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La conscience est décision et action (Bergson)

Publié le 28/09/2013

Extrait du document

conscience

 

Qu'arrive-Hl quand une de nos actions cesse d'être spontanée pour

devenir automatique? La conscience s'en retire. Dans l'apprentissage

d'un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients de

chacun des mouvements que nous exécutons, parce qu'il vient de nous,

parce qu'il résulte d'une décision et implique un choix ; puis, à mesure

que ces mouvements s'enchaînent davantage entre eux et se déterminent

plus mécaniquement les uns les autres, nous dispensant ainsi de nous

décider et de choisir, la conscience que nous en avons diminue et disparaît.

Quels sont, d'autre part, les moments où notre conscience atteint le

plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les moments de crise intérieure, où

nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, où nous sentons

que notre avenir sera ce que nous l'aurons fait ? Les variations d'intensité

de notre conscience semblent donc bien correspondre à la somme plus

ou moins considérable de choix ou, si vous voulez, de création, que nous

distribuons sur notre conduite. Tout porte à croire qu'il en est ainsi de la

conscience en général. Si conscience signifie mémoire et anticipation,

c'est que conscience est synonyme de choix.

BERGSON

QUESTIONS

1. Dégagez la thèse du texte et l'argumentation de l'auteur.

2. Expliquez :

a. «Dans l'apprentissage d'un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients de chacun des mouvements que nous exécutons, parce qu'il vient de nous«.

b. « conscience est synonyme de choix «.

3. Est-ce dans l'hésitation que nous sommes le plus conscients ?

L'intensité de la conscience est à son comble lorsque nous sommes confrontés à des choix détenninants pour notre avenir. D'abord plongés dans l'indécision devant la difficulté de choisir, mais surtout devant la responsabilité que cela implique, nous allons devoir nous décider, opter pour une direction, une action. C'est dans ces moments-là que nous sentons la force de la conscience sur notre vie, et « que notre avenir sera ce que nous l'aurons fait« (Sartre). Descartes disait déjà : plus je choisis, plus je suis libre, « la liberté d'indifférence est le plus bas degré de la liberté«. La conscience est, pour Bergson, synonyme d'invention et de liberté.

conscience

« RÉAGIR •Mots clés • spontané : que l'on fait librement, sans être incité ni contraint par autrui, de façon volontaire ; spontané = naturel.

En psychologie, est spontané ce qui s'effectue sans retour de la pensée ou de la conscience sur elle-même (:;t: pensée réfléchie).

• automatique : qui s'accomplit sans la participation de la volonté ; auto­ matique = machinal, inconscient.

Ces deux adjectifs : «spontané» et« automatique» s'opposent.

• conscience : du latin cum scientia, « connaissance partagée avec les autres» (voir Mémento).

• décision : action de juger, jugement qui apporte une solution.

- Décision ~ délibération ~ choix ~ détermination.

• vivacité : caractère de ce qui est vif, qui a de la vie, de l'intensité (:;t: apathie, mollesse, lenteur).

• Idée directrice La conscience s'éveille devant l'obstacle, lorsqu'il lui faut choisir.

Elle est action et choix.

• Structure du texte • « Qu'arrive-t-il [ ...

] diminue et disparaît» : Bergson explique pourquoi les actes accomplis automatiquement sont des actes accomplis incons­ ciemment (nul besoin de la conscience).

• «Quels sont, d'autre part [ ...

] la conscience en général» : par contre, Bergson souligne l'intensité de la conscience lorsqu'il faut choisir dans un moment difficile.

Choisir, c'est agir.

- La première partie du texte pourrait s'intituler : «La conscience endormie ».

- La deuxième partie : « La conscience exacerbée ».

CORRIGÉ QUESTION 1 Qu'est-ce que la conscience? Est-elle toujours semblable? inva­ riable? Bergson répond : la conscience n'est pas uniforme, elle varie.

Mais à quoi sont dues ces variations ? Elles sont dues à l'intensité de la. »

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