KARL MARX
Publié le 24/02/2011
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Il naquit dans une famille libérale d'origine israélite et étudia à Trêves puis dans les universités de Bonn et de Berlin. C'est à Berlin qu'il subit l'influence de la doctrine de Hegel et se lia avec Ludwig Feuerbach. Après avoir présenté sa thèse sur la philosophie de la nature chez Démocrite et Epicure, il collabore à la revue La Gazette rhénane fondée par les radicaux de l'opposition. Désireux de prendre contact avec les socialistes français, il réside à Paris de 1843 à 1845 : il collabore au premier et unique numéro des Annales franco-allemandes, et écrit avec Engels La sainte famille. Expulsé de France, il se retire à Bruxelles et oppose son livre Misère de la philosophie à celui de Proudhon Philosophie de la misère. Il est chargé par un congrès de la Ligue des communistes de rédiger avec Engels le Manifeste du parti communiste, qui paraît en 1848. Après avoir pris part activement à la révolution de 1848 en Rhénanie, Marx se réfugie à Londres où il va désormais passer la plus grande partie de sa vie. Il écrit la Contribution à la critique de l'économie politique (1859) et surtout Le Capital (1867). Il joue un rôle décisif dans la formation, en 1864, de la Première Internationale (Association internationale des travailleurs). Il y combat les tendances des proudhoniens et de Bakounine. Comme nous l'avons vu, la Commune de Paris, dont Marx avait pris la défense (La guerre civile en France, 1871), la répression qui la suivit, les dissensions internes expliquent la dissolution de l'Internationale en 1876. Marx meurt à Londres le 14 mars 1883.

«
1.
Qu'est-ce qu'une « classe sociale » ? L'existence des classes est liée à un certain stade de la production, ditMarx, et à ce stade elle est l'effet de la division du travail.
A un certain degré de productivité, on assiste à uneprolifération des classes (il y a autant de classes que de corporations) et même à une classe de sans-classe.
C'estseulement par la structure même de la société industrielle capitaliste qu'émergent deux classes opposées, commenous le verrons.
Les individus d'une même classe, attachés aux mêmes besognes, soucieux des mêmes intérêts et ayant les mêmesbesoins, prennent conscience de leur existence comme classe ; ainsi naît le sentiment de la solidarité de classe.
Cesentiment s'aiguise dans la lutte des classes et cette lutte, nécessitant une organisation de la classe, « forme »l'individu puisqu'elle lui fait prendre conscience de soi comme membre d'une classe, de la lutte et de la politique.Cependant la conscience de classe « opprime » l'individu en barrant le développement harmonieux de ses possibilitéshumaines et c'est pourquoi les classes doivent disparaître dans une perspective de libération de l'homme.
2.
La libération de l'homme.
La liberté marxiste est la prise de conscience du sens de l'histoire ; elle est parallèle à lalibération effective des individus, c'est-à-dire à la fin de l'exploitation capitaliste et de l' « aliénation » du travail.
Letravailleur « s'aliène » dans la mesure où il perd ses droits humains et où il est soumis à des conditions artificiellesd'existence dans une société où ses besoins ne sont pas sati-faits, où son travail, loin d'augmenter sa dignitéd'homme, le dépouille par le profit capitaliste et l'avilit parce qu'il ne peut ni le choisir, ni en choisir les conditions.
3.
Les trois stades de révolution économique et politique.
A un certain stade de la productivité, la prolifération des classes aboutit à la constitution de deux classes opposées,l'appauvrissement du plus grand nombre et les progrès du machinisme réunissant les corporations en « prolétariat » pendant quese détache la classe « possédante ».
Ce stade c'est la société capitaliste.
a) La société capitaliste.
Elle est caractérisée par l'opposition nécessaire du capitalisme qui possède les moyens de production, etdu prolétariat qui fournit le travail.
Le prolétariat est formé de l'agglomération progressive des classes que la liberté capitaliste(liberté de concurrence, de formation des trusts et de sabotage des petites entreprises) provoque par la réunion des moyens deproduction entre les mains d'un petit nombre de gens.
Le prolétariat, animé du sentiment profond de la solidarité de classe et, audelà, de la solidarité humaine internationale, représente, pour Karl Marx, le « réservoir des forces de l'avenir ».
Dans la sociétécapitaliste, le fruit du travail est volé au travailleur (théorie de la plus-value) pour constituer le profit capitaliste (exploitationcapitaliste, aliénation du travailleur).
A cette structure économique correspond une « superstructure » où l'on trouve : l'Etatcapitaliste, instrument de domination, utilisant les sans-classe comme mercenaires, impérialiste et donc fauteur de guerre ; laphilosophie capitaliste et sa morale (idéalisme) expression de l'idéologie bourgeoise, idéalisant le réel ; la religion « opium dupeuple » sanctifiant les principes du capitalisme ; enfin, l'art bourgeois, expression de la décadence.
b) La société socialiste, ou dictature du prolétariat.
Le déséquilibre croissant des forces dans la société précédente combiné avecla prise de conscience par le prolétariat de sa mission historique, provoque la révolution qui installe la dictature du prolétariat,étape intermédiaire, provisoire mais indispensable, vers la réalisation de la cité sans classes, Indispensable, parce que le nouvelEtat dont la devise est « A chacun selon son travail » a une triple mission : organiser la démocratie, mettre sur pied de nouveauxmoyens de production, éduquer le prolétariat.
c) La société communiste.
Etat final du progrès de l'histoire, cette réalisation coïncide avec le maximum de la prise de consciencede soi par l'humanité.
Elle est caractérisée par l'avènement des hommes nouveaux, les hommes libres (c'est-à-dire sans aucunealiénation : la formule « à chacun selon ses besoins » a remplacé « à chacun selon son travail ») et par la disparition de l'Etat.Selon Marx en effet, l'Etat est lié au système des classes et à leur lutte, puisqu'il est « l'instrument d'exploitation d'une classe parune autre ».
Dans la société universelle sans classes, il n'y a donc pas de place pour l'Etat..
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