Karl R. POPPER, La Société ouverte et ses ennemis. Tome 1: "L'ascendant de Platon"
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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deux formes conduisent, est lié à leur forme irrationnelle elle-même.
Ce vers quoi elles engagent alors la pensée,c'est l'espoir ou encore l'espérance (métaphysique) que leurs modèles conduisent à un monde idéal.
C'est justementce monde idéal que refuse Popper, monde fictif et chimérique qui renvoie directement sa théorie instigatrice endehors de la science.
Si la politique, chez Popper, peut prendre le statut de science, c'est justement parce qu'elles'appuie sur la raison et l'expérience, seuls critères capables de valider ou invalider toute théorie.
Le monde« merveilleux » exhibé par ces théories de l'extrême et de l'esthétisme n'existe qu'en rêve.
Popper radicalise sacritique en dénonçant les fictions produites par ces thèses et qui ne sont soutenues que par un vain espoir.
Cedernier n'est maintenu que par une « vision romantique » du monde, sorte de mythologie qui ne ferait que régresserl'humanité à ses formes primaires, mythiques, d'organisation.
C'est l'illusion que provoque ces thèses que Poppercombat farouchement.
La politique est justement cet art de la lucidité, de la désillusion.
C'est à une pragmatiquerationnelle, politique, que Popper nous convie.
Les thèses politiques extrémistes et esthétiques entretiennent unrêve par regard d'un passé révolu ou alors d'une attente d'un futur providentiel plus qu'improbable.
Nous retrouvonsici la critique poppérienne de la religion et de la métaphysique, spéculations vaines sur le supra-sensible qui nedonnent à connaître aucune vérité propice au progrès, telle que la science peut exclusivement nous en fournir.
Lesvaleurs morales (bien-mal) ou esthétiques (beauté-laideur) qui sont au cœur de ces thèses irrationnelles, sont récusées par Popper comme stériles.
Plus, elles deviennent dangereuse à l'égard de la santé de la société car ellesouvrent à une vision alternative et fausse du monde : un « retour à la nature » ou « la marche vers un monde debeauté et d'amour ».
En termes clairs ces thèses confinent soit à la régression intellectuelle, soit à l'illusion d'unmonde paradisiaque.
La dernière formule du texte donne bien la mesure de la critique poppérienne des idéologiesextrémistes et esthétiques : l'histoire nous montre que l'enfer est toujours pavé de bonnes intentions.
C'est à unmonde infernal que nous engage, en fait, ces utopies politiques.
Comme la sophistique, ces thèses cherchent à nouspersuader non pas par des critères de vérité rationnels, mais bien par le biais de valeurs morales et sentimentales,impropres à la conduite politique.
Popper désigne la raison comme faculté propre et exclusive de gouverner lasociété.
Conclusion
C'est un Popper philosophe-politique que nous retrouvons ici.
Cependant sa vision de l'histoire et de la politiquesuit scrupuleusement ces thèses en épistémologie.
La critique des discours extrémistes et esthétiques(utopistes) en politique se fait à mesure de son affirmation de la seule légitimité du principe de rationnalité.
L'histoire lui donnera raison, nous assisterons aux horreurs produites par le nazisme et le communisme, deuxidéologies soutenues par des valeurs irrationnelles et qui, effectives, ont conduit à ce que nous savons.
Lapolitique pourrait avoir le statut de science si, comme le réclame Popper, elle s'actualise uniquement en vertud'une rationalité froide et pratique..
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