Devoir de Philosophie

KIERKEGAARRD: Il est assez curieux qu'en parlant du devoir on pense à quelque chose d'extérieur, bien que le mot lui-même indique qu'il s'applique à quelque chose d'intérieur ; car ce qui m'incombe, non pas comme à un individu accidentel, mais d'après ma vraie nature

Publié le 11/10/2011

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individu

l'homme est engagé dans une aventure temporelle, et il est le siège de deux ordres de «valeurs«: celles qui marquent son «séjour« terrestre et corporel, et qui sont liées à la sensibilité, à la chair (cf. saint Augustin, Confessions, livre X, chapitre 30) et celles qui attestent sa nature spirituelle, dépassant le domaine de l'existence temporelle, et marquant en lui une sorte de parenté divine.

individu

« poserait, aux tendances spontanées de l'homme, à la pensée judée-chrétienne qui, à partir des Pères de I'Ëglise, tend à définir une éthique en relation avec le dualisme foncier de l'existence.

[N. B.

Le mot éthique, du grec êthos, - «mœurs» -désigne tout à la fois une conception morale définie et l'art de vivre qu'elle implique pratiquement.) l'homme est engagé dans une aventure temporelle, et il est le siège de deux ordres de «valeurs»: celles qui marquent son «séjour» terrestre et corporel, et qui sont liées à la sensibilité, à la chair (cf.

saint Augustin, Confessions, livre X, chapitre 30) et celles qui attestent sa nature spirituelle, dépassant le domaine de l'existence temporelle, et marquant en lui une sorte de parenté divine.

La création, suivie du péché originel, a donc fait l'homme libre mais soumis à des exigences contradictoires (le corps, l'esprit).

L'idée de devoir semble, initialement, s'être cons­ tituée en liaison avec ce dualisme et toute la thématique chré­ tienne du rachat, de l'abstinence, voire du sacrifice, par lesquels l'homme tend à abolir en lui ce qui est la marque de sa faiblesse, et à dépasser le donné.

• La tradition philosophique rationaliste issue de la pensée clas­ sique a développé le dualisme sur le plan d'une conception psy­ chologique d'ensemble, articulant les facultés humaines selon deux ordres de réalités (sensibles, intelligibles ; sensibilité, rai­ son) et, plus généralement, opposant le domaine de la raison, distinctive de l'homme, à celui de l'affectivité et des passions qu'il s'agit de maitriser (cf.

plus haut «les passions»).

• les courants romantiques ou préromantiques tendent à «res­ taurer» les droits de l'affectivité, voire à rejeter la perspective dualiste et normative traditionnelle (pour Rousseau, la raison est seconde et non première).

le principe éthique devient avec eux une sorte de conscience instinctive, s'éprouvant dans le senti­ ment autant que dans les choix rationnels .

• Le formalisme kantien occupe une position originale : tout en reprenant certains aspects du dualisme traditionnel, Kant situe le principe moral dans la raison comme pouvoir pratique, produi­ sant une «volonté bonne en soi-même» (cf.

Fondements de la métaphysique des mœurs, première section, Ëdition Delagrave, page 93).

(Il parachève ainsi le mouvement d'intériorisation de la norme morale (thème du respect) sous la forme de devoir incon­ ditionné (thème de l'impératif catégorique).

L'action morale de ce fait n'est plus soumission à une norme externe et transcen-. »

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