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Introduction à l'histoire de la philosophie - Hegel

Publié le 22/03/2015

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L'esprit du temps est la manière dont un esprit déterminé existe en tant qu'effectivité vivante. Mais la philosophie est la pensée de cet esprit ; et la pensée, toute apriorique qu'elle soit, est essentiellement un résultat de l'esprit ; car elle est la vitalité, l'activité consistant, pour elle, à se faire jour ; elle fait d'elle ce qui résulte d'elle, ce qui procède d'elle, ce qui est produit par elle. Une telle activité contient, comme moment essentiel, une négation. Si quelque chose doit être produit, il faut que quelque chose d'autre soit le point de départ ; et c'est alors précisément cet Autre qui est nié. La pensée est ainsi la négation du mode d'être naturel de la vie [...] Si donc la philosophie doit faire son apparition dans un peuple, il faut qu'une fracture se soit produite dans le monde effectif. La philosophie est alors la réconciliation de cette fracture corruptrice [...] ; une telle réconciliation se produit dans le monde idéel, dans le monde de l'esprit où l'homme se réfugie lorsque le monde terrestre ne le satisfait plus. La philosophie commence avec le déclin d'un monde réel. Lorsque la philosophie entre en scène et répand

— du gris sur du gris ses abstractions, alors la fraîche couleur de la jeunesse, la vitalité sont passées. Ce qu'elle opère là, c'est une réconciliation, mais seulement dans le monde de la pensée, non pas dans le monde terrestre. Ainsi, les Grecs eux aussi se retirèrent de l'État lorsqu'ils se mirent à penser, lorsque, au dehors, dans le monde, tout était en proie à la tempête et à la misère, par exemple au temps de la guerre du Péloponnèse.

Einleitung in die Geschichte der Philosophie [Introduction à l'histoire de la philosophie], EGP, éd. Hoffmeister-Nicolin, Hambourg, F. Meiner, 1959, p. 151, traduction originale.

 

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« Textes commentés 47 La philosophie hégélienne de l'absolu est aussi le savoir de sa propre relativité.

Paradoxe qui s'explique pour autant que l'absolu qui se sait en elle se sait comme se créant ou se faisant advenir lui-même dans et comme le processus de sa manifestation de lui­ même.

Le hégélianisme est ainsi une philosophie (absolue) de la (relativité de la) philosophie, une métaphilosophie qui se sait comme le couronnement -logico-ontologique, quant au sens, et historique, quant à l'existence -de l'auto-création de l'absolu, tel qu'il se construit conceptuellement dans !'Encyclopédie.

La naissance historique de la raison philosophique ne la dévalue pas, puisqu'elle est elle-même rationnelle en tant qu'auto-création de la raison absolue.

Le regard ainsi réaliste que la philosophie dirige sur elle-même dans le hégélianisme s'exprime dans la tâche que celui-ci assigne à celle-là: elle doit, selon les termes de la Préface des Principes de la philosophie du droit, concevoir ce qui est (et qu'elle exprime toujours, malgré elle, illusoirement, lorsqu'elle ne le conçoit pas !).

Mais ce qui est véritablement, c'est la raison absolue récapitulant toutes ses manifestations dans l'« esprit du temps», objectivation déterminée de 1'« esprit du monde », présente, à chaque fois, dans l'institutionnalisation socio-politico-culturelle de la conscience essentielle, religieuse, d'un peuple.

La philosophie est bien son temps saisi par la pensée.

Mais l'esprit du temps est plus que simplement l'objet de la philosophie, il en est aussi et d'abord le sujet, comme besoin impérieux d'elle-même.

Ce besoin de la philosophie contredit idéalement la contradiction devenue insupportable de l'effectivité socio-politico­ culturelle.

La philosophie survient tardivement dans la vie déchirée d'une communauté ; c'est bien à la tombée de la nuit que l'oiseau de Minerve prend son vol (cf.

Préface précitée).

Cependant, la grise (abstraite) réponse de la philosophie à la grisaille de l'époque, en universalisant, et, donc, relativisant, celle­ ci, la dépasse de façon critique en élaborant par là le germe du monde à venir : puissance, aussi, de la philosophie !. »

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