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La connaissance de soi est-elle plus facile que la connaissance des choses ?

Publié le 22/09/2005

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-On peut penser que les objets qui nous entourent sont plus faciles à connaître, part leur proximité et leur moins grande complexité, car ils ne sont pas doués de conscience. On pourrait alors avoir un regard « objectif » sur ces objets, dont on peut faire le tour (contrairement à soi-même).   3ème partie : La connaissance de soi est un idéal à garder pour atteindre la connaissance des choses.   « Connais-toi toi-même », ordonnait Socrate à ses élèves. C'est pour lui le point de départ pour accéder à une autre connaissance, celle des objets extérieurs. -Kant distingue, dans la Critique de la raison pure, entre les « choses en-soi » auxquelles on ne pourra jamais avoir accès, et les « phénomènes », qui sont les choses telles qu'elles nous apparaissent, que nous connaissons par la sensibilité et l'entendement. -dans son prolongement, Husserl, en élaborant la méthode phénoménologique, a compris que ne pouvait avoir accès qu'à des phénomènes qui nous apparaissent, et non pas à la réalité « en-soi », c'est-à-dire à une vérité absolue. On connaît les choses telles que notre conscience les saisis, donc plus on se connaît, mieux on comprend comment les choses parviennent à notre connaissance. Pour Husserl, avant de percevoir, il faut que la conscience ait une « visée intentionnelle », c'est-à-dire qu'il faut viser quelque chose pour l'atteindre (ex : de même qu'il faut regarder un objet pour le voir). Ce n'est qu'à ce prix alors que la perception peut s'accompagner d'une conscience que la réalité humaine est un accès à la connaissance.

On a coutume de dire que l’on se connaît mieux que personne. En effet, nous seuls savons ce que nous voulons, ce que nous pensons, ce que nous ressentons. Pourtant, tout cela n’est pas toujours si simple à exprimer, et l’on s’aperçoit qu’il est parfois plus facile de donner la définition d’un objet ou de résoudre un problème de mathématique que de d’expliquer la complexité de notre être. La connaissance de soi est-elle alors plus simple que la connaissance des choses ? N’est-il pas plus aisé d’avoir les idées claires sur le monde qui nous entoure que sur nous-même ? Pour répondre à cette question, il faut chercher à saisir ce qu’est avoir conscience de soi, et à quelle connaissance des choses on peut prétendre, pour en établir les limites respectives.

« songes ».Mais le doute de Descartes va bien plus loin dans la mesure où il rejette aussi les évidences intellectuelles, lesvérités mathématiques.

« Je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pourdémonstrations.

»Nous voilà perdu dans ce que Descartes appelle « l'océan du doute ».

Je dois feindre que tout ce qui m'entouren'est qu'illusion, que mon corps n'existe pas, et que tout ce que je pense, imagine, sens, me remémore est faux.

Cedoute est radical, total, exorbitant.

Quelque chose peut-il résister ? Vais-je me noyer dans cet océan ? Où trouver« le roc ou l'argile » sur quoi tout reconstruire ? On mesure ici les exigences de rigueur et de radicalité de notreauteur, et à quel point il a pris acte de la suspicion que la révolution galiléenne avait jetée sur les sens (qui nousont assuré que le soleil tournait autour de la Terre) et sur ce que la science avait cru pouvoir démontrer.« Mais aussitôt après je pris garde que, cependant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallaitnécessairement que moi, qui pensais, fusse quelque chose.

Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis,était si ferme et si assurée, que les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables del'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que jecherchais.

»Il y a un fait qui échappe au doute ; mon existence comme pensée.

Que ce que je pense soit vrai ou faux, je pense.Et si je pense, je suis.

Le néant ne peut pas penser.

La première certitude que j'ai est donc celle de mon existence,mais comme pure pensée, puisque, en toute rigueur, je n'ai pas encore de preuve de l'existence de mon corps.Quand bien même je nierais que le monde existe, que mon corps existe, que je puisse penser correctement, je nepourrais remettre en cause ce fait : je pense, et par suite, je suis.

