Immortalité de l'âme chez Platon

Qu'advient-il de l'âme après la mort? Nous venons de voir que Platon, pour rendre sensible à l'imagination l'éternité des Idées immanentes à l'âme, se plaît à nous représenter une existence de notre âme antérieure à cette vie; dans le même dessein, il va nous tracer le tableau d'une vie future. Mais il ne faut pas oublier qu'en cet ordre de choses une démonstration rigoureuse est impossible, qu'on doit se contenter du vraisemblable. Il y a au fond de nous, même chez les plus forts, un enfant qui s'effraie; il faut calmer cet enfant en lui contant de belles histoires, aussi approchées que possible de la vérité. Si notre sort après la mort n'est pas celui-là même que nous promet Platon, c'est une destinée semblable qui nous attend; l'immortalité de lame reste pour lui une espérance hasardeuse; c'est du moins une belle espérance. Nous ne reprendrons pas ici tous les arguments disséminés dans les différents dialogues et qui, sous les formes les plus diverses, tendent à fortifier en nous la croyance à une vie future ; nous renvoyons le lecteur curieux de s'en instruire à la discussion serrée qu'en fait M. Couturat dans les derniers chapitres de sa thèse latine (De Platonicis mythis, Alcan, 1896). Nous nous contenterons de résumer ce qui nous paraît être la doctrine de Platon.