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Introduction à la notion de LANGAGE

Publié le 05/01/2020

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Parmi les notions que la réflexion philosophique se donne pour tâche d'élaborer et de construire, la liberté occupe une place de premier ordre. Elle en constitue en effet à la fois le principe et la fin. Que la liberté soit au principe même de la philosophie, c'est là une évidence : philosopher, c'est en effet penser par soi-même, c'est-à-dire exercer librement son jugement, soumettre toute question au libre examen, refuser toute autorité étrangère à la raison. La philosophie atteste la liberté par l'exercice même de penser. Mais la liberté n'est pas seulement au principe de la philosophie. Elle est aussi au centre de sa réflexion et de ses débats. C'est que la liberté est l'idéal qu'elle vise et se propose, pratiquement, de réaliser. Exemplaire, à cet égard, l'Éthique de Spinoza trace le chemin rigoureux qui mène de la servitude à la liberté du sage.

 

Que la liberté soit ainsi au commencement et au terme de toute philosophie témoigne d'ailleurs de son inscription au cœur des préoccupations essentielles de l'humanité. Car pour tout homme la liberté est posée comme le premier de tous les biens. Et si la liberté est d'abord saisie comme une exigence et un droit inaliénable, c'est qu'elle est ce qui donne à la vie humaine son sens et sa valeur. « Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l'humanité, même à ses devoirs», écrit Rousseau [Du contrat social, Livre I, ch. IV). C'est pourquoi il arrive qu'on préfère la mort à une existence privée de liberté. Le simple mot de « liberté » possède un pouvoir de suggestion et de mobilisation extrême.

 

Or c'est justement parce que la liberté possède ce pouvoir qu'il incombe à la philosophie la tâche de la penser, d'en soumettre l'existence même à l'examen. Car c'est le propre d'une pensée libre que de n'accepter de se soumettre qu'à l'exigence la plus haute, et qui seule peut fonder toutes les autres : l'exigence de vérité.

 

Nous essayerons donc ici de proposer quelques repères et de réunir quelques éléments de réflexion nécessaires à une interrogation sur la notion de liberté.

 

LIBERTÉ ET CONTRAINTE

 

Qu'est-ce que la liberté ? La définition la plus générale et la plus immédiate qu'on peut en donner est sans doute l'absence de contrainte. Est libre ce qui ne subit pas de contrainte et n'est pas empêché dans son action. En ce sens très large, on parlera, par exemple, de chute « libre », c'est-à-dire d'une chute qui obéit à sa propre loi, sans rencontrer d'obstacle extérieur. « La liberté est l'absence de tous les empêchements à l'action qui ne sont pas contenus dans la nature et la qualité intrinsèque de l'agent »; écrit Hobbes (De la liberté et de la nécessité). C'est ainsi que d'un homme enchaîné on dira qu'il n'est pas libre de se mouvoir. En revanche, il serait absurde de dire que, parce qu'il ne peut pas voler comme l'oiseau, l'homme n'est pas libre de ses mouvements. On peut toutefois rèmarquer que l'homme cherche à repousser toujours plus loin ses limites, ce dont témoignent à la fois le mythe d'Icare et l'invention technique de l'aviation. C'est bien souvent à travers les obstacles qu'elle rencontre ou les interdits qu’on lui oppose que la liberté se révèle à elle-même. C'est peut-être d'abord en prenant conscience de ce qu'il ne veut pas que l'homme prend conscience de ce qu'il veut. C'est la raison pour laquelle la première définition de la liberté, sa définition la plus simple est une définition simplement négative : être libre, c'est ne pas être empêché de faire ce que l'on veut.

 

