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La connaissance de l'inconscient est-elle nécessaire à la connaissance de l'homme ?

Publié le 11/01/2004

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se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas mare dans sa propre maison ». Freud, Introduction à la psychanalyse, 1917. « L'homme comme tout être vivant pense sans cesse, mais ne le sait pas; la pensée qui devient consciente n'en est que la plus petite partie, disons : la partie la plus médiocre et la plus superficielle. » Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883. « L'hypothèse de l'inconscient est nécessaire [...], parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires. » Freud, Métapsychologie, 1952 (posth.) « Il existe deux variétés d'inconscient : les faits psychiques latents, mais susceptibles de devenir conscients, et les faits psychiques refoulés qui, comme tels et livrés à eux-mêmes, sont incapables d'arriver à la conscience. [...] Nous réservons le nom d'inconscients aux faits psychiques refoulés.

« Plus fondamentalement, certains philosophes, comme Alain, ou Jaspers dans une perspective existentialiste,reprochent à la théorie de Freud ses imprécisions ou son inconsistance.

Ainsi, Jaspers reproche à la psychanalyse deprivilégier en l'homme tout ce qui vient des pulsions, au lieu de mettre l'accent sur sa dignité, et de prolonger lesréflexions sur l'homme.Dans cette perspective, la « découverte » de l'inconscient ne serait que le dévoilement, sous un aspect nouveau,plus précis, mais non essentiel, de la part inférieure de l'homme.

Rien de ce qui est fondamentalement « humain » neserait ici révélé ; au contraire, ce serait une régression par rapport à la réflexion antérieure qui s'efforçaitd'arracher, toujours davantage, l'homme à sa condition première pour le faire accéder à un degré supérieur.

Cettedouble perspective critique, insuffisance de la notion d'inconscient et abandon de la dimension métaphysique del'homme, peut d'une certaine manière, valoir pour toutes les sciences humaines.

Elles nous apprennent sur lesindividus un certain nombre de faits, objectivement vérifiables, mais elles ne permettent pas de cerner l'homme dansson essence.

C'est pourquoi, sans doute, les philosophes gardent à leur égard une distance.

En traitant les individuscomme des objets susceptibles d'être connus selon des méthodes scientifiques, les sciences humaines renoncent àposer les questions fondamentales sur l'homme lui-même.

Elles abandonnent le terrain à la philosophie, mais secondamnent par là même à ne connaître des hommes que certains aspects extérieurs. Conclusion La connaissance de l'inconscient a permis aux individus de mieux comprendre leur appareil psychique.

Elle a montréque tout un pan de notre personnalité échappe à notre contrôle tout en déterminant nos actions.

Elle a détruit, aumoins partiellement, l'illusion de l'unité du sujet autour de la conscience.

Mais, si la psychanalyse a balayé une visiontrop simple de l'individu, elle n'a pas vraiment renouvelé la réflexion sur l'homme, sauf à identifier ce dernier à l'idéeque s'en font les sciences humaines.

SUPPLEMENT: Connais-toi toi même Il ne s'agit pas pour Socrate de se livrer à une investigation psychologique, maisd'acquérir la science des valeurs que l'homme porte en lui.

Cette science importeessentiellement — bien avant de connaître la nature ou les dieux.

Comment conduire savie pour être heureux ; voilà la question qui hante tous les hommes.

L'opinion, confortéeen cela par les sophistes, identifie le bonheur à la jouissance, au pouvoir, à la fortune, àla beauté.

Sans doute tout cela n'est-il pas négligeable, mais ce sont là des bienséquivoques qui peuvent nous être utiles, ou nous nuire selon les circonstances, l'usagequi en est fait.

Pour qu'ils deviennent utiles, il faut que nous sachions nous en servir etsi l'homme agit toujours en vue de son bien propre, il peut se tromper sur sa définition.Si nul n'est méchant volontairement, c'est d'abord parce que nul ne veut consciemmentse nuire à lui-même et donc ce n'est que par accident que la conduite qu'il adopte peutéventuellement s'avérer mauvaise.

Par accident, non volontairement, il faut entendrepar là par ignorance : si je ne connais pas la hiérarchie des biens, je serainécessairement malheureux.

Par exemple, celui qui consacre son existence à acquérir larichesse, en viendra naturellement à nuire à autrui, donc il s'exposera à la rigueur de laloi ; de plus c'est là un bien qui dépend en large partie du hasard et qui peut échapper à tout instant.

Il est donc inconcevable que sachant tout cela on puisse vouloir agir de la sorte.

C'est la science quidétermine l'action, elle ne peut être vaincue par les passions, seulement par l'ignorance.Le primat donné à la science explique les railleries dont Socrate accable aussi bien les institutions, en particulier letirage au sort des magistrats, que l'inspiration qui permettrait à certains de bien agir par une sorte d'illumination.Faisant confiance au savoir et pensant que tous les hommes — fut-ce l'esclave — portent en eux le germe de cesavoir, c'est une vision délibérément optimiste que Socrate offre de l'humanité. CITATIONS: « La recherche psychologique [...] se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas mare dans sa propremaison ».

Freud, Introduction à la psychanalyse, 1917. « L'homme comme tout être vivant pense sans cesse, mais ne le sait pas; la pensée qui devient consciente n'enest que la plus petite partie, disons : la partie la plus médiocre et la plus superficielle.

» Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883. « L'hypothèse de l'inconscient est nécessaire [...], parce que les données de la conscience sont extrêmementlacunaires.

» Freud, Métapsychologie, 1952 (posth.) « Il existe deux variétés d'inconscient : les faits psychiques latents, mais susceptibles de devenir conscients, et. »

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