant les deux chapitres précisés
auparavant.
Commençons par étudier le chapitre II, « En quelle mesure Montesquieu a-t-il assigné à la science social
un objet propre ».
Durkheim commence par présenter l'écrit de Montesquieu.
Selon lui, Montesquieu fait « l'étude des
choses sociales en vue d'examiner leur nature ».
Il a donc, dans sa thèse, étudié les choses sociales, les
diverses sociétés, leurs institutions, mais aussi leurs valeurs.
On verra plus tard, que Montesquieu a
observé les différentes sociétés, mais il les a aussi comparé et classifié.
Le but de Montesquieu n'était
pas de refaire la société pour l'améliorer, mais seulement de la décrire telle qu'elle est.
Montesquieu ne
jugeait donc pas les sociétés aussi diverses qu'elles étaient, mais même s'il avait une opinion, il restait
objectif car les coutumes de chaque société qu'il étudiait n'était ni bonnes, ni mauvaises ; elles étaient
légitimes et adaptées à la nature de la société.
C'est ainsi qu'il explique que la polygamie ou encore
l'esclavage sont légitimes au sein de certaines sociétés par exemple.
Montesquieu avait alors dans l'idée
de rechercher « les institutions qui convenaient le mieux à la société et
à chaque société ».
Pour Montesquieu, pour assurer sa survie, une société doit suivre la nature des
choses, doit s'adapter.
Il faut connaître la réalité, c'est-à-dire la nature pour savoir ce qu'il faut faire ou ne
pas faire.
Ce dernier a donc étudié dans son écrit, les lois mais aussi les règles de vie ; ainsi que la science mais
aussi l'art.
Selon Durkheim, ceci pose un problème dans le sens où Montesquieu ne sépare pas assez
l'art et la science alors qu'elles exigent des méthodes différentes.
Mais même si dans les travaux de
Montesquieu il y a une confusion entre l'art et la science, cette confusion se fait moins ressentir quand
dans ceux des philosophes antérieures.
En effet, selon Durkheim, Montesquieu crée une nouvelle.
»
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