La cohérence de la pensée suffit-elle à définir la vérité ?
Publié le 10/03/2004
Extrait du document
- I) La cohérence est la norme de la vérité.
- II) La cohérence n'est pas la norme de la vérité.
«
De plus, à partir du moment où une proposition est en accord avec la réalité, un nouveau problème se pose, à savoircelui du rapport entre la vérité et le temps : si je dis maintenant : « La porte de la salle dans laquelle je composeest ouverte », cette proposition est vraie au moment même où je l'énonce.
Mais demain, si je me retrouve danscette même salle, sera-telle encore vraie? Si je la redis alors que les conditions extérieures ont changé (on supposela porte fermée), elle sera fausse.
D'où le problème : la vérité doit-elle être universelle et intemporelle, ou suffit-ilqu'elle soit valable dans un certain lieu, en un certain moment...
peut-elle être instantanée? Par contre si dans maproposition précédente j'apporte quelques modifications et si je la reformule ainsi : « Mardi quatorze juin mille neufcent soixante-dix-sept à quinze heures, la porte de la salle soixante-treize du Lycée Jean Lurçat à Perpignan étaitouverte », du même coup cette proposition est rendue universelle, vraie en tout lieu et en tout temps; cetteproposition devient une tranche d'espace clos, coupée de tout contexte présent et ne pouvant être appliquée dansune autre situation; c'est un tout en soi, se suffisant à lui-même et immuable malgré les changements quisurviennent au fil du présent sans cesse remodelé.
Doit-on donc opter pour une vérité universelle, intemporelle,valable pour tous, ou bien vaut-il mieux adopter la théorie des psychologistes qui prétendent que chaque hommepossède sa vérité, qui dépend des états psychologiques du moment? Une vérité peut-elle être remise en question,dépendre du contexte social, psychologique ?...
Il me semble que dans ce cas il est meilleur de dire que ce sont sesimpressions, ses états d'âme (donc très subjectifs) que l'homme transmet, plutôt que de parler de vérités.Mais au fond d'où vient cet amour de la vérité chez l'homme ? Il est possible qu'à partir du moment où l'homme saitque ce qu'il dit est en accord avec la réalité, il en retire une impression de sécurité, car pour lui il s'agit d'un accordavec quelque chose de positif, d'objectif, peut-être avec un fait qui sert de point de repère à tous les hommes;c'est aussi peut-être le meilleur moyen de parvenir à une entente avec autrui, car s'il y a une multitude de réalitésintérieures subjectives, il y a une seule réalité externe, valable pour tous (en écartant la possibilité que le mondeextérieur ne soit qu'une apparence, perçue différemment par chacun de nous, une sorte de rêve que chaque hommeferait).
Il apparaît donc que le sujet ne proposait qu'une définition partielle du concept de vérité, envisageant uniquement lavérité comme une cohérence à l'intérieur d'un être unique, le sujet pensant, cohérence au niveau des idées quis'enchaînent, peut-être de la formulation même de l'idée (ce qui n'est pas certain), mais laissant de côté l'aspectpris par la vérité lorsqu'il s'agit de l'homme vis-à-vis du.
monde dans lequel il évolue et à la réalité duquel il estconstamment confronté..
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