Karl Heinrich MARX: Travail, homme, animal
Publié le 07/04/2005
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Problématique. Le travail est le propre de l'homme. Les caractéristiques d'un travail vraiment humain résident dans son caractère créateur. Par le travail, l'homme se distingue radicalement de l'animal, et c'est ce qui rend d'autant plus scandaleux le statut du prolétaire qui, lui, est réduit à un état de bête de somme. Enjeux. Le travail humain doit être créateur. Tout ce qui est répétitif est de ce fait machinal, c'est-à-dire susceptible d'être accompli par une machine. Cependant, l'organisation capitaliste du travail implique que les hommes gagnent leur vie en accomplissant le travail que leur offre le marché.
«
division sociale et technique du travail ; n'est travail que l'activité productrice d'utilité, effectuée comme uneobligation par l'individu dans la place précise qui lui est assignée.
C'est justement le propre de ceux quiimposent une division du travail que de toujours la présenter comme nécessité naturelle ou technique,masquant par là ce qu'elle comporte aussi de modalité de domination sociale.
Aussi, il convient de donner uneanalyse marxiste du travail pour mieux comprendre l'enjeu d'une telle thèse.
Il faut noter que les premières formulations de Marx concernant le travail sont à la fois très proches de Hegel,qu'il loue d'avoir vu « dans le travail [...] l'acte d'engendrement de l'homme par lui-même », et déjà trèséloignées de celui-ci, car « le seul travail que Hegel connaisse et reconnaisse, c'est le travail spirituelabstrait » ( Manuscrits de 1844 ).
Dès 1844, l'homme qui s'engendre lui-même par le travail n'est pas pour Marx un « moment » dans la dialectique d'une conscience déjà posée au départ, mais l'homme entier, en chair et enos, l'« homme générique » et non l'individu, l'homme historique : « ...toute la prétendue histoire du monde n'estrien d'autre que la production de l'homme par le travail humain ...
» « Ce n'est que par l'industrie développéeque l'être ontologique de la passion humaine devient dans sa totalité aussi bien que dans son humanité...
»« ...
L'histoire de l'industrie [...] est le livre ouvert des facultés humaines...
» « L'industrie est [...] la révélationexotérique des forces de l'être humain » (ibid.).
L'auto-engendrement par le travail est création par l'homme del'homme et du monde humain, médiatisée par les objets ; cette création n'est plus autopositiontranscendantale, ni mystère d'une « création artistique », mais autoposition effective dans toutes lesconnotations de ce mot.
Mais, l'idée est dès le départ ambiguë : l'homme s'engendre lui-même par le travailparce que socialité et travail ne peuvent être posés et pensés qu'ensemble, parce qu'il se fait ainsi exister entant qu'être déployant des facultés et en tant qu'« être objectif », et qu'il fait exister pour lui une nature« humaine » en transformant son milieu.
Mais, d'autre part, la technique est création en tant que déploiementde rationalité ; il postule l'existence d'une nature « scientifique », que l'homme apprend progressivement àconnaître, notamment au moyen de sa « pratique », donc en premier lieu de son travail (cf.
la deuxième des Thèses sur Feuerbach ).
En définitive, l'homme n'apparaît plus comme l'être qui s'auto-engendre, mais comme celui qui vise à « dompter, dominer et façonner les forces de la nature ».
C'est donc à la lumière des thèses de Marx sur le travail dans son entier qu'il faut comprendre sa définition enapparence simple du travail qu'il différencie à raison de l'activité animale.
A la différence des animaux, l'hommes'engendre lui-même dans le travail, il se construit comme individu mais il construit aussi l'humanité, c'est cequi permet une évolution de l'humanité.
Le travail humain est relié à la technique, il n'est pas seulement uneexploitation de ressource biologique mais il participe aussi à la création d'outils, de machine qui inclut unecertain créativité.
L'araignée ou l'abeille usent des mêmes techniques depuis toujours, elles ne modifient en rienleur façon de procéder.
MARX (Karl). Né à Trêves, en 1818, mort à Londres en 1883.
Il fit ses études aux Universités de Bonn, de Berlin et de Iéna, et fonda en 1842, la Gazette Rhénane.
Il se rendit à Paris en novembre 1843, et y lança les Annalesfranco-allemandes.
Expulsé en 1845, il se réfugia à Bruxelles, effectua un voyage en Angleterre, au cours duquel ilrédigea le Manifeste du parti communiste Il est expulsé de Belgique en 1848, fait un bref séjour à Paris et s'installe àCologne, où il fonde la Nouvelle gazette rhénane.
Chassé des États rhénans en 1849, il se rend à Paris, d'où il estexpulsé et il part vivre à Londres.
Il y connaît la misère, malgré le soutien amical d'Engels.
L'Internationale ouvrièreest créée en 1864.
Des conflits de doctrine éclatèrent, des rivalités opposèrent Marx à Mazzini, à Bakounine, à JulesGuesde.
A l'abri du besoin grâce à une pension d'Engels et veuf en 1881, il voyagea, pour sa santé : Monte-Carlo,Vevey, Enghien, Alger.
Il mourut d'un abcès du poumon.
C'est en Angleterre que Marx étudia scientifiquement, enéconomiste, les problèmes de la classe ouvrière, et qu'il fut amené à élaborer et à exprimer sa doctrine : lemarxisme, dont lui-même prétendit d'ailleurs se tenir à l'écart.
Les transformations sociales dont l'histoire nous donnele spectacle ont pour hase la structure économique.
C'est le principe du matérialisme historique.
«L'existence desclasses est liée à des phases du développement historique déterminé de la production ».
La lutte des classes est lerouage primordial de la transformation du monde.
La classe la plus nombreuse, qui est la plus défavorisée, doitassurer son triomphe sur la classe la plus riche, qui est la moins nombreuse.
Le prolétariat doit vaincre labourgeoisie.
L'analyse économique de Marx le conduit à démontrer que le mode de production des richesses estcollectif, alors que leur mode d'appropriation demeure individuel ; là est la base de l'antagonisme des classes.
Lecapital bourgeois, qui possède et ne produit pas, s'est soumis le travail prolétarien qui produit, mais ne possède pas.« Le Capital est du travail mort, qui, tel un vampire, ne vit qu'en suçant le travail vivant, et vit d'autant plus qu'il en.
»
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