JEAN-PAUL SARTRE
Publié le 05/02/2019
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L’existentialisme
En janvier 1945, Sartre se rend aux États-Unis comme envoyé spécial de Combat et du Figaro. Dès lors, son engagement se confond pratiquement avec l’aventure des Temps modernes, revue qu’il fonde en 1945. Il tente alors de regrouper les éléments de gauche non communistes. Dans un opuscule tiré d’une conférence intitulée « L’existentialisme est un humanisme» (1946), il formule un des principes majeurs de sa pensée: «L’existence précède l’essence» - c’est par notre action que nous nous définissons. Selon Sartre, il n’y a pas de nature humaine, mais une condition humaine qui incite l’homme à toujours s’inventer, ce qui est sa seule façon d’assumer sa liberté et son authenticité. L’existentialisme est donc un humanisme exigeant, qui marque les années d’après-guerre et influence de nombreux jeunes intellectuels et artistes, notamment dans le quartier de Saint-Germain à Paris. Il continue d’écrire des pièces de théâtre qu’il engage dans la réalité sociale et politique: Morts sans sépulture (1946) et le drame de la résistance; La p... respectueuse (1946) et le problème racial aux États-Unis; Les mains sales (1948) et le problème de l’intellectuel dans l’action révolutionnaire, le déchirement entre la liberté individuelle et la révolte collective. Le diable et le bon dieu (1951) rejette le recours à toute transcendance et à un absolu, l’homme devant s’engager, solidaire avec autrui. Dans «Qu’est-ce que la littérature?» (paru dans Situations lien 1947), il lie le travail de l’écrivain à l’action en faveur de la liberté et de la transformation du monde. Au début de la guerre froide, il se montre neutre, refusant d’opter entre les deux blocs, atlantiste et communiste. En 1950, il écrit un article contre les camps soviétiques; pourtant, au moment de la guerre de Corée, il relit Marx et se rapproche des communistes.
L’engagement et le marxisme
Son texte sur « Les Communistes et la Paix » (1952), paru dans Les Temps modernes, marque le «compagnonnage» de Sartre avec les commu-
En 1964, il publie Les mots, récit autobiographique de son enfance, où il décrit surtout les origines de sa religion de la littérature et de son aventure intellectuelle ; le récit est organisé en deux parties, «Lire» et «Écrire» qui sont les deux grands moments de son cheminement. La même année, il refuse tout bonnement le prix Nobel de littérature.
Il participe à de nombreuses luttes, estimant qu’«on a toujours raison de se révolter»: en 1967, il fait partie du tribunal Russell chargé d’enquêter sur les crimes de guerre américains au Viêt Nam; en mai 1968, il soutient la cause des étudiants en révolte, et intervient dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne; en 1970, il refuse de témoigner au procès d’Alain Geismar (un des leaders de Mai 68) et va haranguer, juché sur un tonneau, les ouvriers de la Régie Renault au cours d’un meeting improvisé. Le début des années 1970 est marqué par une accentuation de sa rupture avec l’URSS: il proteste contre l’expulsion de Soljénitsyne de l’Union des écrivains soviétiques, puis contre la répression qui se poursuit à Prague. Il reproche au parti communiste de sacrifier les libertés de l’individu.
Le 22 mai 1973 paraît le premier numéro du journal Libération, dont il assume la direction. Mais quelques jours plus tard, Sartre est frappé de demi-cécité qui va l’empêcher d’écrire. Mais il continue de défendre certaines causes. Ainsi, il prend position en faveur des membres emprisonnés de la Fraction Armée Rouge, organisation terroriste allemande, dite «Bande à Baader». Quelques jours avant sa mort, il intervient à l’Élysée, avec Raymond Aron, en faveur des réfugiés du Viêt Nam. Hospitalisé à Broussais pour un oedème pulmonaire, il meurt le 15 avril 1980.

«
Jean-Paul
Sartre
! Un an après la mort de son compagnon, en a 1981, Simone de Beauvoir écrit: • Sa mort
nous sépare.
Ma mort ne nous réunira pas.[ ...
]
C'est déjà beaucoup que nos vies aient pu si
longtemps s'accorder.
•
de Paris, pour Combat, dirigé par Albert Camus.
En septembre, il se fait mettre en congé illimité
par l'Education Nationale.
L'existentialisme
En janvier 1945, Sartre se rend aux États-Unis
comme envoyé spécial de Combat et du Figaro.
Dès lors, son engagement se confond pratique
ment avec l'aventure des Temps modernes, revue
qu'il fonde en 1945.
Il tente alors de regrouper les
éléments de gauche non communistes.
Dans un
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tentialisme est un humanisme» (1946), il formule "'
un des principes majeurs de sa pensée: «�exis- �
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Selon Sartre, il n'y a �
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humanisme exigeant, qui marque les années
d'après-guerre et influence de nombreux jeunes
intellectuels et artistes, notamment dans le quar
tier de Saint-Germain à Paris.
Il continue d'écrire
des pièces de théâtre qu'il engage dans la réalité
sociale et politique: Morts sans sépulture (1946)
et le drame de la résistance; La p ..
