Jan Vermeer

Le nom de Vermeer était inconnu jusqu'à ce que les historiens d'art " redécouvrent " son oeuvre au XIXe siècle, d'où une biographie fondée sur des spéculations plutôt que sur des certitudes. Les différentes étapes de sa vie ont été reconstituées à partir d'éléments clairsemés, pour la plupart des documents administratifs, et de la trentaine de tableaux qui lui fut attribuée. Vermeer naquit, vécut et mourut à Delft où ses parents, d'après les registres locaux, tenaient une taverne. Il se maria en 1653 et fut reçu la même année maître à la guilde de Delft, qu'il présidera en 1662-63 et 1670-71. Si Vermeer jouissait de son vivant d'une renommée certaine, les documents attestent de la précarité de ses finances. Ses principaux revenus provenaient de son activité de marchand de tableaux, non de ses propres toiles qu'il échangeait contre l'acquittement de dettes. Sa peinture en elle-même révèle une personnalité contemplative et sereine, un homme qui affectionne les lieux clos et reproduit avec fidélité sa perception de chaque minute, accomplissant une oeuvre d'une précision remarquable, qui tel un cliché semble photographier l'instant. Vermeer conserve son énigme jusque dans son autoportrait, le chef-d'oeuvre de L'Allégorie de la Peinture (ou Atelier du peintre) où il s'est représenté de dos. La perfection intrinsèque de ses toiles couplée à une compréhension unique des subtilités de l'éclairage découragèrent les imitateurs et les faussaires, ce qui contribua à développer le mystère qui plane au-dessus de l'artiste. Il mourut en 1675 dans le dénuement le plus total, laissant la plupart de ses toiles aux mains des créanciers, malgré les tentatives désespérées de sa femme pour les récupérer.