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La cohérence d'un discours est-elle le critère de sa vérité ?

Publié le 17/03/2004

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Dès lors, observe Nietzsche, la volonté de vérité, en s'acharnant à vouloir détruire l'illusion et mettant du même coup en danger la vie, ne serait pas une « Volonté de vie », mais elle « cacherait une volonté de mort. - En sorte que la question : pourquoi la science ? se réduit au problème moral : pourquoi de toute façon la morale ? si la vie, la nature, l'histoire sont « immorales » ? Il n'y a aucun doute, le véridique, au sens le plus hardi et le plus extrême, tel que le prévoit la foi en la science, affirme ainsi un autre monde que celui de la vie, de la nature et de l'histoire. » (Le Gai Savoir, § 344) Une croyance métaphysique au monde de la vérité. En prétendant dévoiler la vérité, la science nie d'une certaine manière ce monde-ci, notre monde, et suppose l'existence d'un autre monde : le monde de la vérité. La science se révèle ainsi être au fond une croyance proprement métaphysique en un monde métaphysique: celui de la vérité. La science « c'est la croyance métaphysique à la dignité absolue de la "vérité". Or cette volonté du "vrai" à tout prix recouvre la simple aspiration à un "monde permanent" conforme au "schéma de l'être", avec tous ses prédicats qui, dans la tradition métaphysique, appartiennent à la définition de l'Absolu.

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« C'est d'abord le principe d'identité qui est à tel point fondamental et nécessaire (sans lui aucune pensée neserait possible) que son énoncé déconcerte toujours un peu (tant il paraît aller de soi) : « Ce qui est, est ; A est A ».

Par exemple, lorsque le géomètre a défini le triangle et qu'il entreprend de déduire toutes les propriétés des triangles, il va de soi qu'il prend toujours le concept de triangle au sens où il l'a défini.

Le sensde ce concept reste identique dans tous les moments du raisonnement.

Sans cela notre pensée serait tout àfait incohérente. On le formule ainsi : « Une chose est ce qu'elle est » ou encore « A est A ».

Ce principe fondamental exprime simplement le besoin qu'a la pensée d'être en accord avec elle-même.

Il nous oblige à ne pas changer ladéfinition des concepts en cours de raisonnement. b) Le principe de non-contradiction. Sa formule est : « Une chose ne peut pas, en même temps, être et n'être pas » ou encore « A n'est pas non A ». Aristote a donné de ce principe la définition suivante : « Un même attribut ne peut pas être affirmé et nié d'un même sujet en mêmetemps et sous le même rapport. » Par exemple, o ne peut pas dire à la fois d'une plante qu'elle est verte et qu'elle n'est pas verte. Le principe de Contradiction n'est que la forme négative du principed'identité.

Aristote l'énonce ainsi : « Il est impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas au même sujet sous le mêmerapport. »Par exemple, le cheval d'Henry IV ne peut pas être à la fois blanc et non blanc.

Le principe.

Ou bien il pleut, en ce moment, ou il nepleut pas.

Le principe du tiers exclu élimine une troisième éventualité. c) Le principe du tiers exclu. Il découle du principe de non-contradiction.

On le formule ainsi : « De deux propositions contradictoires, si l'une est vraie, l'autre estnécessairement fausse et réciproquement » ou encore « Entre A et non A, il n'y a pas de milieu ».

Autrement dit, deux solutions sont possibles à l'exclusion d'une troisième.

Par exemple, une plante est verts ou ellesne l'est pas. En mathématiques, le raisonnement par l'absurde établit la vérité d'une proposition en démontrant que laproposition contradictoire est fausse en raison des conséquences contradictoires qu'elle entraîne. On le voit, les principes logiques assurent la cohérence interne de tout discours. La cohérence est la norme de la vérité scientifiqueUne démonstration mathématique ne sera jamais tenue pour vraie si elle n'est pas cohérente.

Dans le domainedes sciences expérimentales, le critère de cohérence est double: a) La théorie doit elle-même êtrelogiquement cohérente, b) Il faut qu'il y ait cohérence entre ce qu'elle prédit et l'expérience qui a pour but dela valider.

Dans les sciences physiques, les théories cherchent à expliquer, de la manière la plus unifiée etavec la plus grande précision possible dans le langage mathématique, l'univers.

ainsi, par exemple, la théoriede Newton réalise l'unification des lois planétaires de Kepler et de la loi de la chute des corps de Galilée,expliquant le trajet elliptique des planètes autour du Soleil comme une chute indéfiniment retardée.

Cettethéorie rend compte de phénomènes divers comme la variation de la pesanteur selon la latitude ou encore lemouvement des marées.

Au pouvoir explicatif et à la formalisation mathématique de ces théories s'ajoute enprincipe leur capacité de prédiction.

Ainsi, par exemple, connaissant la position et la vitesse d'un mobile à uninstant donné, il est possible dans la mécanique newtonienne de calculer sa vitesse et sa position à un autreinstant.S'il y a incohérence, la théorie est invalidée.

[Un raisonnement qui part de fausses prémisses peut être parfaitement cohérent.

Ce n'est pas pour autant qu'il sera vrai.

Par ailleurs, la réalité humaine est irréductible aux règles de la pure logique.]. »

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