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La connaissance du vivant - Lucrèce

Publié le 10/08/2014

Extrait du document

NOTIONS CONCERNÉES

 

           La connaissance du vivant.

           Le désir (les besoins).

           Le temps.

           La mort.

           Le jugement.

           La formation des concepts scientifiques.

           L'irrationnel.

           Le sens.

           La technique.

           Métaphysique.

           La nature.

Lucrèce

Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte de Lucrèce en procédant à son étude ordonnée :

«Signalons un vice grave de raisonnement. (...) Évite cette erreur et garde-toi bien d'y tomber. La clairvoyance des yeux n'a pas été créée, comme tu pourrais croire, pour nous permettre de voir au loin; ce n'est pas davantage pour nous permettre de marcher à grands pas que l'ex‑

5 trémité des jambes et des cuisses s'appuie et s'articule sur les pieds; non plus que les bras que nous avons attachés à de solides épaules, les mains qui nous servent des deux côtés, ne nous ont été donnés pour subvenir à nos besoins.

Interpréter les faits de cette façon, c'est faire un raisonnement qui ren‑

10 verse le rapport des choses, c'est mettre partout la cause après l'effet. Aucun organe de notre corps, en effet, n'a été créé pour notre usage : mais c'est l'organe qui crée l'usage. Ni la vision n'existait avant la nais­sance des yeux, ni la parole avant la création de la langue : c'est bien plutôt la naissance de la langue qui a précédé de loin celle de la parole;

 

15 les oreilles existaient bien avant l'audition du premier son; bref, tous les organes à mon avis sont antérieurs à l'usage qu'on en a pu faire. Ils n'ont donc pu être créés en vue de nos besoins.«

q     Ouvertures

LECTURES

 

  Une lecture stimulante sur Lucrèce est l'Introduction aux Extraits de Lucrèce donnée en 1883 par Henri Bergson.

Pour approfondir les implications contemporaines du débat entre fina­lisme et mécanisme, on pourra lire :

  Bergson, L'Évolution créatrice (notamment le chapitre 1).

  Jacques Monod, Le Hasard et la Nécessité.

  François Jacob, La Logique du vivant.

  Henri Atlan, Entre le cristal et la fumée (chapitres 1 à 6).

Le Darwinisme aujourd'hui, coll. «Points sciences«, éd. du Seuil.

« 0 Les clés du sujet BIEN LIRE LE TEXTE IJJ> Affirmé avec netteté, illustré par de nombreux exemples, le propos de ce texte est aisé à comprendre.

Mais, comme tous les textes polé­ miques, ce n'est pas pour autant un texte «facile»: le propos étant très clair, un travail d'exposition unilatérale des idées de l'auteur n'aurait à peu près aucune valeur; on ne peut donc se lancer dans un tel com­ mentaire sans être capable de donner de la consistance à la thèse qu'il combat, sans identifier nettement l'adversaire de Lucrèce.

Cela ne veut pas dire qu'il soit absolument nécessaire de connaître en détail la position de l'adversaire auquel pensait Lucrèce (à savoir Aristote), mais qu'il faut savoir opposer correctement mécanisme et finalisme dans la connais­ sance du vivant, en faisant au besoin allusion à des auteurs plus modernes.

Il faut aussi prendre garde au fait que le texte, issu du poème philosophique De la nature, procède largement par affirmations, par mar­ tèlement d'exemples, et que les arguments démonstratifs y tiennent une place réduite.

Il conviendra donc de bien analyser la structure argu­ mentative et de discuter sa valeur.

IJJ> Thème: mécanisme et finalisme dans la connaissance du vivant.

IJJ> Thèse: ce n'est pas la fonction qui crée l'organe, mais l'organe qui crée la fonction.

IJJ> Plan du texte : - lignes 1 et 2: avertissement au lecteur; - lignes 2 à 10 (jusqu'à« effet»): ce n'est pas la fonction qui crée l'organe; a) lignes 2 à 8: exemples; b) lignes 9 et 10: le finalisme renverse la cause et l'effet; - lignes 10 à 17: c'est l'organe qui crée la fonction; a) lignes 10 à 15 (jusqu'à «son»): exemples; b) lignes 15 à 17: l'antériorité des organes sur leur fonction montre le bien-fondé du mécanisme.

RECHERCHER L'INTÉRÊT PHILOSOPHIQUE L'intérêt premier de ce texte est de trouver clairement exprimées, dès !'Antiquité, les deux principales tendances philosophiques en concur­ rence dans la connaissance du vivant, le mécanisme et le finalisme.

Le fait que ces deux positions s'opposent fermement, bien avant que la. »

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