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La cité idéale chez PLATON

Publié le 28/11/2019

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« Je pense que je suis l'un des rares Athéniens, pour ne pas dire le seul, qui s'intéresse à ce qu'est vraiment l'art politique et que, de mes contemporains, je suis seul à faire de la politique ». Platon, Gorgias, 521d

On a souvent dit que Platon (427-347 avant J.-C.) a eu une vision prophétique de l'évolution des sociétés humaines en proposant son utopie de La Cité idéale. Effectivement, cela se confirme sur de nombreux points pour ceux qui ont étudié tous les avatars que la décadence de la cité a imposés aux hommes, de l'Antiquité jusqu'aux temps modernes, et qu'aucun d'eux n'a réussi à redresser la pente de la décadence et conduire toute la cité vers un retour aux vertus. Tout commence avec la corruption des dirigeants qui s'étend ensuite au peuple, le pouvoir est conquis ensuite par des militaires ambitieux qui veulent rétablir l'ordre en finissant par instaurer une oligarchie où riches et pauvres sont dressés les uns contre les autres, parce qu'il n'y a plus de respect envers les vertus. Alors le peuple se révolte et instaure la démocratie qui, en libérant les désirs de jouissance et de liberté dans tous les domaines, produira une anarchie, un désordre dans les valeurs, ce sera l'heure des tyrans avec leurs militaires bien rétribués pour les protéger et leurs écrivains serviles pour louer et louanger. C'est cela qui a conduit Platon à dire que « la cité idéale ne peut exister que dans les mots ».

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« En grec ancien, le terme désigne le peuple entendu comme l'ensemble des citoyens décidant de la politique de la cité, ce qui exclut les femmes, les enfants et les métèques (Grecs d'une autre cité). Justice et géométrie La réponse de Platon est pour le moins surprenante : le véritable art politique est une affaire de géométrie.

Et s'il en est ainsi, c'est parce que l'ordre de la cité doit refléter l'ordre même du cosmos*. « Certains sages disent, Calliclès, que le ciel, la terre, les dieux et les hommes forment ensemble une communauté, qu'ils sont liés par l'amitié, l'amour de l'ordre, le respect de la tempérance et le sens de la justice.

C'est pourquoi le tout du monde, ces sages, mon camarade, l'appellent cosmos ou ordre du monde et non pas désordre ou dérèglement.

Mais toi, tu as beau être savant, tu ne sembles pas faire attention à ce genre de choses.

Au contraire, tu n'as pas vu que l'égalité géométrique est toute puissante chez les dieux comme chez les hommes, et tu penses qu'il faut s'exercer à avoir plus que les autres ! En fait, tu ne fais pas attention à la géométrie.

» Platon, Gorgias , 508a La justice ne consiste en rien d'autre que dans le respect dans la cité (et dans l'âme, nous le verrons) d'un ordre qui est d'abord l'ordre même du cosmos.

Si la justice est l'instauration d'un ordre selon l'égalité, la question se pose évidemment de savoir s'il doit s'agit d'égalité géométrique (justice distributive) ou d'égalité arithmétique (justice commutative).

L'égalité géométrique est une égalité de rapport (a/b = c/d) distincte de l'égalité numérique simple (a = b).

Selon Platon, c'est bien sûr l'égalité géométrique qui préside à l'ordre hiérarchique ordonnant le cosmos.

C'est ce que confirme le passage fameux des Lois dans lequel Platon dénonce l'égalitarisme démocratique qui donne la même part de biens à tous pour lui préférer la justice qui distribue à chacun selon ses mérites. « Il y a, en effet, deux sortes d'égalité, qui portent le même nom, alors qu'en fait, elles sont, par bien des aspects, pour ainsi dire opposées.

L'une (…) est égale selon la mesure, le poids et le nombre (…).

Mais l'égalité la plus vraie et la plus excellente (…), au plus grand elle attribue davantage, au plus petit, bien moins, donnant à chacun son dû au vu de sa nature, c'est-à-dire, bien. »

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