La conscience (résumé de cours)
Publié le 19/03/2014
Extrait du document
La saisie de la conscience par elle-même
Si j'admets qu'un esprit malin me trompe toujours et par¬tout ou, ce qui est la même chose, que je me trompe tou¬jours et partout, dans tous mes jugements et mes idées, que reste-t-il ? Après avoir posé ces questions dans les Méditations métaphysiques, Descartes répond : il faut bien que moi, moi qui pense et, partant, qui me trompe, je sois ou j'existe, justement pour pouvoir me tromper. Autrement dit : « je pense donc je suis «.
Le cogito : le « je pense donc je suis «. La conscience s'affirme comme première certitude.
«
ment dans l'instant .
En effet, c'est au moment où je pro
nonce
« je suis, j'existe » que cette proposition est vraie.
C'est dans l'instant où elle se donne que je l'éprouve dans
sa vérité.
Le présent est la seule chose qui échappe au
doute.
Il
se distingue du passé qui, en tant qu'il suppose la
mémoire, dépend de la fiabilité de cette dernière et de la
reconstruction qu'elle implique.
L'unité de la conscience
Par-delà la multiplicité de ses affections, la conscience est
ce qui se présente
comme quelque chose d'unique .
Le vécu
peut se présenter sous des formes multiples, les réactions
devant des situations diverses, voire identiques, peuvent
être différentes, mais, par-delà ces différences,
il s'agit de
mon expérience, de mon vécu.
La multiplicité ne prend sens
que sur fond
d'unité de la conscience.
C'est cette unité de
la conscience qui assure l'accès à la personne.
Si l'immé
diateté
et la transparence de la conscience à elle-même
assurent la présence du sens, l'unité de
la conscience per
met d'assigner un pôle d'identité à une multiplicité d'actes
pourtant différents.
De cela et sur cela on peut fonder le
pouvoir de
la conscience .
Car la possibilité de référer des
actes divers à
un même sujet exclut la possibilité de ren
voyer
la faute sur autrui.
En outre la claire transparence de
la conscience à elle-même exclut la possibilité d'un acte
dont le sens échapperait au sujet .
1 Limites et illusions de la conscience
Le pouvoir de la conscience repose sur le fait qu'elle est
perçue
comme une force autonome susceptible de s'oppo
ser .
Mais cette force n'est-elle pas illusoire? La conscience
n'est-elle pas toujours déterminée par autre chose qu'elle
même? Ainsi, par exemple,
la conscience de l'enfant ne se
développe
qu'en liaison avec des incitations fonctionnelles
venant
du milieu extérieur .
Très tôt il y a intériorisation des
conduites sociales.
Il y a aussi
ce quelque chose que nous
ne pouvons pas connaître mais qui se démontre par
ses
effets, ce quelque chose que Freud appelle l'inconscient.
En fin de compte,
la conscience n'enregistre-t-elle pas ou
ne traduit-elle pas ce qui se trouve au-delà d'elle et indé
pendamment d'elle? •
23.
»
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