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La conscience peut-elle etre objective ?

Publié le 25/09/2005

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conscience
Le sentiment, la conscience de notre liberté est illusoire. Nous n'avons pas conscience des lois qui nous déterminent à agir et, conscients seulement des désirs dans lesquels nous persévérons, nous pensons choisir ceux-ci librement. La conscience n'est pas connaissance de soi Connaître, c'est connaître un objet, en cerner un concept (exemple du triangle, je le connais comme étant un figure géométrique dotée de 3 angles dont la somme est égale à 180 degrés). La conscience de soi permet-elle de se prendre comme objet et de connaître ce que l'on est ? Distinguons 2 niveaux: la conscience de soi comme "je" et la conscience réflexive. Pour la première, le "cogito" révèle la certitude du "je" mais ne dit rien sur ce que je suis. Moi qui suis certain que je pense donc qui est. De plus, critiquer cette substantialisation du moi, cette "chose pensante". Quant à la conscience réflexive, elle est retour sur soi et permet de prendre pour objet la vie psychologique qui constitue le moi. Mais l'analyse montre qu'elle déforme son objet.
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« j'imitasse en cela les sceptiques, qui ne doutent que pour douter ; car, au contraire, tout mon dessein netendait qu'à m'assurer, et à rejeter la terre mouvante & le sable, pour trouver le roc & l'argile.

» (« Discoursde la méthode », 3ième partie).Ce qu'on appelle métaphysique est justement la discipline qui recherche les fondements du savoir & deschoses, qui tente de trouver « les premiers principes & les premières causes ».

Descartes, dans ce tempsd'incertitude et de soupçon généralisé, cherche la vérité, quelque chose dot on ne puisse en aucun casdouter, qui résiste à l'examen le plus impitoyable.

Cherchant quelque chose d'absolument certain, il vacommencer par rejeter comme faux tout ce qui peut paraître douteux.« Parce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensais qu'il fallait [...] que jerejetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il neresterait point après cela quelque chose [...] qui fut entièrement indubitable.

»Le doute de Descartes est provisoire et a pour but de trouver une certitude entière & irrécusable.Or il est sûr que les sens nous trompent parfois.

Les illusions d'optique en témoignent assez.

Je dois doncrejeter comme faux & illusoire tout ce que les sens me fournissent.

Le principe est aussi facile à comprendreque difficile à admettre, car comment saurais-je alors que le monde existe, que les autres m'entourent, quej'ai un corps ? En toute rigueur, je dois temporairement considérer tout cela comme faux.A ceux qui prétendent que cette attitude est pure folie, Descartes réplique par l'argument du rêve.

Pendantque je rêve, je suis persuadé que ce que je vois et sens est vrai & réel, et pourtant ce n'est qu'illusion.

Lesentiment que j'ai pendant la veille que tout ce qui m'entoure est vrai & réel n'est donc pas une preuvesuffisante de la réalité du monde, puisque ce sentiment est tout aussi fort durant mes rêves.

Par suite je dois,si je cherche la vérité : « feindre que toutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit n'étaient nonplus vraies que l'illusion des songes ».Mais le doute de Descartes va bien plus loin dans la mesure où il rejette aussi les évidences intellectuelles, lesvérités mathématiques.

« Je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pourdémonstrations.

»Nous voilà perdu dans ce que Descartes appelle « l'océan du doute ».

Je dois feindre que tout ce quim'entoure n'est qu'illusion, que mon corps n'existe pas, et que tout ce que je pense, imagine, sens, meremémore est faux.

Ce doute est radical, total, exorbitant.

Quelque chose peut-il résister ? Vais-je me noyerdans cet océan ? Où trouver « le roc ou l'argile » sur quoi tout reconstruire ? On mesure ici les exigences derigueur et de radicalité de notre auteur, et à quel point il a pris acte de la suspicion que la révolutiongaliléenne avait jetée sur les sens (qui nous ont assuré que le soleil tournait autour de la Terre) et sur ce quela science avait cru pouvoir démontrer.« Mais aussitôt après je pris garde que, cependant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallaitnécessairement que moi, qui pensais, fusse quelque chose.

Et remarquant que cette vérité : je pense donc jesuis, était si ferme et si assurée, que les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pascapables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de laphilosophie que je cherchais.

»Il y a un fait qui échappe au doute ; mon existence comme pensée.

Que ce que je pense soit vrai ou faux, jepense.

Et si je pense, je suis.

Le néant ne peut pas penser.

La première certitude que j'ai est donc celle demon existence, mais comme pure pensée, puisque, en toute rigueur, je n'ai pas encore de preuve del'existence de mon corps.

Quand bien même je nierais que le monde existe, que mon corps existe, que jepuisse penser correctement, je ne pourrais remettre en cause ce fait : je pense, et par suite, je suis.

Lavolonté sceptique de douter de tout, l'idée qu'aucune vérité n'est accessible à l'homme, se brise sur ce fait :je pense.

Voilà le roc, voilà l'argile.

Voilà le point ferme grâce auquel j'échappe à la noyade dans l'océan dudoute, par lequel je retrouverai la terre ferme de la science vraie.La difficulté provient de l'interprétation à donner à ce « je ».

Il n'est pas l'individu concret.

Ce n'est pasDescartes, homme du XVIIième siècle, c'est tout individu pensant qui peut dire « je pense donc je suis », pourpeu qu'il refasse, pour lui-même, l'expérience entreprise.Ce « je » est, par définition, désincarné ; tout ce que je peux affirmer, à ce moment, de l'itinéraire cartésien,c'est mon existence comme pensée, puisque, répétons-le, je dois encore, temporairement, nier l'existence ducorps. [Parce que la conscience, c'est ce qui refuse l'inconscient et ne cesse d'en être troublé sans le savoir, ellene peut donner qu'une approche partielle et totalement subjective de la réalité.

«Le moi n'est pas maître dans sa propre maison», nous dit Freud.] Les illusions de la conscience. »

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