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kelsen et la métaphysique

Publié le 11/01/2024

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« double licence droit-philosophie 11/12/2023 Question fondamentale de la philosophie Sujet de dissertation : Kelsen et la métaphysique « l’idée que Dieu commanderait aux hommes de se conduire d’une certaine façon est une thèse métaphysique qui ne peut être acceptée d’une façon générale par une science quelconque et en particulier par la science du droit : la connaissance scientifique ne peut avoir pour objet un quelconque processus que l’on situe au-delà de toute expérience possible.

», extraite de la Théorie pure du droit de Hans Kelsen (1962, IIème édition) paragraphe J sur la norme transcendantale du droit naturel concernant la différence entre droit naturel et droit positif p223 de l’édition Bruyland LGDJ collection la pensée juridique, cette citation montre la réticence de Kelsen à l’égard de toute métaphysique et l’opposition qu’il pose entre métaphysique et dieu d’un côté et science et connaissance de l’autre. A propos de Hans Kelsen, il est considéré comme représentant majeur du positivisme juridique et a profondément influencé le droit constitutionnel européen du XXème siècle notamment en mettant en lumière la nécessité d’un contrôle de constitutionnalité.

Né à Prague en 1881 dans une famille juive, il fait ses études de droit à Vienne puis enseigne notamment à Vienne et en Tchécoslovaquie.

Il participe également à l’élaboration de la constitution de la 1ere République d’Autriche sur demande du président.

Mais malgré son influence et sa reconnaissance, il n’échappe pas à l’antisémitisme montant en Europe et s’exile en 1940 aux Etats-Unis ou il finira sa vie et publiera ses derniers ouvrages.

Il est reconnu à Kelsen la célèbre pyramide des normes et le principe de constitutionnalité qu’il développe dans sa Théorie Pure du Droit, Die Reine Rechtslehre publié pour la deuxième fois en 1962.

Concernant le positivisme juridique, il s’agit d’un mouvement idéologique du début du XXème siècle qui fait du droit un objet de science dénué de toute transcendance qui se veut proprement objet positif appartenant au monde sublunaire.

Le positivisme juridique se reporte sur la neutralité axiologique du savant afin de faire du droit un objet positif dénué de tous fondements métaphysiques et donc détaché des valeurs qui pourrait le juger juste ou injuste sur des appréhension subjective et individuelle.

Il donc presque immédiatement perçu chez Kelsen une aversion pour la métaphysique dictée même par le courant juridique dont il est la figure de proue.

La métaphysique étymologiquement μετὰ au-dessus et φυσις nature, est considérée au sens philosophique à la fois comme connaissance disciplinaire et science de l’être en tant qu’être et des premiers principes philosophiques.

Elle traite de réalité abstraites et souvent intangibles : Dieu, la nature, la morale sont des considérations métaphysiques.

Tantôt fusion avec la philosophie dans les conceptions philosophiques ancienne tantôt décriée comme une dérive illégitime dans les courants philosophique modernes, la métaphysique fait débat et son utilisation est bien souvent controversée. Ainsi, la théorie juridique de Kelsen est liée à une certaine conception de la métaphysique qu’il s’agira d’expliquer car en fonction de ce rapport entre science du droit au sens Kelsenien et concepts transcendantaux, il faudra remarquer le positionnement de Kelsen par rapport à l’utilisation p.

1 Lou-Anne Bèque double licence droit-philosophie 11/12/2023 interne et externe de la métaphysique, c’est-à-dire celle qu’il en fait et celle qu’il eut tendance à reprocher à ses prédécesseurs et contemporains. Il se posera alors la question de savoir si le positivisme kelsenien est exempté de toute métaphysique. A cette fin, il sera mis en évidence que la théorie pure du droit illustre la volonté kelsenienne de faire de la science du droit la science d’un droit empirique positif dénué de toute métaphysique qu’elle soit morale, divine, politique ou encore sociologique.

Cela se trouve mis en évidence par la vive critique des survivances métaphysiques qu’il trouve chez Kant.

Ce rejet de la métaphysique a été pointé comme étant insuffisant.

Kelsen ne serait qu’un quasi positiviste à cause certains de ses conceptions jugées jusnaturalistes donc par définition métaphysiques.

Cette critique à son tour ne fait que mettre en lumière des positions extrêmes de la théorie du droit avec le positivisme radical d’un côté et le jusnaturalisme de l’autre, Kelsen ne peut être classé ni dans l’un ni dans l’autre.

