La beauté sensible est-elle une preuve de l'existence de Dieu ?
Publié le 07/03/2004
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BEAU (lat. bellus, charmant)
Adj. Désigne ce qui, dans un être ou un objet, est susceptible de procurer un sentiment de plaisir à celui qui le contemple. Cependant, selon Kant, contrairement au plaisir lié à ce qui est simplement agréable, le plaisir est désintéressé et universel. Dire qu'une chose est belle, ce n'est pas simplement dire qu'elle nous plaît, mais supposer au contraire que tout autre homme pourrait éprouver le même plaisir que nous, et appeler cette.universalité de ses voeux. Subst. Ainsi, le beau est la valeur à laquelle se réfère tout jugement. Il est défini par Kant comme « ce qui plaît universellement sans concept ». Voir sublime.
EXISTENCE (lat. existere, sortir de, s'élever de)
Gén. Le fait d'être. En ce sens existence s'oppose à néant (il y a quelque chose plutôt que rien) et à essence. Exist. L'opposition de l'existence et de l'essence est, pour l'existentialisme, fondamentale. En effet, ek-sistere, c'est être en dehors de soi-même, en quête de soi. C'est précisément, selon Sartre, ne pas avoir de nature a priori , ne pas savoir à l'avance ce qu'on est, chercher ce que l'on veut être. Alors que les choses sont conçues avant d'exister, ont une essence avant d'avoir une existence, l'homme est libre de se choisir (en lui « l'existence précède l'essence »). L'angoisse fondamentale de l'existence n'est donc pas celle du néant qui s'exprime dans Hamlet (« être ou ne pas être »). Elle est plutôt pour chacun celle du sens qu'il lui revient de donner à sa vie, d'une essence à construire sans aide et sans appui.
SENS (lat. sensus; de sentire, sentir, juger)
Mot qui rencontre en français trois grandes acceptions bien distinctes : soit il désigne toutes sortes de facultés, faculté de sentir ou de juger (1), soit il est syn. de signification (2), soit il évoque simplement l'orientation d'un mouvement (3). 1. Terme équivoque qui désigne aussi bien la faculté d'éprouver des sensations (les cinq sens), les sens comme organes récepteurs, la faculté de connaître intuitive (sens intime ou sens intérieur sont alors parfois syn. de conscience), le jugement (comme dans l'expression usuel « à mon sens »), par suite le bon jugement (le bon sens, syn. de raison, ou sens commun), mais aussi le sens moral (la faculté innée de reconnaître intuitivement le bien et le mal, la conscience morale en tant que pouvoir d'appréciation ou de discernement); 2. d'abord, intention de celui qui parle ou agit (ce qu'il veut dire ou se propose de faire, sens d'une phrase ou d'une démarche), puis valeur objective d'un signe, telle qu'elle est fixée par l'usage ou par une convention (acception d'un terme); 3. syn. de direction dans le langage courant (le sens des aiguilles d'une montre). Or, pour l'homme, la question de la signification et de l'orientation se recoupent souvent : ainsi, quand nous cherchons à déterminer le sens de notre existence, nous nous demandons à la fois quelle est sa finalité (en vue de quelle fin agissons-nous ?) et quelle signification lui donner (pourquoi ma vie vaut-elle d'être vécue ?). Les existentialistes ont montré que c'est mon projet (la direction que je lui insuffle librement) qui donne sens à ma vie, qui fait qu'elle signifie quelque chose. De même, la question du sens de l'Histoire pose le double problème de sa direction et de sa signification, c.-à-d. pour les philosophes modernes celui de sa finalité.
«
La beauté n'est pas une garantie de perfection
U(•HI
La beauté sensible peut nous induire en erreur.
Elle n'est pas toujours l'indice de
la
pureté
et du bien.
Elle cache quelquefois la perversité et le mal qu'un regard
attentif découvre partout dans
le monde.
Il ne faut pas
se fier
aux apparences
L
e sens commun n'a
pas tort de nous
mettre en garde contre
les séductions de l 'ap-
«C'est la sagesse de se
rendre compte qu'il y a dans le monde beaucoup de choses qui sentent mauvais.» Friedrich Nietzsche, Ainsi parfait Zarathoustra
parence.
La beauté sen
sible ne doit pas faire
illusion et Simone Weil
le dit elle-même :
«Une
chose belle ne contient
aucun bien.
( ...
) Elle est
une promesse et non un
bien .» Or , rien ne nous
garantit que la promesse
sera tenue.
La beauté
sensible nous signifie
l '
amour , mais c'est bien
souvent trompeur .
Le monde n'est
pas une harmonie
L
a beauté sensible est
trop éphémère pour
témoigner d' un Dieu par
fait, d'
autant plus que
le monde est souvent
laid .
Dir e que le monde
est un ensemble har
monieux dont la beaut é
réside dans l'accord des
parties et que cet ordre
manifest e Dieu , c'est
avoir les yeu x fermé s.
Un bref regard sur le
monde nous persuade
que rien dans la Créa-
tion n'exprime une
quelconque perfec
tion .
Il y a des beautés
perverses
L
a beauté sensible
n'est pas nécessai
rement l'indice de Dieu,
cela
peut ê tre la beauté
qui séduit et éloigne
des vraies valeurs .
Telle
est la beauté de la
«femme fatale » qui
entraîne l'homme à sa
perte.
Telle est la beauté
de
don Juan qui détruit
par jeu .
Telle est la
beauté du feu qui éclaire
et réchauffe ...
mais qui
brûle .
Si le monde était réellement beau, sa beauté nous révélerait la pré
sence de Dieu.
Mais le monde n'est pas beau, et la beauté sensible
n'est souvent qu'une apparence trompeuse et un maquillage..
»
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