kierkegaard et la melancolie
Publié le 27/12/2012
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«
généralementque les natures les plus douées.
[...] ...
Aucun homme ne peut devenir transparent pourlui-même.
Par contre, les gens dont l'âme ne connaît pas du tout la mélancolie, sontceux dont l'âme n'a pas l'idée d'une
métamorphose.
[...] ...Beaucoup de médecins[pensent] que la cause de la mélancolie réside dans l'état
physique, et, ce qui est assezcurieux, ils ne peuvent pas malgré cela la maîtriser; il n'y a que l'esprit qui puisse
lefaire.”Ce paragraphe que Kierkegaard qualifie aussitôt de "digression" (p.
487 del'édition de poche Tel,
Gallimard) répond pourtant directement, par la négativeimpliquant la mélancolie, à cet impératif catégorique
qu'expose, sur quelque 600pages, OU BIEN...OU BIEN (Enten...
Eller en danois, publié en 1843) - en unseul mot,
exige K.; ce ne sont pas, dit-il, des « conjonctions disjonctives », (belexemple d'oxymore et de contradiction à
surmonter), mais une interjection quel'auteur supposé de la dernière longue lettre du recueil - comprenant huit
essais,3dont Le Journal du Séducteur, auxquels répondent deux longs développementssous forme de lettres
qui empruntent elles-mêmes beaucoup au genre littérairedu sermon, c'est un cri plutôt, disais-je, que S.
K.
lance à l'humanité: il fautchoisir, c'est un devoir de se résoudre à prendre parti - non pas entre le bien etle mal,
mais entre l'indifférence et l'engagement.
On est assurément loin del'engagement sartrien, mais on se trouve,
entre médiation et méditation, auxavant-postes d'une doctrine de la liberté, bien qu'en pleine
manifestationhégélienne de la phénoménologie de l'Esprit, dans une tentative, elle aussidésespérée,
d'échapper aux cruelles tenailles du dépassement (Aufhebung) de lacontradiction - K.
évoque un instrument de
torture du moyen-âge, appelé « lademoiselle » dont les bras servaient, en se resserrant, à produire une
mortelleétreinte.On pourrait assurément aussi ranger sous la bannière de Rabelais le subtilet moqueur
prêchi-prêcha de Kierkegaard qui n'offre pas d'alternative à laquestion restée sans réponse de Panurge: me
marierai-je, ne me marierai-jepoint? Car chacun sait bien qu'on ne peut rester dans les nuages (nubes),
dansl'indécision, quand on se marie (nubere), en engageant la confiance d'une fillenubile, sa fiancée.Qu'on me
pardonne une courte digression! Kierkegaard renvoie encore àRabelais lorsque, sur le point d'achever Le
Journal du Séducteur (p.
330), ildissocie la peur de la haine pour l'attacher à l'amour, comme lui ressemblant
leplus, formant un couple par affinité et donnant une paire de la même substance:« ...Comme si ce n'était pas la
crainte qui rend l'amour intéressant? »demande-t-il, avant de s'interroger sur ce qui fait notre amour pour la
nature:« N'y entre-t-il pas un fond mystérieux d'angoisse et d'horreur? [...] Et c'estjustement cette angoisse qui.
»
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