La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?
Publié le 04/01/2013
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«
est synonyme de sagesse. Elle permettrait en effet à l'individu de prendre conscience de
ses propres limites, de se lib
érer de ses d éfauts, de d évelopper ses qualit és, et, en
faisant abstraction de tout ce qui dans le " je " n'est pas personnel, de prendre
conscience de sa v
éritable identit é et, enfin de compte, de sa libert é.
La devise
delphique laisse entendre que nous ne nous connaissons pas r
éellement, que la
connaissance de soi n'est pas une donn
ée imm édiate de la conscience. Elle nous invite
donc
à entreprendre une recherche, une descente dans les profondeurs de notre
int
ériorit é pour trouver l'essence de notre être. Or, cette recherche passe d'abord par la
d
écouverte et l'affirmation de notre moi.
Cette affirmation est le fondement de la
philosophie cart
ésienne en m ême temps que celui de toute entreprise de recherche de
sa propre identit
é. Pour approfondir la connaissance que nous avons de nousm êmes, il
faut donc se demander s'il est l
égitime de parler du soi par soi et quels en seraient les
moyens et les conditions.
On voit par l
à quel est l'enjeu v éritable d'une connaissance de soi : conformer l'homme à
une id
ée de luim ême, permettre un contr ôle et une ma îtrise de soi.
Et on voit aussi
comment cette exigence prend comme pur point de d
épart la conscience de soi : c'est
bien le mouvement de r
éflexion, de la pens ée sur ellem ême qui à la fois donne l'id ée
d'une connaissance de moim
ême et m'ouvre la voie d'une telle connaissance.
C'est d'ailleurs dans cette voie que s'engagea Descartes, un des premiers philosophes
modernes du XVIIe si
ècle, recherchant à ce sujet une v érité absolue. Sa c élèbre citation
: « Je pense, donc je suis » issue de la quatri
ème partie du « Discours de la M éthode »
est tout simplement l'affirmation que je suis en toute certitude « une chose qui pense »,
un sujet dou
é de conscience. L'essence, ou encore le fondement substantiel de « je »
est ainsi descriptible sous forme d'un objet conceptualisable: une « substance pensante
» dont le caract
ère de substance permet de d éduire des caract ères essentiels : unit é,
immortalit
é .
Descartes,
à la recherche des v érités premi ères, d écide de faire table rase de tout ce
qu'il a appris jusquel
à.
Il veut faire r égner le doute syst ématique sur toutes les
é
vidences. Mais il a beau douter de tout ce qu'il voit, de tout ce qu'il pense, il a beau
imaginer que quelque diable rus
é le fait se tromper toujours, la r éalit é de sa propre
pens
ée s'impose à lui comme une évidence absolue. Son doute est provisoire et a pour
but de trouver une certitude enti
ère et irr écusable. Quoique je pense, je ne puis nier ce
que je pense, et donc que j'existe au moment m
ême ou je pense : « Cette proposition :
je suis, j'existe, est n
écessairement vraie, toutes les fois que je la prononce, ou que je la
con
çoit en mon esprit » conclura til dans ses « M éditations m étaphysiques ». Le sujet
conscient de soi est alors pos
é comme ce que la pens ée ne saurait éliminer sans se
mentir a ellem
ême..
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