Indices d'humanité ?
Publié le 31/08/2014
Extrait du document
Chaque homme participe de l'humanité dès lors qu'il en manifeste les caractères fondamentaux. Mais la difficulté vient précisément de ce que ceux-ci ne peuvent s'énumérer de façon close ou définitive : l'humanité est au contraire ouverture vers, tension vers ce qui peut l'inviter à continuer son parcours. Chaque homme ne peut qu'incarner, à sa mesure, cette tension, en l'autorisant à s'inserrer, dût-il en subir un malaise, dans sa quotidienneté.
«
[1 -Données anthropologiques]
On rappelle que, pour l'anthropologie contemporaine (on peut se réfé
rer à Lévi-Strauss, ou à Bataille), il
y a humanité à partir de trois éléments :
respect d'interdits (dont le premier serait la prohibition de l'inceste),
conscience de la mort (avec comme conséquence le traitement particulier
accordé aux cadavres, quelle qu'en soit la forme) et activité laborieuse.
Ces trois éléments sont trois variantes
d'un refus de la nature immé
diate : différance de la jouissance sexuelle immédiate (avec le partenaire
le plus proche), instauration
d'un ordre rituel pour se protéger de la vio
lence perçue comme naturelle, transformation du milieu naturel en fonc
tion des besoins.
On peut alors affirmer que la constitution des cultures humaines défi
nit un ordre qui, globalement, a le sens d'une négation de l'ordre naturel.
Cet ordre de la culture apparaît d'une grande variété, et dès lors, recon
naître l'humanité dans chaque homme ne peut impliquer la recherche de
critères d'appartenance étroitement définis.
Est représentatif de l'huma
nité celui qui, d'une façon ou d'une autre, manifeste la présence en lui
d'un héritage culturel et qui, de la sorte, bénéficie de ce qu'on peut nom
mer une liberté relativement
à la nature.
[Il -Dimension éthique]
Cette liberté, ainsi repérée radicalement dans le rapport d'opposition
au donné immédiat, aboutit dans l'humanité à des choix éthiques.
Or, il
existe, dans les faits, des morales différentes, même
si l'on peut admettre
que toutes s'articulent autour de notions fondamentales de bien et de mal,
de juste et d'injuste (cf.
sujet
40).
L'humanité ne se reconnaît donc pas
nécessairement à l'affirmation
d'une conception universelle du bien; il
suffit que le bien (ou le mal) se trouve,
d'une façon ou d'une autre
esquissé, pour qu'il
y ait présence humaine.
On peut confirmer rapidement en rappelant que les notions concernant
la moralité n'ont pas de signification relativement à l'animal : de ce der
nier, on ne saurait attendre de responsabilité ou de remords dans la mesure
où il est privé de liberté (puisque déterminé naturellement).
De ce point de vue, la référence à l'universalité de la loi telle que
la
comprend Kant ne peut être comprise que comme l'horizon vers lequel se
dirigent peut-être les hommes, mais non comme une réalité dont on serait
contraint de constater l'existence pour affirmer l'humanité en chaque
homme.
[Ill- Perspective métaphysique]
On peut ajouter cependant qu'il y a humanité à partir du moment où
s'affirment simultanément la production du sens ou de la valeur et la pos-.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- En analysant les documents,en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, vous vous interrogerez sur ce qu’apportent les procès à la connaissance historique des crimes contre l’humanité commis par les nazis au cours de la Seconde Guerre Mondiale
- La violence de la guerre fait-elle perdre aux hommes leur humanité?
- Imago animi vultus, indices oculi
- SYNTHÈSE SUBJECTIVE, ou Système universel des conceptions propres à l’état normal de l’humanité, 1856. Auguste Comte
- SYSTÈME DE POLITIQUE POSITIVE, ou Traité de sociologie instituant la religion de l’humanité, Auguste Comte