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INTRODUCTION COURS SUR LE TEMPS

Publié le 02/03/2020

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temps
D’abord, le temps est l’objet d’une expérience : mais cette expérience est saisie à plusieurs niveaux, sous différents aspects ; le temps scande notre vie, il est la loi de la vie et de la mort, mais la société et la pensée s’en emparent ; il y a un temps biologique, un temps psychologique et un temps social.
Les phénomènes se succèdent, mais non dans un ordre quelconque. Ils obéissent à une causalité. Incessant est l’écoulement du temps ; mais il présente une régularité dans le retour périodique de certains phénomènes, les plus apparents, dans le monde céleste. Il y a des cycles dans la matière comme dans la vie. D’où l’idée d’une mesure du temps, de lois régissant le devenir. Mais cette mesure se heurte à des difficultés, car il n’est pas certain que le temps homogène des physiciens soit le temps réel, et l’irréversibilité ne se laisse pas réduire par la raison. La durée des consciences n’est pas le temps des horloges.
Si l’on se tourne de la nature vers l’homme, on voit surgir les problèmes centrés sur la destinée humaine. Le cours des événements qui nous emporte est-il prédéterminé, et peut-on dire comme Aime de Sévigné que le boulet qui a tué Turenne était fondu de toute éternité ? Y a-t-il un destin inexorable ? Est-ce la nécessité qui l’emporte, ou la contingence ? Si nous sommes libres, quelle relation y a-t-il entre notre présent et notre passé ? Et comment notre liberté s’insère-t-elle dans la trame des faits sociaux ?
Si l’on considère le devenir humain dans son ensemble, dans son épaisseur, de quoi est faite l’histoire ? Et comment concilier l’exigence de l’explication causale avec le besoin de compréhension des événements qui
semble reposer sur l’idée de finalité et d’intention ? Quels rapports la destinée individuelle soutient-elle avec le devenir historique, et qu’est-ce au juste qu’un événement ?
La découverte de la personne et de la vocation tire son origine de la mémoire :
Un cygne d’autrefois se souvient que c’est lui.
Et si notre mort nous épouvante, comme une menace perpétuelle, la mort d’autrui, en le figeant dans la majesté de l’immobile, ne nous le révèle-t-elle pas dans son essence :
Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change
Enfin, toute la vie spirituelle ne réside-t-elle pas dans les multiples attitudes que l’homme peut prendre vis-à-vis de son passé, de son avenir et de son présent ? Ne peut-on dégager d’une réflexion sur ces modes multiples de l’appréhension concrète du temps toute une sagesse ?
Temps biologique, psychologique, social, physique, historique, demandent à être saisis chacun à son niveau. C’est ce que nous ferons en explorant tour à tour chaque domaine. Chemin faisant, nous retrouverons sous différentes formes quelques-uns de ces problèmes, en tâchant de nous orienter et de voir clair dans un ensemble si vaste.



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« 6 LE TEMPS La plainte humaine sur la mobilité des choses, on la trouve chez !'Ecclésiaste, le Psalmiste et chez les Poètes, tantôt résignée, tantôt amère et mélancolique.

Ou bien on voudrait arrêter le cours du temps pour fixer un ins­ tant heureux : Verweile doch, Du bist so schün ! 0 temps, suspens ton vol ! Ou bien on se tourne vers le passé pour l'opposer au présent: Que les temps sont changés ! Que peu de temps suffit pour changer toutes choses ! Ou bien on célèbre le temps niveleur, pourvoyeur de la mort égalitaire : Où sont-ils, Vierge souveraine ? Mais où sont les neiges d'antan ? Tout va sous terre et rentre dans le jeu.

A moins que, lasse de gémir sur l'accompli ou sur l'inévitable, la poésie se tourne vers l'avenir, et se fasse prophétique (V.

Hngo, Plein ciel).

Il n'y a guère de poésie du présent, car si le présent nous ébranle et nous captive, il n'y a guère d'épanche­ ment que dans l'absence.

Il n'y a de retour sur soi ou de sortie de soi que vers l'avenir ou le passé.

Les anticipations de la pensée mythique et les intui­ tions des poètes préfigurent la réflexion philosophique.

Mais celle-ci travaille à isoler les aspects du temps ; elle dissocie les problèmes et propose des solutions.

Ces problèmes, nous allons les voir surgir : ils sont demeurés. »

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