Le positivisme kelsenien est exempté de toute métaphysique, bien qu’il soit plus modéré que certaine autre conception il n’en reste pas moins un système normatif empirique permettant de décrire le droit positif en vigueur. Il sera démontré dans un premier temps que Kelsen éprouvait une certaine aversion pour la métaphysique et qu’il avait ainsi la volonté de supprimer tous ses résidus de la théorie du droit(I), puis dans un second temps que le concept de loi fondamentale, Grundnorm fut l’élément permettant la remise en cause de la « pureté » de la théorie juridique kelsenienne (II). I L’aversion pour la métaphysique : la volonté de supprimer ses résidus de la théorie du droit Il s’agira de montrer dans un premier temps que Kelsen récupère certains présupposés tout en écumant les résidus transcendants qu’ils comportent(A), puis dans un second temps la volonté de Kelsen d’instaurer le droit comme science pure et dure à l’aide de la méthode transcendantale(B). A la récupération des présupposés philosophiques : écumoire kelsenien des résidus transcendants Kelsen récupère chez Kant tout d’abord le dualisme seine sollen qui transparait chez Kant à travers les deux premières questions qui fonde la philosophie à savoir que puis-je savoir et que dois-je faire et également la méthode transcendantale dont il sera question en B.

La première porte directement sur la connaissance empirique, sur l’épistémologie et qui admet la science comme seule réponse.

C’est ce que Kant développe dans critique de la raison pure et ce que Kelsen décidera de conserver en l’appliquant au domaine du droit dans sa théorie pure du droit.

En revanche, la seconde traite des questions de la politique et de la morale san déterminant scientifique tout en étant parfaitement autonome puisque hors de la théorie universelle des choses.

Ceci sera développer dans la critique de la raison pratique. C’est justement à cet endroit que Kelsen se détache de Kant puisqu’il décide d’ignorer et de critiquer la raison pratique.

Car même si Kant critiquait radicalement la métaphysique en dehors du cadre de l’expérience (ce qui est appelé scepticisme kantien) et faisait bien la distinction entre phénomènes et noumènes, la critique de la raison pratique apparait comme une sorte de théologie déguisée par des considérations métaphysique.

Kelsen considère alors que Kant n’a pas su aller au bout de ce qu’il avait développé avec la volonté d’en finir avec la métaphysique dans la critique de la raison pure car il p.

2 Lou-Anne Bèque double licence droit-philosophie 11/12/2023 est resté métaphysicien dans les domaines du droit et de la morale.

Or c’est justement ce que Kelsen veut éviter.

La raison pratique introduit une confusion dans les termes notamment à cause de la dualité Sein/Sollen qui disparait.

Kelsen dénonce donc une confusion inadmissible entre connaitre et vouloir sur un arrière-plan théologique qui empêche l’autonomie de la morale. Il est également possible de voir la réticence de Kelsen à l’égard de la métaphysique lorsque le professeur Cohen (néokantien de l’école de Marbourg) essaya de justifier l'ensemble de Kant.

Ce que Kelsen estima comme un manque de courage car il n'a pas suivi jusqu'au bout la philosophie transcendantale de Kant à cause encore une fois de son attitude religieuse semblable à celle de Kant. Kelsen ne garde de lui que sa théorie de la connaissance sur les fondements épistémologiques. Kelsen fait passer à la passoire la philosophie kantienne pour en filtrer les impuretés métaphysiques et garder de l’œuvre kantienne seulement ce qui lui permet d’instaurer une théorie pure du droit comme une science dure à part entière.

Il s’agit donc de voir de quels outils se sert Kelsen dans sa volonté de faire du droit une science empirique et dénuée de métaphysique.

Cela nous amène naturellement à la méthode transcendantale et la volonté kelsenienne d’une science du droit. B la méthode transcendantale : la volonté d’instaurer le droit comme science pure et dure La récupération des présupposées philosophique de Kant par Kelsen passe donc en vérité par une épuration et une critique de la métaphysique mais dans quel but et surtout quel rapport entretiennent droit et métaphysique dans cette optique.

Kelsen garde de Kant en plus de sa dualité sein/sollen, un deuxième mécanisme qu’il veut dénuer de métaphysique : la méthode transcendantale.

Kelsen veut décrire le droit positif tel qu’il est en vigueur, sans évaluer le caractère bon ou mauvais.

Il cherche donc à décrire le droit empirique, le droit positif en vigueur, à éliminer de la théorie du droit des éléments non-théorique (éthique, politique, morale, sociologiques) exogènes et c’est dans ce but précis qu’il utilise la méthode transcendantale de Kant. « J’appelle transcendantale toutes les connaissances qui ne portent pas généralement sur les objets mais sur notre manière de les connaitre en tant que cela est possible à priori.

» cette citation de Kant montre que la méthode transcendantale est une démarche réflexive où la connaissance revient sur.... »

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