Kant et le principe moral du devoir
Publié le 02/10/2013
Extrait du document
Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude
ordonnée:
«Il arrive parfois sans doute qu'avec le plus scrupuleux examen, de nous-mêmes nous ne trouvons absolument rien qui, en dehors du principe moral du devoir, ait pu être assez puissant pour nous pousser à telle ou telle bonne action et à tel grand sacrifice; mais de là on ne peut nullement conclure avec certitude que réellement ce ne soit point une secrète impulsion de l'amour-propre qui, sous le simple mirage de cette idée, ait été la vraie cause déterminante de la volonté; c'est que nous nous flattons volontiers en nous attribuant faussement un principe de détermination plus noble; mais en réalité nous ne pouvons jamais, même par l'examen le plus rigoureux, pénétrer entièrement jusqu'aux mobiles secrets; or, quand il s'agit de valeur morale, l'essentiel n'est point dans les actions, que l'on voit, mais dans ces principes intérieurs des actions, que l'on ne voit pas.«
Kant commence par accorder (jusqu'à « ... sacrifice«) que, d'un point de vue subjectif, on peut croire que l'on agit par pur devoir: l'introspection la plus scrupuleuse ne trouve que ce seul mobile . Mais dans un deuxième temps {de «mais de là« jusqu'à « ... mobiles secrets «), Kant montre que cette conscience subjective ne permet pas de prouver avec certitude l'absence d'une inclination cachée à la conscience immédiate, inclination qui serait le véritable moteur de notre action.
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Éléments d'analyse
NOTIONS EN JEU
Le devoir et le bonheur; la morale; le droit et la politique.
THÈSE ADVERSE
Il est possible d'être sûr d'avoir agi par devoir, soit par l'introspection,
soit au vu des résultats de notre action.
La certitude morale existe.
PROCÉDÉ D'ARGUMENTATION
Kant réfute l'opinion commune selon laquelle on serait apte à connaître
nos intentions et
nos« motivations» lorsque nous agissons, afin d'établir
de manière radicale qu'il ne peut y avoir d'action morale certaine.
DÉCOUPAGE DU TEXTE ET IDÉES PRINCIPALES
.,..
Kant commence par accorder (jusqu'à « ...
sacrifice») que, d'un point
de vue subjectif, on peut croire que l'on agit par pur devoir: l'intros
pection
la plus scrupuleuse ne trouve que ce seul mobile .
.,..
Mais dans un deuxième temps {de «mais de là» jusqu'à « ...
mobiles
secrets 11), Kant montre que cette conscience subjective ne permet pas
de
prouver avec certitude l'absence d'une inclination cachée à la
conscience immédiate, inclination
qui serait le véritable moteur de
notre action.
Dire
qu'on a agi par devoir pourrait bien relever de la mauvaise foi: on
invoquerait l'obéissance au devoir pour masquer des intérêts égoïstes .
.,..
Enfin, Kant conclut en présentant sa thèse {de «or» à la fin): quoi
qu'il en soit, que l'on soit honnête ou non, l'action purement morale
n'est jamais garantie.
En effet, la valeur morale d'une action réside dans
l'intention : l'intention n'étant pas visible {elle n'est pas objectivement
mesurable) et l'introspection subjective ne pouvant pas, par définition,
l'analyser objectivement,
on ne sait jamais avec certitude si l'on a agi
par
pur devoir.
REMARQUES ET DIFFICULTÉS
.,..
Il conviendra d'être particulièrement attentif aux points de vue adoptés
par Kant dans les différents moments du texte..
»
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