Kant: Peut-on s'affranchir de la conscience morale?
Publié le 14/10/2013
Extrait du document
Kant
«Tout homme a une conscience et se trouve observé, menacé, de manière générale tenu en respect (respect lié à la crainte) par un juge intérieur et cette puissance qui veille en lui sur les lois n'est pas quelque chose de forgé (arbitrairement) par lui-même, mais elle est inhérente à son être. Elle le suit comme son ombre quand il pense lui échapper. Il peut sans doute par des plaisirs ou des distractions s'étourdir ou s'endormir, mais il ne saurait éviter parfois de revenir à soi ou de se réveiller, dès lors qu'il en perçoit la voix terrible. Il est bien possible à l'homme de tomber dans la plus extrême abjection où il ne se soucie plus de cette voix, mais il ne peut jamais éviter de l 'entendre.«
Questions
1. Dégagez l'idée générale du texte et les étapes de son argumentation.
2. Expliquez: il ne saurait éviter parfois de revenir à soi ou de se réveiller.
3. Peut-on s'affranchir de la conscience morale?
«
aux valeurs, la faculté morale («bonne/mauvaise conscience», «agir en
conscience» ...
).
Comme l'indique l'étymologie latine, être conscient c'est
«être avec savoir» (cum scire), racine qui peut s'entendre de deux
manières: être conscient,
ce n'est pas seulement percevoir mais savoir
que l'on perçoit (conscience psychologique); mais c'est aussi ne pas
seulement être mais savoir
ce qui doit être (conscience morale).
Ill- Il ne s'agit pas d'un texte démonstratif.
L'auteur se contente d'ex
poser, de manière articulée,
sa conception de la conscience morale.
Il insiste sur le caractère intime, sévère et universel de la conscience,
par
opposition aux théories qui en font un produit de l'éducation, du
conditionnement social, donc un phénomène variable selon le contexte
culturel.
L'enjeu du texte est précisément de présenter
la conscience
morale comme un fait universel et nécessaire,
ce qui revient à contester
l'hypothèse d'une origine sociale ou
culturelle du sens moral.
La
moralité n'est pas un phénomène relatif et variable, résultat d'une édu
cation
et d'une histoire; elle est inscrite dans la structure même de la
conscience humaine.
Victor Hugo exprimera avec toute son éloquence
cette même idée dans son célèbre poème
intitulé« La conscience" (dans
La Légende des siècles), retraçant l'errance de Caïn fuyant l'œil de Dieu
après
qu'il a tué son frère Abel.
Ne parvenant pas à èchapper à cet œil
du remords, il finit par s'enterrer sous terre.
Mais « l'œil était dans la
tombe et regardait Caïn»!
•Corrigé
(commentaire de texte)
Question 1
La thèse du texte est que la conscience morale est une donnée univer
selle et permanente de l'expérience humaine.
Nul homme ne peut
échapper à son juge intérieur.
Même quand
le sujet ne se sent pas jugé
et observé,
sa conscience ne s'est pas évanouie.
Dans
les cinq premières lignes (jusqu'à« ...
quand il pense lui échapper»),
Kant soutient sa thèse.
Dans la seconde partie (jusqu'à la fin), l'auteur
envisage successivement deux cas de figure pouvant donner à penser
que
la conscience intérieure est une instance fluctuante, pouvant dis
paraître puis renaître.
En réalité, il n'en est rien.
Tout d'abord, dans le
cas d'un individu qui cherche à fuir son sévère juge intérieur (première
sous-partie: jusqu'à
te ••• dès lors qu'il en perçoit la voix terrible»), Kant
soutient que cette conduite est vaine: on n'échappe pas à
sa conscience.
....
Cl a:
a:
0 u
LA CONSCIENCE• SUJET 111113.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- KANT: Peut-on s'affranchir de la conscience morale ?
- Peut-on s'affranchir DE LA CONSCIENCE MORALE ?
- Kant: la conscience morale est innée
- Kant et la conscience morale
- La conscience morale selon Kant : le "tribunal intérieur"