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Kant : Préface à la seconde édition de la Critique de la raison pure

Publié le 22/02/2012

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Je ne saurais donc admettre Dieu, la liberté et l'immortalité selon le besoin qu'en a ma raison dans son usage pratique nécessaire, sans repousser en même temps les prétentions de la raison pure à des vues transcendantes, car, pour atteindre à ces vues, il lui faut se servir de principes qui ne s'étendent en réalité qu'à des objets de l'expérience possible et qui, si on les applique à une chose qui ne peut être objet d'une expérience, la transforment réellement et toujours en phénomène, et déclarent ainsi impossible toute extension pratique de la raison pure. J'ai donc dû supprimer le savoir pour lui substituer la croyance. Le dogmatisme de la métaphysique, ce préjugé qui consiste à vouloir avancer dans cette science sans commencer par une critique de la raison pure, voilà la véritable source de toute cette incrédulité qui s'oppose à la morale, et qui elle-même est toujours très dogmatique.- Si donc il n'est pas impossible de léguer à la postérité une métaphysique systématique construite sur le plan de la critique de la raison pure, ce n'est pas un présent de peu de valeur à lui à faire ; soit que l'on songe simplement à la culture que la raison peut recevoir en général en entrant dans les voies certaines de la science, au lieu de tâtonner dans le vide et de se livrer à de vaines divagations [comme elle le fait] en l'absence de la critique ; soit qu'on cherche un meilleur emploi du temps pour une jeunesse avide de savoir, que le dogmatisme ordinaire encourage de si bonne heure et si fortement à raisonner à perte de vue sur des choses où elle n'entend rien et où elle n'entendra jamais rien, non plus que personne au monde, ou à négliger l'étude des sciences solides pour courir à la recherche de pensées et d'opinions nouvelles ; soit surtout qu'on tienne compte de l'inappréciable avantage d'en finir une bonne fois sur un mode socratique – c'est-à-dire par la démonstration la plus claire de l'ignorance des adversaires – avec toutes les objections dirigées contre la moralité et la religion. En effet, il y a toujours eu et il y aura toujours une métaphysique dans le monde mais toujours aussi on verra s'élever à côté d'elle une dialectique de la raison pure car celle-ci lui est naturelle. C'est donc la première et la plus importante affaire de la philosophie que d'enlever une fois pour toutes à cette dialectique toute pernicieuse influence en détruisant la source [même] des erreurs. Kant, Critique de la raison pure, Préface à la seconde édition, § 14 (B XXX-B XXXI ; Ak3:18-19).

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« Préface Dans la préface de la seconde édition, parue en 1787, Kant décrit son dessein et les étapes de sa démarche.

La métaphysique doit s'inspirer du changement de méthode apporté par Galilée et Torricelli qui constatèrent que la raison ne peut apercevoir que ce qu'elle produit d'elle-même d'après ses propres lois. 47.

Le mot « esthétique » signifie ici « propre à la sensibilité », conformément à l'étymologie grecque, elle est « transcendentale » parce qu'elle ne dépend pas de l'expérience. La « révolution copernicienne » de Kant Kant appelle ce changement la « révolution copernicienne » où il y a substitution d'une hypothèse idéaliste (l'esprit informe le réel) à une hypothèse réaliste (la réalité elle-même structure la connaissance).

Il précise alors que nous ne pouvons connaître aucun objet comme chose en soi, mais uniquement comme objet de l'intuition sensible, c'est-à-dire comme phénomène. Cette distinction est lourde de conséquence : il n'existe aucune liberté dans le monde des phénomènes puisqu'il est gouverné par le déterminisme ; si, contrairement aux phénomènes, les choses en soi ne sont pas soumises au principe de causalité : une volonté libre peut être pensée sans contradiction ; une morale est possible, rattachée à la croyance.

« Je dus donc abolir le savoir afin d'obtenir une place à la croyance.

» Introduction Kant distingue deux sortes de jugements : le jugement analytique où le prédicat ne fait que répéter ce qui est déjà contenu dans le sujet.

Exemple : la ligne la plus courte reliant un point à un autre est la ligne droite ; un sou est un sou.

Ce jugement n'a pas besoin de se référer à l'expérience, il est dit a priori .

Il a pour qualité la rigueur, pour défaut le fait de ne rien apprendre ; le jugement synthétique où le prédicat ajoute quelque chose de nouveau au sujet.

Exemple : tous les corps sont pesants.

L'information est nouvelle, fondée sur l'expérience, le jugement est dit a posteriori .

Sa qualité est la fécondité (on apprend quelque chose), son défaut est l'absence de rigueur. Il se pose alors la question de savoir s'il n'y a pas une troisième. »

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