Devoir de Philosophie

La conscience de soi est-elle la connaissance de soi ?

Publié le 27/12/2022

Extrait du document

« La conscience de soi est-elle la connaissance de soi ? La conscience désigne la faculté par laquelle l’Homme est capable de penser ce qu’il vit, de se penser lui-même.

Cette faculté à s’apercevoir de son existence constitue pour beaucoup de personnes la différence entre l’Homme et l’animal.

Etymologiquement, le mot signifie « avec la connaissance de », nous pouvons donc nous interroger sur la relation entre conscience et connaissance, si elles sont équivalentes ou quelles sont leurs différences, sont-elles liées ? Plus précisément, l’Homme ayant conscience de son existence, nous pouvons nous demander si la conscience de son être (la conscience de soi) signifierai la connaissance de son être (la connaissance de soi) c’est-à-dire, si le fait d’être conscient de soi implique de posséder tout le savoir sur son être et ce qu’il se passe en son sein.

Nous allons donc nous intéresser à cette relation qu’il pourrait exister entre les deux en répondant à la problématique : La conscience de soi constitue-t-elle une condition nécessaire et suffisante à la connaissance de soi ? Nous étudierons tout d’abord le point de vue de philosophes accordant une équivalence aux deux notions, puis nous discuterons ces points de vue et enfin, nous soulignerons les limites de la conscience par rapport à la connaissance. Nous verrons donc tout d’abord comment certains philosophes affirment que la conscience de soi est équivalente à la connaissance de soi car ces deux notions paraissent en effet liées. Le philosophe René Descartes par exemple, essayait de reconstruire la philosophie, il avait donc besoin d’une base solide, c’est-à-dire d’une vérité certaine à partie de laquelle il pouvait rebâtir la philosophie.

Il s’est donc mis à douter de tout, notamment des sens, qui pourraient nous tromper car on peut penser toucher quelque choses sans que ce soit le cas, on peut également penser être quelque chose, mais on peut être trompé ou subir une illusion.

Il est parvenu à la vérité première suivante : « Cogito ergo sum »  « je pense donc je suis », en avançant que quand bien même dieu lui-même voudrait nous tromper, c’est-à-dire si tout ce que l’on pense est faux, la seule vérité dont on ne pourra pas douter est que « je suis ».

C’est cette certitude première que Descartes définit comme la conscience de soi.

De plus, Descartes est certain de l’équivalence entre connaissance de soi et conscience de soi, il essaye d’illustrer cette équivalence grâce à la « discussion du morceau de cire ». En effet, pour lui, même lorsque l’on pense utiliser autre chose que son esprit (les sens par exemple) pour connaître un objet sensible (comme ici le morceau de cire), on connaît ainsi seulement ses qualités sensibles comme sa forme, sa couleur, son odeur ou sa saveur, mais ces perceptions impose en réalité de conceptualiser l’objet à l’aide de l’intellect d’après les qualités sensibles que l’on vient de relever, c’est-àdire à l’aide de la pensée et donc de la conscience.

Cette nécessité de l’intellect est d’autant plus vraie que la perception des qualités sensibles de l’objet ne donne aucune information sur la nature du corps considéré. Descartes met ainsi en avant une conscience connaissante. Ensuite, avec cette conscience connaissante, il ne fait aucun doute que grâce à ce que l’on perçoit du morceau de cire (toujours ses qualité sensibles donc), la notion de connaissance de ce morceau de cire se fait plus nette et plus distincte après avoir été découvert par l’esprit.

Selon Descartes, il est donc évident que nous devons nous connaître nousmêmes totalement car toutes les raisons qui servent à connaître et à concevoir la nature de la cire (ou un autre corps), peuvent évidemment servir au moins autant à connaître notre esprit.

Ainsi, il n’y aurai rien de plus facile à connaître que notre esprit.

Descartes peut-donc conclure que la conscience, serait donc conscience au sens de connaissance de sa propre nature d’esprit, de son existence comme substance qui pense (qui renvoie au cogito qui constitue, d’après Descartes, la seule vérité vérifiée à chaque qu’elle est prononcée ou formulée « Je pense donc j’existe »). Ainsi, Descartes établi une équivalence entre conscience et connaissance, pour lui elles sont identiques. La conscience pourrai ainsi être vue comme le nom de savoir (de la connaissance) apporté par le seul fait que l’on pense.

Et, en élargissant, la conscience de soi serait la connaissance de notre être, connaissance apportée par le seul fait que l’on pense. Cependant, même si la conscience nous apporte connaissance sur notre être, on peut se demander si cette apport correspond à de l’implication ou non, c’est-à-dire, si la conscience d’un sujet implique connaissance sur la nature de ce sujet. Le philosophe Nicolas Malebranche notamment discute le point de vue de Descartes, en effet pour Malebranche, la conscience n’implique pas intrinsèquement de connaissance : « le fait que nous percevons nos idées, nous permet certes de dire que quelque chose en nous pense, mais ce n’est pas parce que quelque chose en nous pense, qu’on peut déterminer son sujet et remonter à la nature de cet esprit qui pense.

».

Malgré le fait qu’il approuve le cogito de Descartes, Malebranche désolidarise ici conscience et connaissance.

Il considère la conscience comme expérience d’une dimension spécifique irréductible à toute connaissance : « Ce n’est pas en partant de la conscience de sa propre nature d’esprit […] qu’on atteindra la nature profonde de l’expérience consciente.

».

Pour lui, la conscience n’est pas une expérience propre à un esprit, c’est-à-dire la substance métaphysique, mais une expérience propre à une âme qui nous accompagne tous les jours et qui est étroitement liée au corps. Malebranche propose donc dans sa réflexion une alternative à l’équation : « conscience = connaissance immédiate » que propose Descartes, car il dissocie la conscience, c’est-à-dire le sentiment que nous avons d’exister tous les jours, et la connaissance de notre nature mentale, qui, pour Descartes, l’accompagne nécessairement et la permet. De plus, nous pouvons accompagner cette dissociation de conscience de soi et connaissance de soi par des exemples.

Notamment notre vie quand nous étions encore bébé, en effet nous ne gardons que très peu de souvenirs de cette partie de notre vie, nous pouvons donc mettre en question la présence d’une conscience de soi chez les bébés, si ils se rendent compte de leur existence.

Handke nous dit d’ailleurs que « lorsque l’enfant était enfant, il ne savait pas qu’il était enfant ».

Mais cette absence de conscience pendant cette période ne signifie pas pour autant une absence de connaissance et d’apprentissage.

En effet, sans en avoir conscience, dès le plus jeune âge nous emmagasinons du savoir, en accumulant du vocabulaire afin d’apprendre à parler par exemple, ce savoir grandissant peut aussi s’effectuer par mimétisme où, en grandissant, nous en apprenons de plus en plus sur le monde en imitant les adultes qui nous entourent.

Cet exemple montre bien que l’on peut apprendre et donc développer une connaissance sans en avoir conscience et montre donc également que si la conscience de soi apporte une connaissance de soi, elle n’en apporte pas l’entièreté et.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles