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Importance et utilité de la philosophie.

Publié le 05/06/2011

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philosophie

 

Avantages que présente la connaissance de soi-même.

— 1° Socrate, en recommandant à ses disciples de se connaître eux-mêmes, voyait dans cette connaissance surtout l'utilité pratique. Il disait que l'homme qui se connaît sait ce qu'il est capable de faire et ce qu'il est incapable d'exécuter. (Mémoires sur Socrate, livre IV, chap. II.) De son côté, Horace a dit aux poètes :

Versate diu quid ferre recusent, Quid valeant humeri.

(Art poétique, vers 39.)

Et Boileau traduisait ainsi :

Consultez longtemps votre esprit et vos forces.

(Art poétique, chant I, 39.)

 

philosophie

« moralité et à son bonheur.

En effet, la direction que nous donnons à notre vie dépend de l'idée que nous nousfaisons de notre nature.

Les Épicuriens ravalaient l'homme au rang de l'animal en le disant né uniquement pour leplaisir; les stoïciens, par un excès contraire, prétendaient l'élever à la hauteur de la divinité.

Il ne faut faire « nil'ange ni la bête », a dit Pascal.

Ces deux exagérations provenaient également d'une connaissance incomplète de lanature humaine.

Les Épicuriens, ne voyant dans l'homme que la sensibilité, négligeaient les devoirs qu'imposent lafamille et la société; les stoïciens, ne voyant dans l'homme que la volonté, lui refusaient tout plaisir, et réclamaientde lui des vertus surhumaines, tout en lui enlevant ce qui le soutient dans l'accomplissement du devoir.

Quand on seconnaît soi-même, on évite ces deux exagérations, et, voyant dans l'homme un être doué à la fois de sensibilité etde volonté, on dit avec le stoïcien que l'homme est né pour la vertu et on ajoute que, le devoir accompli, il estpermis de goûter les plaisirs honnêtes.

« Se connaître soi-même, c'est la sagesse », a dit Platon. 5° Enfin, la connaissance de nous-même, en nous révélant nos faiblesses, même nos vices, nous préserve de cetorgueil qui vient de notre supériorité, réelle ou prétendue, et nous dispose à l'indulgence.

Cette connaissance de nosinfirmités nous permet aussi d'en essayer la guérison.

Harpagon, qui prend son avarice pour de l'économie, César, quiprend son ambition dépravée pour de la grandeur d'âme, ne peuvent se corriger de ces vices puisqu'ils ne lesregardent pas comme tels.

— Mais, si l'on ne montrait à l'homme que ses faiblesses, on courrait le danger de luiinspirer le mépris de lui-même; il s'abaisserait inévitablement, persuadé à l'avance qu'il est impuissant à lutter contreses mauvais instincts.

La connaissance de ce qui est bon et généreux en nous peut nous préserver des défaillances,et par le respect de nous-même nous évitons tout ce qui peut nous rabaisser.

C'est l'idée que Pascal a vouluexprimer dans ces mots : « Il est dangereux de trop faire voir à l'homme combien il est égal aux bêtes; il est encoredangereux de lui faire voir sa grandeur sans sa faiblesse; mais il est avantageux de lui représenter l'une et l'autre.

» Qualités que l'étude de la philosophie fait acquérir l'esprit.

— 1° La philosophie perfectionne l'attention.

— En effet,si par la grandeur des questions elle provoque la curiosité, par la difficulté que ces questions présentent, elle rendnécessaire l'attention , la réflexion.

Ce retour de la pensée sur elle-même est contraire à notre nature, car noussommes toujours attirés vers le monde extérieur; mais des efforts répétés nous rendent peu à peu cette actionmoins pénible, et elle devient même facile par l'habitude.

L'esprit devient alors capable de suivre sans distraction l'esraisonnements les plus rigoureux, de comprendre mieux et plus vite.

Aucune étude n'est plus propre que laphilosophie à développer et à affermir ces habitudes d'attention.2° Elle fait aussi contracter à l'esprit des habitudes de précision et de rigueur.

La délicatesse des questions, parexemple, des analyses psychologiques, force l'esprit à une exactitude qui précise nettement les idées, en déterminerigoureusement la valeur et donne à chaque mot le sens convenable.3° Elle donne à l'esprit de l'étendue.

— La philosophie, ayant des rapports avec toutes les sciences, forcel'intelligence à voir les choses de haut et d'ensemble.

Aussi, un esprit nourri dans les études philosophiques peuts'appliquer avec succès à tous les ordres de sciences; il est l'opposé de l'esprit de spécialité, qui peut se montrerplein de vigueur dans une étude particulière, mais qui hésite et se trouble quand il se trouve placé sur un autreterrain.4° L'esprit de libre examen, la foi en la raison, le dégagement des préjugés sont encore des qualités que laphilosophie fait acquérir, puisque la méthode philosophique consiste à ne se rendre qu'à l'évidence, à ne donner sonadhésion aux choses que quand on comprend. Tout grand progrès de l'esprit humain a été marqué par une révolution philosophique.

— 1° L'histoire nous montreque les sciences, jusqu'à Bacon et Descartes, n'ont fait que des progrès insignifiants, et cependant les grandsesprits abondent, Thalès et Pythagore, Aristote et Hippocrate, Euclide et Archimède, Avicenne et Roger Bacon, etc.François Bacon et Descartes arrivent enfin, et, après avoir constaté la stérilité des efforts antérieurs, ilssoupçonnent que la cause pourrait bien en être dans une mauvaise méthode ; ils en proposent une autre,l'appliquent eux-mêmes, et, à partir de ce moment, on voit les sciences marcher avec une telle rapidité que, endeux cent cinquante ans, elles font plus de progrès qu'il n'en avait été fait en vingt-trois siècles.

Ils ont ainsirenouvelé la face du monde en renouvelant la méthode des sciences.

C'est donc à la philosophie que les sciencesdoivent les progrès merveilleux qu'elles ont faits et qu'elles font chaque jour.2° Dans l'ordre moral, le rôle de la philosophie n'a pas été moins considérable.

Par la bouche de Socrate elle déclareque la divinité ne peut être conçue que comme juste et bonne, et elle proteste ainsi contre l'immoralité des Dieux del'Olympe, dont les vices autorisaient tous les désordres chez les mortels.

— C'est la gloire de Sénèque d'avoir lepremier, et d'une façon éloquente, protesté contre les abus monstrueux de l'esclavage.

— C'est la philosophie qui,par la bouche de Montaigne et de Voltaire, s'éleva avec éloquence contre la torture et en prépara la suppression.3° En politique, une des révolutions les plus considérables, la Révolution française, a été préparée par lesphilosophes, par Montesquieu, Voltaire, Rousseau, etc.

; ce sont eux qui ont amené ainsi la suppression des casteset des privilèges, et l'égalité de tous devant la loi; ce sont eux qui ont montré que la souveraineté réside dans lanation.. »

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