Jean-Paul SARTRE: Signification du passé et projet
Publié le 02/04/2005
Extrait du document
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signification de mon passé, lequel n'est donc pas un bloc figé.a) « La signification… projet présent » : énoncé de la thèse générale, selon laquelle le passé est informé par leprésent.b) « Cela… j'ai à être » : ce ne sont pas des déterminations arbitraires et fantaisistes qui décident de mon passé,mais bien mon projet originel.c) « Moi seul… signification » : ma projection permanente vers le futur décide de mon passé.2) « Cette crise mystique… je les éclaire » : les exemples illustrent la thèse générale énoncée.a) « Cette crise mystique…au sérieux » : exemple d'une crise mystique, d'une phase critique où j'ai eu le sentimentd'entrer en rapport direct avec Dieu.
A moi de lui donner un sens à travers mon projet présent.b) « Qui décidera… m'endurcis » : exemple d'un moment dont je construis perpétuellement le sens (le séjour enprison).c) « Qui peut… éclaire » : ce sont les buts vers lesquels je tends qui éclairent les diverses modalités de mon passé(voyages, serment d'amour).• Quelle est l'idée directrice du texte ? Le présent, le futur et le « projet fondamental » de mon existence décidentdu sens du passé, lequel n'est pas un bloc figé, mais une perpétuelle transformation.• Le problème soulevé par le texte : si le passé pèse sur moi, tel un ensemble de déterminismes, ou bien s'il est unematière pour la liberté humaine.
Le passé, obstacle ou organe d'une liberté ?• Quel est l'enjeu du texte, ce qu'il me fait gagner ou perdre, théoriquement et pratiquement ? S'il s'avère que jedécide librement, dans l'instant présent, de mon passé, alors je redécouvre le champ de ma liberté et de mapratique dans le monde, la sphère des infinis possibles.
Si l'analyse de Sartre est exacte, alors rien ne me structurede manière définitive et je décide seul de mon destin et de ma vie.
Loin d'être opacité, le passé est organe de maliberté et je puis donc échapper à tout ce qui tend à me figer en « essence ».• Quant à l'intérêt philosophique : ces lignes me renvoient à la liberté du sujet pleinement responsable de lui-même.Leur intérêt est de me recentrer sur ma totale responsabilité et sur mon choix.
SARTRE (Jean-Paul). Né et mort à Paris, en 1905 et 1980. Il fait ses études au lycée Henry IV.
Elève de l'Ecole Normale supérieure de 1924 à 1928, il fut reçu premier àl'agrégation de philosophie, en 1929.
De 1931 à 1944, il fut professeur de lycée.
Il demanda et obtint un congé en1945.
- La pensée de Sartre est influencée par Hegel, Husserl et Heidegger.
Ses premières recherchesphilosophiques ont porté sur l'imaginaire et l'imagination, qui consiste à se rendre présent un objet tenu pour absent.« L'acte d'imagination est un acte magique : c'est une incantation destinée à faire apparaître la chose qu'ondésire.» — La liberté se traduit par le retrait, c'est-à-dire la capacité de voir, dans ce qui est, ce qui n'est pas.
Laconscience, qui est liberté et intentionnalité, est néantisation.
« La néantisation est l'acte par lequel la consciencese libère de l'en-soi en le pensant...
Le pour-soi surgit comme néantisation de l'en-soi.
» Sartre définit ainsi l'en- soi: « Il faut opposer cette formule : l'être en soi est ce qu'il est, à celle qui désigne l'être de la conscience (le pour-soi) : celle-ci en effet a à être ce qu'elle est...
L'être en-soi n'a pas de dedans qui s'opposerait à un dehors...
L'en-soi n'a pas de secret : il est massif.» L'en-soi désigne souvent, pour Sartre, la réalité matérielle.
Sa définition dupour-soi : « Le pour-soi, c'est l'en-soi se perdant comme en-soi, pour se fonder comme conscience.
» — Le pour-soiest une manière pour l'en-soi d'être sur le mode du non-être.
L'existence de la conscience porte témoignage del'existence des choses.
La conscience est fascinée par ce qu'elle connaît :« son être est de n'être pas ce à quoi elleest présente.
» — « Le pour-soi est pour autrui.
» Sartre analyse l'autre et en rend compte par le trouble et larésistance qu'il provoque en nous.
Il définit : « Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire le moi qui n'est pas moi.
» Ladécouverte de l'autre est un conflit, où les deux parties se posent toujours, l'une comme sujet, l'autre comme objet.Il n'y a jamais deux sujets face à face.
« L'enfer, c'est les autres.
» — Son analyse du projet conduit Sartre à posercomme termes synonymes : être et faire.
Pour lui, l'existence précède l'essence.
— Telle est, succinctement etterminologiquement exposée, une doctrine qui est encore en plein accomplissement..
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