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La connaissance de soi peut-elle être sincère ?

Publié le 10/02/2005

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CE QU'EST LE MOI
- Les apports des sciences humaines peuvent me proposer des éléments de connaissance «objective« ou générale du moi (sociologie, linguistique, histoire...). - Mais la question de la sincérité vient perturber la réception de cette connaissance « objectivé« :
* un sociologue peut m'enseigner par exemple que mes goûts artistiques sont déterminés par mon groupe social (cf. les travaux de Bourdieu): ce que je peux ainsi savoir ne m'empêche nullement de savourer authentiquement ce que «je« préfère ;
* un linguiste peut m'affirmer que le sentiment du «je« n'est que le résultat des structures de la langue (cf. Jacobson). Il n'en reste pas moins que je continue sincèrement à penser que ce «je« désigne une réalité qui n'a rien de seulement linguistique.
- On constate ainsi que ce que je crois ou veux sincèrement être n'a rien à voir avec la façon dont je peux me connaître en adoptant un point de vue extérieur.
- Dans ce point de vue extérieur, ce qui disparaît c'est précisément ma singularité
- et la sincérité comme certitude de me connaître vraiment est la marque de cette dernière. C'est pourquoi il y aura éventuellement désaccord entre ce qui m'est ainsi enseigné et ce que je perçois intérieurement comme me constituant (mes goûts, mes valeurs...).
Je peux sincèrement vouloir me connaître. Cela ne signifie pas que la connaissance de soi, parce qu'elle est sincère, soit toujours juste: je peux me tromper sur moi-même. MAIS, puisque je ne peux pas être en même temps celui qui observe et celui qui est observé, je ne peux pas prétendre à une connaissance sincère de moi-même.

« du moi (sociologie, linguistique, histoire...).- Mais la question de la sincérité vient perturber la réception de cette connaissance « objectivé» :• un sociologue peut m'enseigner par exemple que mes goûts artistiques sont déterminés par mon groupe social (cf.les travaux de Bourdieu): ce que je peux ainsi savoir ne m'empêche nullement de savourer authentiquement ce que«je» préfère ;• un linguiste peut m'affirmer que le sentiment du «je» n'est que le résultat des structures de la langue (cf.Jacobson).

Il n'en reste pas moins que je continue sincèrement à penser que ce «je» désigne une réalité qui n'a riende seulement linguistique. — On constate ainsi que ce que je crois ou veux sincèrement être n'a rien à voir avec la façon dont je peux meconnaître en adoptant un point de vue extérieur.— Dans ce point de vue extérieur, ce qui disparaît c'est précisément ma singularité— et la sincérité comme certitude de me connaître vraiment est la marque de cette dernière.

C'est pourquoi il y auraéventuellement désaccord entre ce qui m'est ainsi enseigné et ce que je perçois intérieurement comme meconstituant (mes goûts, mes valeurs...). III.

QUI JE SUIS — Le même constat s'impose lorsqu'on examine le rapport entre la saisie du moi comme personnalité intime et lepoint de vue qu'aura sur ce même moi le regard d'un technicien extérieur.— Pour me connaître, je prétends me scinder en deux (un durable sujet se considère comme un « objet »).

De lacritique de Comte, on retiendra que, même si une telle opération était possible, la perception de l'« objet» seraitfaussée par la subjectivité du «sujet»: dès lors le maximum de sincérité (en tant qu'adhésion du sujet à ce qu'il nepeut s'empêcher de considérer comme vrai) risque de coïncider avec le minimum de connaissance de soi!— Si de surcroît on considère l'inconscient, en tant qu'il est par définition impossible à connaître par le sujet lui-même, on constate:• soit que la sincérité authentique suppose, pour exister, que le sujet s'oblige d'abord à explorer son inconscient eneffectuant une cure — ce qui rendrait le passage par cette dernière obligatoire pour quiconque, en contradictionavec Freud lui-même;• soit que la non-connaissance de l'inconscient peut bien entendu rendre illusoire la connaissance que le sujet a delui-même, mais qu'elle ne peut amener à mettre en doute la sincérité de cette connaissance illusoire.— Dans tous les cas, la sincérité apparaît indépendante du contenu de la connaissance, elle n'a rien à voir avec soncaractère illusoire ou non. CONCLUSION Le sentiment du moi risque de ne pas coïncider avec ce qu'est réellement le moi.

Mais cela n'empêche nullement lemoi d'être sincère.

Comment en effet pourrais-je me mentir à moi-même, dès lors que pour mentir il faut connaître lavérité afin de la dissimuler? Introduction 1) Légitimité de la question - La connaissance de soi semble, pour le sens commun, évidente : ne suis-je pas, parmi tous les objets deconnaissance, celui qui m'est le plus proche et le plus familier ? Pourtant, il arrive que je me mente lorsque jeprésente une image de moi-même que je sais contraire à la réalité.

Cette duperie n'est - elle pas une des figures del'ignorance ou de la méconnaissance de soi ? La complaisance envers soi ne rend-elle pas caduque la sincérité decette connaissance ? 2) Position du sujet - La connaissance de soi peut-elle alors être sincère ? 3) Analyse des termes du sujet et reformulation synthétique du libellé - On nous demande ici de dire si la connaissance de soi et la sincérité peuvent coïncider.

La connaissance de soi est. »

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