La conscience et l'animal chez Feuerbach

« De nombreux débats existent de nos jours sur la différence entre l’Homme et l’animal.

Certains pensent que l’Homme devrait se montrer plus humble car il n’est au final qu’un animal.

Tandis que d’autre affirment que l’Homme est totalement différent des animaux au niveau intellectuel ou encore au niveau de la conscience.

Et c’est dans le livre L’essence du christianisme que Ludwig Feuerbach différencie l’homme au niveau de la conscience.

Tout au long de cette analyse nous nous demanderons comment l’Homme peut se distinguer de l’animal par le biais de la conscience.

Feuerbach distingue dès les premières lignes l’homme de l’animal.

Pour lui si la principale différence entre l’homme et l’animal est ‘simple, […] générale et en même temps […] populaire’ (l2) elle n’en est pas moins complexe.

En effet, pour pouvoir séparer l’humain de l’animal au niveau de la conscience il faut pour commencer accepter que l’animal possède une conscience même simple.

Si pour certains l’animal ne possède pas de conscience pour Feuerbach la question ne se pose pas.

L’animal a une conscience.

Mais une conscience différente de la nôtre.

L’auteur l’appelle la conscience au sens large.

Cette conscience est plus simple que la conscience au sens strict, notre conscience.

C’est donc définissant ces deux consciences et en les comparant que Feuerbach distingue l’Homme de l’animal.

Nous nous appuierons donc sur ces deux types de conscience pour séparer L’homme de l’animal. L’animal, auquel « on ne peut refuser la conscience »(l3) possède ce que Ludwig Feuerbach nomme la conscience au sens large.

Cette conscience repose sur les sens de l’animal.

Feuerbach insiste sur ce fait avec l’apparition à plusieurs reprises du mot ‘sens ‘(l4) ou encore du mot ‘sentiment’(l4).

Ces deux mots basés sur le mot sens fait écho à un instinct de survie.

En effet l’animal a conscience d’être lui-même mais pour ce qui est du reste sa conscience se repose sur ses sens.

Il possède la « faculté de voir, de distinguer » (l.4) mais pour traiter les informations comme juger, ils se réfère à ses sens soit son instinct pour pouvoir différencier le prédateur de la proie par exemple.

Si l’animal possède une conscience liée à ses sens, il ne peut pas déporter sa conscience pour penser comme un autre.

De plus, l’animal ne peut pas tenir de conversation avec, par exemple, un autre de ses semblables.

Il est vrai que nous n’avons jamais vu d’animaux parler mais pour autant ils se transmettent bien des messages avec la gestuelle.

Mais une fois encore ce dialogue se fait par l’instinct, par les sens.

Si un lion se montre agressif, l’autre lion ne viendra pas le déranger, c’est une forme de dialogue qui est possible grâce à l’instinct.

L’animal ne possède pas de conscience égale à celle des hommes car il ne peut définir ce qui l’entourent.

Il peut ‘juger par les sens les objets extérieurs’ (l.5), mais ils ne peuvent faire de lien entre tous les objets qui les entourent.

Par exemple l’animal ne fait pas de distinction entre les espèces, il ne pourrait se définir comme appartenant à tel ou tel espèce.

Il se sent comme lui-même, il a conscience de ce qui l’entoure, mais il ne peut classifier ou répertorier les choses tout en faisant des liens entre elles.

L’animal est donc dépourvu de savoir donc de conscience (au sens strict) car ‘Là où il y a conscience, là il y a capacité pour la science ‘(l8 .9).

Or « la science n’est que la conscience des espèces »(l9).

Et c’est la une grande différence entre l’homme et l’animal car l’animal ne possède pas le savoir ni la science car il ne peut différencier les espèces. Contrairement à l’animal, l’homme possède une conscience au sens strict, une conscience au sens ‘vrai’ (l5). En effet, l’Homme possède une conscience plus développée et qui ne repose pas sur les sens ou encore l’instinct de survie.

La conscience de l’homme est faite de savoir et de science.

L’humain de nos jours à la capacité de nommer les espèces et a conscience qu’il appartient à une espèce précise.

L’homme a conscient d’être un individu comme l’animal qui ‘se sent bien comme individu’(l7) mais contrairement à l’animal l’Homme connais son espèce,.... »