la confusion des sentiments
Publié le 27/09/2014
Extrait du document
«
un empire multinational immense de cinquante millions d'habitants, en pleine effervescence mais vieillissant
car figé sur le plan politique à un système de double monarchie conservatrice.
Le pays va vers sa chute mais
personne ne s'en rend compte.
C'est donc dans une atmosphère de crise permanente que se développe une vie
culturelle intense mais aussi une critique intellectuelle de la situation politique.
On est en pleine inconscience,
dans une ambiance qui va pourtant permettre l'éclosion d'intellectuels comme Hofmannsthal, Ernst Mach, ou
encore Schnitzler, qui se penche sur la misogynie en vigueur à Vienne, illustration d'une crise sur le rapport
entre hommes et femmes qu'illustre assez bien le couple platonique du vieux professeur et de sa jeune femme
dans La Confusion des sentiments.
Crise du rapport entre homme et femme, donc, crise de l'individu, crise du
langage, crise de l'identité juive, tout cela a façonné l'oeuvre littéraire de Zweig, qui arrive un peu tardivement
dans cet univers déjà constitué de la « modernité viennoise », dans laquelle il trouve sa source, son inspiration,
jusque dans son style.
Il y entre très jeune, publie et rencontre immédiatement le succès, à l'instar de
Hofmannsthal.
Ami de Freud, qui ouvre des voies nouvelles à l'exploration de l'âme humaine, Zweig fera preuve
d'une acuité psychologique extraordinaire, analysera avec précision les formes les plus marginales ou les plus
extrêmes de la sensibilité humaine, de la psychologie féminine et masculine. Zweig, c'est aussi l'homme des
grandes capitales européennes : viennois, berlinois, l'écrivain francophile, qui, tout jeune, a traduit Verlaine et
Baudelaire, dévoré Balzac et Zola, a aussi sa place à Paris.
Né dans la Vienne cosmopolite et brillante de la fin
de l'Empire, la Vienne de Schnitzler et de Freud, Stefan Zweig est issu d'un milieu intellectuel juif assez aisé.
Sur son suicide, car il s'est suicidé, un de ses plus grands biographes, André Maurois, a écrit que « beaucoup
d'hommes de coeur ont dû méditer sur la responsabilité qui est celle de tous et sur la honte qu'il y a, pour une
civilisation, à créer un monde ou un Stefan Zweig ne peut vivre ».
Certains ont vu dans ce suicide de Zweig,
européen de coeur, l'un des symboles les plus terribles du destin tragique de la civilisation européenne ; nous
savons désormais que « les civilisations sont mortelles » écrit Paul Valéry.
L'oeuvre de Zweig est nettement
influencée par les travaux de Freud ; et La Confusion des sentiments a ceci de commun avec la plupart des
romans de Zweig que ce livre traite, encore et toujours, de la passion et de ses ressorts : passion du jeu dans
Le joueur d'échecs, d'un homme pour une femme dans Amok, d'une femme pour un homme dans Lettre d'une
inconnue et Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, passion impossible dans La pitié dangereuse, passion.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- CONFUSION DES SENTIMENTS (La) (résumé & analyse) Stefan Zweig
- Compte rendu de lecture : La Confusion des Sentiments
- La Confusion des sentiments de ZWEIG (Résumé & Analyse)
- le lecteur a-t-il besoin de s’identifier aux personnages principaux et de partager ses sentiments pour apprécier un roman ?
- Comme Jean Valjean, il vous est arrivé un jour, d’être tenté de faire quelque chose de répréhensible. Racontez ce moment et votre décision finale, en insistant sur les sentiments contradictoires que vous avez éprouvés.