Les obstacles que la liberté rencontre peuvent être de deux sortes : les uns sont naturels, les autres humains. Je peux ne pas pouvoir faire ce que je veux, parce qu'un obstacle naturel s'y oppose, ou parce qu'on me l'interdit. Je veux me promener, par exemple, et je dois y renoncer parce qu'une tempête de neige a bloqué ma porte ou parce que mon père me l'interdit, au prétexte que je dois travailler. On voit, sur cet exemple, que la contrainte que m'impose autrui ne produit pas le même effet sur ma liberté que celle que m'oppose la nature. Contre la nature, je peux agir, ou convertir mon projet initial en un autre, sans perdre ma liberté : rester chez moi jouer aux cartes, par exemple. Contre la volonté d'autrui, je ne renonce pas à ma volonté propre, mais la maintiens dans la révolte comme dans la soumission. C'est par conséquent dans le rapport à autrui que la liberté se construit et se problématisé. Ma liberté - ou ma non-liberté - se définit d'abord par rapport à celle des autres. C'est d'ailleurs ce que manifeste le sens originel de mot liberté : être libre (du latin liber} a d'abord signifié ne pas être esclave (du latin ser-vus). Par opposition à l'esclave, traité comme outil animé, selon la définition d'Aristote (La Politique, IV, 1253-b28), le maître dispose librement de sa personne et participe, en tant que citoyen, à la vie publique. La liberté, historiquement, a d'abord été un statut, c'est-à-dire une condition sociale et politique garantie par un ensemble de droits et de devoirs.

 

LIBERTÉ ET SOCIÉTÉ

 

La question de la liberté se pose à l’homme parce qu'il vit en société. « Ma liberté s'arrête où commence celle des autres » : cette formule, pour séduisante qu'elle soit, pose le problème de la coexistence des libertés, plus qu'elle ne le résout. Car où commence la liberté des uns et où finit celle des autres ? Qui peut poser la frontière entre ma liberté et celle d'autrui ? Si tous les hommes naissent libres et égaux en droits, s'il n'y a, par nature, ni maîtres ni esclaves, comment protéger la liberté des uns sans restreindre celles des autres ? C'est à cette question que Rousseau s'efforcera de répondre dans le Contrat social. « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s'unissant à tous, n'obéit pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant » (Du contrat social, Livre I, ch. 8), telle est la formulation du problème qui trouve sa solution dans le contrat social, par lequel chacun accepte librement de se soumettre à la volonté générale. La liberté est alors obéissance à la loi qu'on s'est donnée, elle est autonomie (du grec autos, lui-même et nomos, loi).

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« l'exigence la plus haute, et qui seule peut fonder toutes les autres: l'exigence de vérité.

Nous essayerons donc ici de proposer quelques repères et de réunir quelques éléments de réflexion nécessaires à une interrogation sur la notion de liberté.

LIBERTÉ ET CONTRAINTE Qu'est-ce que la liberté? La définition la plus générale et la plus immédiate qu'on peut en donner est sans doute l'absence de contrainte.

Est libre ce qui ne subit pas de contrainte et n'est pas empêché dans son action.

En ce sens très large, on parlera, par exemple, de chute «libre», c'est­ à-dire d'une chute qui obéit à sa propre loi, sans rencontrer d'obstacle extérieur.

« La liberté est l'absence de tous les empêchements à l'action qui ne sont pas contenus dans la nature et la qualité intrinsèque de l'agent»; écrit Hobbes (De la liberté et de la nécessité).

C'est ainsi que d'un homme enchaîné on dira qu'il n'est pas libre de se mouvoir.

En revanche, il serait absurde de dire que, parce qu'il ne peut pas voler comme l'oiseau, l'homme n'est pas libre de ses mouvements.

On peut toutefois rèmarquer que l'homme cherche à repousser toujours plus loin ses limites, ce dont témoignent à la fois le mythe d'lcare et l'invention technique de l'aviation.

C'est bien souvent à travers les obstacles qu'elle rencontre ou les interdits qu'on lui oppose que la liberté se révèle à elle-même.

C'est peut-être d'abord en prenant conscience de ce qu'il ne veut pas que l'homme prend conscience de ce qu'il veut.

C'est la raison pour laquelle la pre­ mière définition de la liberté, sa définition la plus simple est une définition simplement négative: être libre, c'est ne pas être empêché de faire ce que l'on veut.

Les obstacles que la liberté rencontre peuvent être de deux sortes : les uns sont naturels, les autres humains.

Je peux ne pas pouvoir faire ce que je veux, parce qu'uri obs­ tacle naturel s'y oppose, ou parce qu'on me l'interdit.

Je veux me promener, par exemple, et je dois y renoncer parce qu'une tempête de neige a bloqué ma porte ou parce que mon père me l'interdit, au prétexte que je dois travailler.

On voit, sur cet exemple, que la contrainte que m'impose autrui. »

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