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Kant: Nul ne peut faire l'expérience de la mort

Publié le 02/01/2004

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kant

L’expérience de la mort.

THÈMES DE RÉFLEXION

L’expérience de la mort est-elle possible?

« La mort, nul n’en peut faire l’expérience en elle-même (car faire une expérience relève de la vie)» écrit Kant dans «Anthropologie du point de vue pragmatique».

Lorsqu’on parle d’expérience de la mort, de quelle «mort» peut-il s’agir ?

S’agit-il de «la mort en troisième personne» (c’est-à-dire la mort-en-général, la mort abstraite et anonyme; le fait de savoir que l’«on meurt», mais ce «on» concerne-t-il vraiment chacun d’entre nous ?

S’agit-il de « la mort en première personne » ?

En ce cas peut-on dire qu’il s’agisse d’une «expérience» de la mort elle-même (voir plus haut). L’«expérience» de «la morf en première personne» ne serait-ce pas plutôt l’expérience de l’angoisse, de la peur d’une mort qui me concernerait au premier chef ?

Notons ici, avec Kant (texte déjà cité) que «la peur de la mort... n’est pas un frémissement d’horreur devant le fait de périr, mais comme le dit justement Montaigne, devant la pensée d’avoir péri ».

En cette mesure ne pourrait-on dire que la mort de chacun d’entre nous pour chacun d’entre nous (c’est-à-dire en d’autres termes : ma mort pour moi) ne saurait être qu’une abstraction, jamais un fait ? cf. Kant (même texte) « La pensée que je ne suis pas ne peut absolument pas exister; car si je ne suis pas, je ne peux pas être non plus conscient que je ne suis pas. »

Peut-être dira-t-on que la pensée de ma propre mort équivaut non à je «ne suis pas» mais à «je ne suis plus». Toutefois ne retombons-nous pas ainsi dans les mêmes difficultés ?

S’agit-il de «la mort en deuxième personne»?

Comme le dit Jankélévitch, ne pourrait-on dire que «la mort d’un être cher» (un Toi) «est presque comme la nôtre, presque aussi déchirante que la nôtre» ?

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