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La chasse au bonheur: cette expression vous paraît-elle judicieuse ?

Publié le 27/02/2008

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Or comme le rappelle Schopenhauer dans Le monde comme volonté et comme représentation, livre IV, § 57, le désir est infini, au sens où il est insatiable, puisque dès qu?il s?est saisit de son objet, le manque d?un autre objet se fait ressentir. Le satisfaire revient donc à faire l?aumône à un mendiant pour lui permettre de poursuivre son calvaire un peu plus longtemps. Or la « chasse au bonheur », en croyant que le bonheur réside dans l?obtention d?un bien extérieur, ne fait au fond que suivre cette mécanique aveugle du désir. Si cette expression peut être judicieuse, c?est donc non pas en tant qu?elle exprimerait la voie vers le bonheur, mais en tant qu?elle montre en quoi  la conscience qui poursuit le désir ne fait que prolonger sa propre souffrance, sans jamais s?acheminer vers le bonheur. Et cela est d?autant plus vrai que la satisfaction du désir elle-même produit immédiatement l?ennui. Le bonheur est donc impossible lorsque la conscience suit la pente du désir, et la chasse au bonheur ne peut consister que dans une oscillation pendulaire entre la douleur de désirer à l?ennui d?avoir son désir satisfait.       II. « La chasse au bonheur » est judicieuse à condition que le gibier chassé ne soit pas n?importe lequel               La chasse au bonheur se réduit à n?être qu?une illusion lorsque l?on poursuit aveuglément n?importe quel bien extérieur en croyant qu?il va nous rendre heureux. Mais on peut très bien envisager que la chasse au bonheur soit pensée comme une chasse intérieure. Il ne s?agirait plus alors de chercher le bonheur en s?appropriant un bien extérieur, mais en se centrant sur un vrai bien.

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