kant mineur majeur
Publié le 31/01/2016
Extrait du document
«
second §), la voici maintenant menacée par l’infantilisation.
La dépendance risque alors de devenir non plus un
choix, mais une nécessité.
Kant dénonce alors ouvertement cette stratégie mensongère : le risque, celui
d’assumer sa propre liberté par l’exercice de son entendement, n’est pas si grand.
A force de chutes et d’erreurs,
on apprend à marcher et à affronter l’existence, enfin débarrassés de la dépendance frileuse mais dangereuse.
Si l’homme est responsable de sa minorité, il ne pourra s’en affranchir que par un acte lui-même responsable.
Intérêt philosophique du texte :
-Devenir adulte, c’est d’abord penser par soi-même.
Quelle conception de l’éducation cela
entraîne-t-il ?
« Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! », tel est le mot d’ordre donné par Kant dans
Qu’est-ce que les Lumières ?
Si le passage ne livre pas explicitement les clefs d’une éducation à l’autonomie, il laisse pourtant penser quelles
en seraient les bases (développées par Kant dans un autre ouvrage, Réflexions sur l’éducation ) : le
développement de l’entendement et du courage de l’exercer.
En ce sens, « éducation » s’oppose à « dressage »,
à « conditionnement ».
Eduquer l’homme selon Kant, c’est l’ éduquer à la liberté , ce qui suppose des moyens
autres que la pure et simple coercition.
La liberté est à la fois la fin visée et l’un des moyens de l’éducation .
Kant
n’exclut pourtant pas le recours à certaines contraintes ni à une certaine forme d’autorité (celle-ci devant être
fondée sur la compétence essentiellement) : de même que l’enfant, pour apprendre à marcher a besoin qu’on
le tienne par la main, qu’on le redresse en cas de chute, qu’on le guide, l’homme a besoin, pour s’affranchir de
sa minorité (qui jusqu’à un certain âge est naturelle) d’être secondé, cadré pour ensuite pouvoir se diriger seul.
Ainsi, penser par soi-même n’est pas penser sans les autres, c’est exercer son entendement et son jugement à
partir de ce qu’autrui, à travers ses paroles et ses écrits, nous offre comme matière à réflexion.
-Un enjeu politique inscrit dans le contexte historique :
Kant laisse clairement penser dans ce texte que c’est dans l’exercice libre de la pensée que se situe toute autre
forme de liberté.
On peut voir là une allusion faite aux institutions dominantes de son époque pépinière de
« tuteurs » à l’image de ceux que Kant envisage dans le texte: institutions monarchiques et ecclésiastiques
principalement.
Face à celles-ci, la critique s’impose et toute la philosophie de Kant réside dans un mouvement
critique, au sens 1 er
du terme : « Notre siècle est particulièrement le siècle de la critique à laquelle il faut que
tout se soumette.
La religion, alléguant sa sainteté et la législation sa majesté, veulent d’ordinaire y échapper ;
mais alors elles excitent contre elles de justes soupçons et ne peuvent prétendre à cette sincère estime que la
raison accorde seulement à ce qui a pu subir son libre et public examen.
» Critique de la raison pure ,(Préface à la
1 ère
édition.)
Le texte prend donc position en faveur des « Lumières », mouvement qui prône l’exercice de la raison contre
l’obscurantisme et contres les instances dogmatiques (religieuses ou politiques).
Dans l’opuscule d’où est extrait
ce texte, Kant donne une définition dynamique des « Lumières » : il s’agit pour lui d’un mouvement historique
en cours (on retrouve chez lui l’idée d’une perfectibilité de l’homme déjà évoquée par Rousseau).
Ce
mouvement en faveur de la liberté ne peut pourtant se prolonger qu’à la condition que chaque individu se
libère de ses « tuteurs ».
La réforme de l’homme est pour Kant le préalable à toute réforme sociale, à l’image de
celle que sera la Révolution française qui aura lieu quelques années après la publication de l’ouvrage de Kant.
-Une résonance toujours actuelle :
En lisant ces lignes, on ne peut s’empêcher de penser à ceux de nos « tuteurs » modernes : « les gourous » qui
dirigent les fameuses sectes où les hommes s’abandonnent à une dépendance psychologique (devenant
souvent par la suite matérielle) qui fait leur minorité.
Le texte de Kant nous rappelle à une vigilance toujours
justifiée..
»
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