Jean-François Lyotard : la fin d'un «métarécit»

Disparu dans la nuit du 20 au 21 avril 1998, Jean-François Lyotard, né en 1924, est l’homme d’un «chemin de pensée», ennemi finalement de tout système.

Il enseigna la philosophie pour mieux l’interroger, se joignit un temps à un groupe de réflexion politique et sut s’en détacher. Auteur d’une trentaine d’ouvrages et de multiples textes courts, conférencier, débateur, il est allé de «positions» transitoires en «déplacements» successifs, qui font de lui un des penseurs provocants de ce siècle.

LA MÉTHODE LYOTARD

Assurément Lyotard n’élève pas sa propre statue et sa pensée ne saurait se définir à partir d’un principe fondateur dont découleraient les autres. Pour lui, la pensée est un incessant mouvement de va-et-vient qui sans cesse trame et défait, que ce soit entre l’éthique et l’esthétique ou la politique et la morale, véritable toile de Pénélope, parce que penser est une activité sans cesse à renouveler. «Ce qui menace le travail de penser (ou d’écrire) n’est pas qu’il reste épisodique, c’est qu’il feigne d’être complet», écrivait-il ainsi.