La connaissance scientifique dissipe-t-elle la superstition ?
Publié le 17/01/2022
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le progrès de la connaissance scientifique devrait évidemment contribuer à la dissiper. Mais il semble que la religion réponde à des besoins que ne peut satisfaire la connaissance scientifique : réponse au désir infantile d'être protégé, selon Freud, à la misère sociologique, selon Marx. La connaissance scientifique ne peut alors dissiper au mieux que certaines formes spécifiques de la superstition, non la superstition elle-même.Des connaissances dépasséesDe fait, on peut constater que la connaissance scientifique a bien vaincu certaines croyances dites superstitieuses : par exemple, que les astres sont des dieux. Mais il n'est pas sûr que de telles croyances fussent superstitieuses à l'époque où elles avaient cours : la croyance en la perfection et donc en la divinité des astres n'était pas irrationnelle dans l'Antiquité, et la croyance en l'astrologie, aujourd'hui devenue une superstition, n'était pas non plus. dans l'état des connaissances astronomiques et cosmologiques d'alors, irrationnelle. On pourrait prendre beaucoup d'autres exemples dans des domaines fort divers, comme l'agriculture, la médecine, la métallurgie. etc.. où des croyances que l'on dit superstitieuses se révèlent à l'analyse n'être que des connaissances fausses, dépassées.La question se pose alors de savoir pourquoi certaines croyances dépassées et démontrées fausses se maintiennent néanmoins, et d'autres non.
Introduction
- I. La superstition s'explique par la seule ignorance
1. Les incertitudes de l'avenir
2. Superstition et imagination
- II. La connaissance scientifique dissipe la superstition
1. Elle nous instruit sur les pouvoirs et les limites de la raison
2. Mais elle ne correspond pas à un savoir absolu
- III. Elle ne peut dissiper la superstition dans la mesure où la superstition s'enracine dans les passions
1. Comparaison entre la croyance religieuse et la superstition
2. La superstition résiste à toute connaissance
Conclusion
«
Rousseau appelle Dieu la « volonté puissante et sage » qui « meut l'univers et ordonne toutes choses ».
Il enconçoit l'existence nécessaire par l'usage de sa raison ; il le discerne dans « le spectacle de la nature » ; ils'adresse à lui mais ne le prie pas, car lui demander quelque chose reviendrait à contester l'ordre du mondeétabli par sa sagesse, plutôt que de changer la volonté de l'homme ; enfin, il lui rend un culte par l'ouverturede son coeur : sa pratique religieuse se réduit à une morale du sentiment.Telle est la religion naturelle ou théisme : elle consiste à remonter, par les lumières de la raison, depuis l'ordrede l'univers jusqu'à son auteur, l'« architecte », I'« horloger » dont parle Voltaire.
Cet Être suprême, le Dieudes philosophes, a peu à voir avec le Dieu des religions historiques ; il est d'ailleurs accessible sans lamédiation d'une révélation, d'un arsenal de dogmes, ou d'une Église, qui ont pour seul effet de répandrel'intolérance, « les crimes des hommes et les misères du genre humain ».L'audace de telles affirmations, sous l'Ancien Régime, explique la condamnation de l'Émile par l'archevêque deParis, et sa censure par les docteurs de la Sorbonne.
En résumé, cette analyse conduit à l'alternative suivante : ou bien la religion est entièrement rationnelle et elle seconfond alors avec la philosophie et la science, ou bien elle ne l'est pas et, par conséquent, elle est unesuperstition.
Connaissance scientifique et superstition religieuse
Impuissance de la connaissance scientifique
Dans ces conditions, se demander si la connaissance scientifique peut dissiper la superstition, c'est se demander sielle peut dissiper la religion.
Si les deux pivots de cette superstition que constitue la religion sont, comme le ditd'Holbach, « l'ignorance et la peur » (rappelons que le mot grec deïsidaïmonia signifie à la fois « crainte des dieux »et « superstition »).
si cette ignorance est celle « de la nature ».
le progrès de la connaissance scientifique devraitévidemment contribuer à la dissiper.
Mais il semble que la religion réponde à des besoins que ne peut satisfaire laconnaissance scientifique : réponse au désir infantile d'être protégé, selon Freud, à la misère sociologique, selonMarx.
La connaissance scientifique ne peut alors dissiper au mieux que certaines formes spécifiques de lasuperstition, non la superstition elle-même.
Des connaissances dépassées
De fait, on peut constater que la connaissance scientifique a bien vaincu certaines croyances dites superstitieuses: par exemple, que les astres sont des dieux.
Mais il n'est pas sûr que de telles croyances fussent superstitieuses àl'époque où elles avaient cours : la croyance en la perfection et donc en la divinité des astres n'était pasirrationnelle dans l'Antiquité, et la croyance en l'astrologie, aujourd'hui devenue une superstition, n'était pas nonplus.
dans l'état des connaissances astronomiques et cosmologiques d'alors, irrationnelle.
On pourrait prendrebeaucoup d'autres exemples dans des domaines fort divers, comme l'agriculture, la médecine, la métallurgie.
etc..
oùdes croyances que l'on dit superstitieuses se révèlent à l'analyse n'être que des connaissances fausses, dépassées.La question se pose alors de savoir pourquoi certaines croyances dépassées et démontrées fausses se maintiennentnéanmoins, et d'autres non.
La solution à ce problème doit sans doute être recherchée dans le rôle du désir(inconscient) : de telles superstitions seraient des réponses illusoires à des désirs profonds que la connaissancescientifique ne peut satisfaire (l'astrologie, par exemple, est une réponse au désir de maîtriser l'avenir).
[La religion] remplit trois fonctions.
Par la première, elle satisfait le désirhumain de savoir, elle fait la même chose que ce que la science tenteavec ses propres moyens, et entre ici en rivalité avec elle.
C'est à sadeuxième fonction qu'elle doit sans doute la plus grande partie de soninfluence.
Lorsqu'elle apaise l'angoisse des hommes devant les dangerset les vicissitudes de la vie, lorsqu'elle les assure d'une bonne issue,lorsqu'elle leur dispense de la consolation dans le malheur, la science nepeut rivaliser avec elle.
Celle-ci enseigne, il est vrai, comment on peutéviter certains dangers, combattre victorieusement bien des souffrances; il serait très injuste de contester qu'elle est pour les hommes unepuissance auxiliaire, mais dans bien des situations, elle doit abandonnerl'homme à sa souffrance et ne sait lui conseiller que la soumission.
C'estdans sa troisième fonction, quand elle donne des préceptes, qu'elleédicte des interdits et des restrictions, que la religion s'éloigne le plus dela science.
Thème du texte.
Freud définit la religion en opposition à la science, en examinant les troisfonctions qu'elle remplit auprès des hommes.
Lorsqu'elle répond à leurbesoin de connaissance, la religion présente la même utilité que lascience, avec des moyens différents.
La religion comme la science tente de rendre le monde intelligible.
Cependant, en tant qu'elle console et procure de l'espoir, ou en tant qu'elledétermine une morale et des règles d'action, elle se différencie de la science.
La religion est consolatrice et.
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