Kant: Autonomie et liberté
Publié le 20/03/2015
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(et c'est la raison pour laquelle la liberté est la « clef de voûte « de tout système de la Raison) il faudra réussir à penser la nature dans le monde (et aussi en nous-mêmes) comme orientée vers la fin absolue : la liberté. C'est ce que Kant fait dans sa Critique de la faculté de juger, dans ses opuscules sur la philosophie de l'histoire et dans sa synthèse finale La Religion dans les limites de la simple raison.
«
20 LA LIBERTÉ
Ainsi un monde où tous les actes sont déterminés par des causes à
produire des effets nécessaires peut bien être celui que connaît une science,
il n'a, pour nous, aucun sens.
La raison humaine entreprend donc d'établir
la liberté en montrant sa nécessité pour connaître le monde en sa totalité
(puisqu'aussi bien le monde n'est pas seulement la nature mais aussi ce qui
résulte des actes humains).
La Raison spéculative n'est pourtant pas capable
de fonder une connaissance de ce qui n'apparaît pas dans le monde (c'est le
cas de la liberté qui n'est pas un phénomène et n'est sue que par des effets).
En s'avisant de connaître la liberté comme cause nécessaire d'une
connaissance des phénomènes du monde, la Raison va se heurter à elle
même dans une antinomie.
Dans une antinomie, on peut soutenir deux
thèses contradictoires sans qu'il soit possible de décider rationnellement
entre elles
(Critique de la raison pure, P.U.F., p.
348).
Thèse :
« La causalité selon les lois de la nature n'est pas la seule dont
puissent être dérivés tous les phénomènes du monde.
Il est encore
nécessaire d'admettre une causalité libre
pour l'explication de ces
phénomènes».
La thèse affirme donc qu'il est impossible d'obtenir une
connaissance des phénomènes du monde qui soit complète si on n'admet
pas une causalité par liberté qui n'est ici conçue que comme la capacité de
commencer absolument une série de causes, ce que Kant nomme une
liberté transcendantale (un concept permettant une connaissance nécessaire
des phénomènes).
Antithèse :
« Il n'y a pas de liberté mais tout arrive dans le monde
uniquement selon des lois de la
nature».
L'antithèse nie la liberté transcen
dantale en ce qu'elle
« brise le fil conducteur des règles qui seul rend
possible une expérience universellement liée
».
Il suffit qu'un seul phéno
mène ne puisse relever de la causalité pour qu'on puisse plus justifier qu'il y
ait une expérience connaissable d'après des règles
a priori.
S'il y avait une
liberté, la science, sous quelque forme que ce soit, serait impossible.
La raison humaine conspire avec la thèse (ce qui explique que la plupart
des métaphysiciens aient cru démontrer la nécessité de la liberté), car la
liberté est, seule, capable de faire penser un sens humain à ce qui a lieu
dans le monde, mais en même temps la Raison ne peut renoncer à une
connaissance nécessaire.
La liberté ne peut pas être connue parce que
l'entendement dans son procès de connaissance ne la rencontre jamais
et
que la Raison, qui ne porte que sur des idées (ce qui n'est pas susceptible de
correspondre
à une intuition sensible), ne peut l'affirmer sans se contredire
elle-même..
»
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