La conception de Dieu et de la religion chez les 4 grands « philosophes » du XVIIIe siècle: Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Diderot.
Publié le 27/02/2008
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II. ? Pour Voltaire :
a) II semble croire en un Dieu puisqu'il l'invoque (Prière à Dieu du Traité de
la Tolérance), lui élève une chapelle à Ferney, et attaque furieusement les
athées de son temps (Helvétius). Mais ce n'est pas le Dieu d'Abraham, d'Isaac et
de Jacob, celui de Pascal, mais un Dieu horloger, un Dieu rémunérateur et
vengeur, dont on ne peut connaître la nature et qui ne peut être Providence (fin
de Zadig, Poème sur le Tremblement de terre de Lisbonne, Candide). Aux hommes à
s'entendre entre eux sur terre, sans rien attendre de lui !
b) En dehors de cet aspect unique et facilement universalisable de la Divinité,
il faut combattre toutes les religions établies, lesquelles sous la diversité de
leurs dogmes et de leurs rites sont purement humaines et usurpent le respect dû
aux choses divines !
c) D'autant plus que ces impostures sont préjudiciables à la paix publique et
aux lumières. Toute l'oeuvre de Voltaire s'organise même autour de ce combat
contre la superstition, contre le fanatisme, contre l'infâme : depuis ses
épopées de jeunesse (La Henriade) jusqu'à ses Contes et ses Pamphlets en passant
par ses tragédies (Zaïre, Mahomet), ses Lettres Anglaises et ses Histoires (Le
Siècle de Louis XIV et VEssai sur les moeurs).
III. ? Pour Rousseau :
a) II croit véritablement, avec enthousiasme, en un Dieu de tous les hommes que
d'abord son coeur sent : « je le sens en moi » écrit-il; et dont on reconnaît la
présence dans la Beauté et l'Harmonie de la Nature : « J'aperçois Dieu partout
dans ses oeuvres ». Mais on ne peut atteindre ainsi que son existence, non son
essence.
b) Toutes les religions, ? mais la religion chrétienne plus que les autres, et
la protestante plus que la catholique ? tendent bien vers cette vérité. Car
Rousseau, au contraire de Voltaire, voit bien dans le Christ un Dieu et dans
L'Évangile son message authentique.
Liens utiles
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