La volonté sceptique de douter de tout, l'idéequ'aucune vérité n'est accessible à l'homme, se brise sur ce fait : je pense.

Voilà le roc, voilà l'argile.

Voilà le pointferme grâce auquel j'échappe à la noyade dans l'océan du doute, par lequel je retrouverai la terre ferme de lascience vraie.La difficulté provient de l'interprétation à donner à ce « je ».

Il n'est pas l'individu concret.

Ce n'est pas Descartes,homme du XVIIième siècle, c'est tout individu pensant qui peut dire « je pense donc je suis », pour peu qu'il refasse,pour lui-même, l'expérience entreprise.Ce « je » est, par définition, désincarné ; tout ce que je peux affirmer, à ce moment, de l'itinéraire cartésien, c'estmon existence comme pensée, puisque, répétons-le, je dois encore, temporairement, nier l'existence du corps.Les deux conséquences majeures que Descartes tire de sa découverte sont d'une importance cruciale pour l'histoirede la philosophie.

D'une part Descartes montre que la nature de la pensée et celle de la matière sot différentes.

Ce qu'on nommedualisme : « Je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser […] Ensorte que moi, cad l'âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps.

» Le corps, en effet,n'est qu'une portion de matière, ayant une forme, et susceptible de recevoir du mouvement.

La pensée estradicalement différente, c'est la faculté de concevoir, imaginer, sentir, vouloir.

Descartes ne nie pas que –enl'homme- il y ait interaction du corps et de la pensée, et il consacrera même un ouvrage, « Les Passions de l'âme »(1649), à ce qu'on nommerait aujourd'hui biologie des passions.

Mais il jette grâce au dualisme les bases de lascience moderne, en limitant la physique à l'étude de la matière et de ses propriétés.

Il faut se souvenir qu'Aristoteconsidérait l'étude de l'âme comme le couronnement de la physique, et que Pascal aura à batailler contre l'idée quela « nature a horreur du vide », comme si la matière était animée d'intention.

D'autre part, dans l'expérience du « cogito », du « je pense », je prends conscience de moi-même commepensée.

Cela amènera notre auteur à identifier pensée et conscience, ce que contestera, outre Leibniz & Spinoza,Freud. Avec le « je pense donc je suis », Descartes place la conscience, le sujet, à la racine de toute connaissancepossible.

La conséquence essentielle est le primat de la conscience, et sa différence d'avec la matière.

Redonner àl'homme une place dans un univers infini et vide de Dieu, assurer la dignité de la conscience, et jeter les bases de lascience moderne, tels sont les objectifs que la métaphysique cartésienne s'est assignée.

2ème partie : La connaissance de soi n'est que subjective, tandis que l'on peut connaître les choses objectivement.

-La conscience de soi n'est pas la connaissance de soi.

Nous ne pouvons avoir qu'une vision interne de nous-même.« Je ne peux pas être au balcon et me regarder passer dans la rue », constatait Auguste Comte, le fondateur de lasociologie.

Il entendait par là que l'on a toujours forcément un regard subjectif sur nous-même, puisque nous nepouvons prendre du recul pour faire notre examen.

Nous ne pouvons nous détacher de nous-même, de notrecaractère, notre culture, nos sentiments, et notre appréciation de nous-même est forcément influencée.L'expérience nous montre que nos proches parviennent souvent mieux à nous définir que nous-même.

De plus, ilarrive aussi que l'on soit surpris par soi-même, quand on se découvre des ressources cachées dans certainessituations extrême, tel que du courage face au danger par exemple.

- Freud, le père de la psychanalyse, a montré avec la découverte de l'inconscient qu'il existe une partie de nousrefoulée et inaccessible pour la conscience, que l'on ne peut donc pas connaître.

-le devenir échappant à la pensée, nous ne pourrions nous connaître entièrement qu'au moment de notre mort, carnous sommes inachevés, comme une réalité qui évolue et se transforme constamment, et l'on ne peut répondre àune définition circonscrite et finie.. »

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