.
respectueuse
(1946) et le problème racial aux États-Unis; Les
mains sales (1948) et le problème de l'intellec
tuel dans l'action révolutionnaire, le déchirement
entre la liberté individuelle et la révolte collec
tive.
Le diable et le bon dieu (1951) rejette le
recours à toute transcendance et à un absolu,
l'homme devant s'engager, solidaire avec autrui.
Dans "Qu'est-ce que la littérature ? >> (paru dans
Situations Il en 1947), il lie le travail de l'écrivain à
l'action en faveur de la liberté et de la transforma
tion du monde.
Au début de la guerre froide, il se
montre neutre, refusant d'opter entre les deux
blocs, atlantiste et communiste.
En 1950, il écrit
un article contre les camps soviétiques; pourtant,
au moment de la guerre de Corée, il relit Marx et
se rapproche des communistes.
L'engagement et le marxisme
Son texte sur "Les Communistes et la Paix>>
(1952), paru dans Les Temps modernes, marque
le «compagnonnage>> de Sartre avec les commu- !
Sartre n'a jamais
A pu admettre
qu'un amalgame
puisse se faire entre
l' • existentialisme •
de Saint-Germai/Hies
Prés et sa pensée.
Simone de
Beauvoir, sa �
compagne de toujours,
meurt 6 ans après
Jean-Paul Sartre.
nistes.
Après la démission de Maurice Merleau
Ponty en 1953, Sartre est seul directeur des Temps
modernes.
Au printemps 1954, il fait son premier voyage
en URSS, et devient vice-président de l'association
France-URSS.
L'année suivante, se proclamant
«compagnon de route>> du Parti communiste fran
çais (PCF), il va en Chine, où il rencontre Mao.
Il
lutte contre le colonialisme et l'impérialisme,
mais aussi contre toute forme de totalitarisme.
En
1956, il soutient le FLN dans la guerre d'Algérie.
En novembre de la même année, il condamne
l'intervention soviétique en Hongrie et rompt avec
le PCE En 1958, il signe avec André Malraux et
François Mauriac un appel dénonçant la torture
en Algérie, et prend position contre de Gaulle.
PRINCIPALES
ŒUVRES
1936 L'imagination
1938 La nausée
1939Le mur
1940 L'imaginaire
1943 L'être et Le néant- Les mouches
1944 Huis clos
1945 L'âge de raison -
• Le sursis • (Les chemins de la liberté, 1 et 11)
1947 Baudelaire-
in Situations Il • Qu'est-ce que la littérature ? •
1948 Les mains sales
1949 • La mort dans l'âme •
(Les chemins de la liberté, Ill)
1951 Le diable et le Bon Dieu
1960 Les Séquestrés d'Aitona-
Critique de la raison dialectique
1964 Les mots
En août 1960, il signe le «manifeste des 121 >>sur le
droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie.
Du
Brésil, il envoie une déposition retentissante au
procès des membres du réseau Jeanson, son ami,
accusé d'aider militairement le FLN.
En octobre, Les Temps modernes sont saisis; sur
les Champs-Élysées, des anciens combattants
manifestent et crient: "Fusillez Sartre!>> Quelques
mois après la mort de Merleau-Ponty, un numéro
spécial des Temps modernes lui est consacré
(octobre 1960), et Sartre publie son deuxième
grand livre philosophique: Critique de la raison
dialectique.
En 1964, il publie Les mots, récit autobiogra
phique de son enfance, où il décrit surtout les
origines de sa religion de la littérature et de son
aventure intellectuelle; )e récit est organisé en
deux parties, "Lire>> et "Ecrire>> qui sont les deux
grands moments de son cheminement.
La même
année, il refuse tout bonnement le prix Nobel de
littérature.
Il participe à de nombreuses luttes, estimant
qu'«on a toujours raison de se révolter>> : en 1967,
il fait partie du tribunal Russell chargé d'enquêter
sur les crimes de guerre américains au Viêt Nam;
en mai 1968, il soutient la cause des étudiants en
révolte, et intervient dans le grand amphithéâtre
de la Sorbonne; en 1970, il refuse de témoigner
� au procès d'Alain Geismar (un des leaders de
� Mai 68) et va haranguer, juché sur un tonneau,
� les ouvriers de la Régie Renault au cours d'un
� meeting improvisé.
Le début des années 1970 est
"' marqué par une accentuation de sa rupture avec
l'URSS: il proteste contre l'expulsion de Soljenit
syne de l'Union des écrivains soviétiques, puis
contre la répression qui se poursuit à Prague.
Il
reproche au parti communiste de sacrifier les
libertés de l'individu.
Le 22 mai 1973 paraît le premier numéro du
journal Libération, dont il assume la direction.
Mais quelques jours plus tard, Sartre est frappé de
demi-cécité qui va l'empêcher d'écrire.
Mais il
continue de défendre certaines causes.
Ainsi, il
prend position en faveur des membres emprison
nés de la Fraction Armée Rouge, organisation ter
roriste allemande, dite "Bande à Baader >> .
Quelques jours avant sa mort, il intervient à l'Ély
sée, avec Raymond Aron, en faveur des réfugiés
du Viêt Nam.
Hospitalisé à Broussais pour un
œdème pulmonaire, il meurt le 15 avril 1980..
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