Jean Paul Sartre - Situations philosophiques : « j'ai voulu saluer dans sa particularité un homme que j'ai plaisir à revoir »
Publié le 29/02/2012
Extrait du document


«
moyens pour exprimer nos pensées.
Ce que veut dire Sartre avec « comme sujets
communiquant intentionnellement » l.11, c’est que malgré le fait que nous utilisons des mots
tout fait, nous communiquons en pensant.
Nos paroles ont pour fonction d’exprimer et de
transmettre nos pensées.
Le langage nous sert à tous, il est universel, et se base sur le
volontariat : s’il n’y a pas de volonté de communiquer entre deux personnes, il n’y a pas de
communication.
Quand Jean Paul Sartre dit « le but de l’écrivain n’est aucunement de supprimer cette
situation paradoxale mais de l’exploiter au maximum et de faire de son être-dans-le-langage
l’expression de son être-dans-le-monde.
», il veut dire que le but de l’écrivain n’est pas de
changer le langage, et ce qui le compose ; mais d’aller chercher dans le langage ce qui
correspond le plus à notre pensée.
Avec la parole, nos pensées s’éclairent et se développent :
« ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément.
»
disait Nicolas Boileau.
On pourrait dire que les mots forment notre pensée ; si on ne trouve
pas les mots, cela veut dire que notre pensée n’est pas aboutie.
Ceci est la thèse de Hegel, il
pense aussi que la pensée n’existe pas avant les mots, sans les mots, la pensée n’est pas
capable de se représenter elle même.
De la ligne 14 à la fin du texte, l’écrivain dit qu’il joue avec les mots, notamment avec ceux
qui ont plusieurs sens.
Il joue avec ses homonymes ou synonymes, ou encore avec les
sonorités.
L’écrivain est celui qui joue le mieux avec les sonorités ; il a l’art de la nomination.
Les sonorités permettent aussi de se distinguer ; on peut prendre exemple de la poésie.
Ce qui
fait la valeur d’un terme c’est ce qui le distingue des autres.
L’écrivain se sert de toutes les
ressources du langage, et va développer une façon de s’intégrer dans le langage.
Par exemple,
Voltaire va utiliser l’ironie et Céline l’absurdité.
La langue parlée est faite d’invention créée par l’usage et ses inventions consistent en une
différenciation qui se joue entre ou au sein des mots.
Personne n’invente jamais rien, on
renouvelle.
L.17 : « pour créer des surgnifications aberrantes », on s’écarte de la réelle
signification d’un mot ; Sartre constate que l’écrivain se sert de l’histoire des vocables et la
syntaxe pour que seuls les compatriotes comprennent la langue, car eux seuls peuvent la
comprendre.
Il dénonce la contradiction entre le fait d’utiliser des codes seulement
compréhensibles entre compatriotes dans un message à « significations universelles ».
Il
démontre ainsi qu’il est contradictoire de vouloir diffuser un message universel en utilisant
des codes, des particularismes nationaux.
Il faut donc être compatriotes pour comprendre la
même langue.
L’écrivain s’adresse au niveau national mais beaucoup de paroles ont des
visées internationales.
On peut prendre exemple sur des grands écrivains qui ont défendu des
causes universelles et ont été traduits dans des dizaines de langues.
Mais la traduction est
parfois non fidèle car comme le disent les italiens « traduire c’est trahir ».
Rabelais, et bien d’autres écrivains vont créer des inventions verbales en s’inspirant de
langues mortes, étrangères, etc.
Ils inventent des mots à partir du langage qu’ils connaissent et
joue sur la « pluralité des sens ».
Par exemple, le mot « déchirer » a un premier sens qui est
l’action de mettre en pièce, mais a maintenant un deuxième sens qui est de s’amuser.
Nous pouvons revenir à la phrase « Bonjour comment allez-vous ? » ; sous nos intentions de
connaître la réponse de notre interlocuteur se cache autre chose.
Cette phrase est un lieu
commun, on pourrait penser que sa réponse ne nous est d’aucun intérêt.
Le lieu commun étant
des expressions toutes faites, on peut penser que quelqu’un qui utilise le lieu commun ne se
sent pas vraiment impliqué.
On va avoir peur que notre interlocuteur l’interprète comme une
banalité et un manque d’intérêt à son égard.
On va alors chercher à l’enrichir pour se rattraper.
Mais en voulant se rattraper, on va risquer de « s’enfoncer ».
Dès lors, le langage se joue de.
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