Kant : Fondements de la métaphysique des mœurs
Publié le 01/05/2014
Extrait du document
«
vie agit conformément au devoir, mais non par devoir, tandis qu'un malheureux qui désire la mort et conserve
la vie agit par devoir.
De même, la bienfaisance est un devoir, mais certains éprouvent de la satisfaction à
répandre la joie, et agissent ainsi par intérêt, tandis qu'une personne qui aurait le besoin de s'occuper
d'elle-même mais qui s'occupe des autres agit conformément à la morale, c'est-à-dire au devoir.
Assurer son
bonheur est un devoir, doublé d'une inclination très forte.
Ainis,"une action accomplie par devoir tire sa valeur
morale non pas du but mais du principe du vouloir d'après lequel l'action est produite".
Par conséquent, "le
devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi." Il nous faut donc respecter la loi, même
au préjudice de toutes nos inclinations.
Ainsi, Kant dépossède la volonté de toutes les impulsion, et il ne reste
que la conformité universelle des actions à la Loi, ce qui conduit à ce que la maxime de chacune de nos actions
doit par notre volonté devenir une loi universelle.
Kant explique cela avec un exemple : - Ne puis-je pas faire
une promesse avec l'intention de ne pas la tenir, pour me sortir d'affaire ? Soit : est-il prudent, c'est-à-dire
conforme à l'impératif de recherche du bonheur, ou conforme au devoir de faire une telle action ? Cela peut en
effet être prudent, mais si chacun faisait des fausses promesses, plus personne ne croirait personne.
La
maxime qui conduirait à faire une fausse promesse ne peut donc élevée en loi universelle - elle se détruirait
apodictiquement.
Ainsi, la morale de Kant réside peut-être essentiellement dans cette phrase : "sans
expérience, incapable à parer à tout événement (c'est-à-dire selon la raison pure), il suffit que je me demande :
peux-tu vouloir aussi que ta maxime devienne une loi universelle?".
Ainsi, point besoin de science pour savoir
en quoi consiste la vertu.
"C'est une belle chose que l'innocence ; le malheur est qu'elle sache si peu se
préserver, et qu'elle se laisse si facilement séduire".
Voilà donc pourquoi la sagesse a encore besoin de la
science.
L'homme sent une puissante force de résistance à la morale, qui repose dans ses besoins et ses
inclinations.
De là résulte une dialectique naturelle, c'est-à-dire le penchant d'accomoder la morale selon nos
désirs et nos inclinations.
De là la nécessité d'instituer une philosophie pratique.
II.
Passage de la philosophie morale populaire à la métaphysique des m½urs
Le devoir se prêt si peu à l'empirisme, qu'il est fort malaisé de citer un exemple de la pure intention d'agir par.
»
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