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La cohérence suffit-elle à définir la vérité ?

Publié le 26/03/2004

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Malgré les progrès accomplis, en matière de connaissance, par l'espèce humaine jusqu'à nos jours, il semble qu'ils ne nous permettent toujours pas de poser définition sûre et universelle de ce qu'est la vérité. Si de nombreux philosophes s'accordent sur une proclamation de la vérité comme conformité entre la pensée et son objet, d'autres ont, en tous temps, ruiné l'effort de détermination de ce qu'est une vérité sur la base de leurs doutes, scepticismes, soupçons concernant une notion jugée soit relative, soit purement inaccessible. Un véritable champ d'investigation philosophique, présent tout au long de l'histoire de la discipline, aura pour objet de rechercher les fondements de la vérité. Parmi ceux-ci, le critère de cohérence d'un énoncé sera invoqué. Est jugé cohérent une suite d'énoncés ne souffrant d'aucune contradiction. Mais alors deux questions se posent :
- Ce qui est cohérent est-il nécessairement vrai ?
- Le critère de cohérence est-il suffisant pour définir la vérité ?
La cohérence des propositions apparaît comme étant le critère absolu pour définir la vérité. Un syllogisme est vrai lorsqu'il est cohérent. En effet, comment un énoncé pourrait-il à la fois être vrai et faux, affirmer une chose et son contraire ? Pourtant, l'homme ne peut nier qu'il existe de l'absurde ou de l'insensé, dont la première manifestation peut être l'incohérence. De plus, il n'est pas certain que le critère logique et purement formel de la non-contradiction soit suffisant pour définir la vérité. Car pour être vrai, un énoncé doit également concorder avec les faits, avoir une correspondance dans le réel. Quelle place exacte doit-on alors donner à la cohérence dans la définition de la vérité ? La cohérence formelle des idées est-elle suffisante pour définir la vérité ?

I) La logique de la vérité

II) L'inaccessible vérité
 

« [Aux origines de la philosophie, il y a cette nécessité: ne pas se contredire.

Les chemins qui conduisent à la véritédoivent respecter cette règle absolue.

Tout raisonnement vrai doit être logiquement cohérent.] Les raisonnements doivent se soumettre à des règles logiquesAfin d'éviter les mauvais raisonnements, Aristote a conçu des règles qui permettent, à partir d'une donnée dedépart, d'aboutir à une conclusion juste. Les principes logiques sont ceux qui commandent la mise en oeuvre de tout raisonnement déductif.

La penséediscursive a une cohérence interne, elle chemine, elle se déplace selon un ordre logique.

Les principesrationnels sont des principes d'intelligibilité du réel. Tous les raisonnements (ou du moins ceux d'entre eux qui sont reconnus logiquement valables) s'appuient surdes principes, qui, selon une célèbre formule de Leibniz , « sont nécessaires comme les muscles et les tendons le sont pour marcher quoiqu'on n'y pense point ». Ces principes ne figurent jamais explicitement dans nos raisonnementsmais ils sous-tendent toutes les démarches.

Ils sont universels et toujours valables a) Le principe d'identité. C'est d'abord le principe d'identité qui est à tel point fondamental etnécessaire (sans lui aucune pensée ne serait possible) que son énoncédéconcerte toujours un peu (tant il paraît aller de soi) : « Ce qui est, est ; A est A ».

Par exemple, lorsque le géomètre a défini le triangle et qu'il entreprend de déduire toutes les propriétés des triangles, il va desoi qu'il prend toujours le concept de triangle au sens où il l'a défini.

Lesens de ce concept reste identique dans tous les moments duraisonnement.

Sans cela notre pensée serait tout à fait incohérente. On le formule ainsi : « Une chose est ce qu'elle est » ou encore « A est A ».

Ce principe fondamental exprime simplement le besoin qu'a lapensée d'être en accord avec elle-même.

Il nous oblige à ne paschanger la définition des concepts en cours de raisonnement. b) Le principe de non-contradiction. Sa formule est : « Une chose ne peut pas, en même temps, être et n'être pas » ou encore « A n'est pas non A ». Aristote a donné de ce principe la définition suivante : « Un même attribut ne peut pas être affirmé et nié d'un même sujet en même temps et sous le même rapport. » Par exemple, o ne peut pas dire à la fois d'une plante qu'elle est verte et qu'elle n'est pas verte. Le principe de Contradiction n'est que la forme négative du principe d'identité.

Aristote l'énonce ainsi : « Il. »

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