« Il y eut un temps où le voyage confrontait le voyageur à des civilisations radicalement différentes de la sienne et qui s'imposaient d'abord par leur étrangeté. Voilà quelques siècles que ces occasions deviennent de plus en plus rares. Que ce soit dans l'Inde ou en Amérique, le voyageur moderne est moins surpris qu'il ne reconnaît. » En vous fondant sur votre expérience personnelle des voyages ou sur l'idée que vous vous en faites, mais aussi sur vos lectures — si vous le désirez —,
Publié le 20/03/2009
Extrait du document
Un temps n'est plus ! Celui où le voyage comblait le goût de l'exotisme que nourrissait la fascination exercée par les pays lointains — l'appel de Tailleurs se traduisant sinon par un départ effectif, du moins par une curiosité avide pour les mœurs étrangères en même temps qu'étranges. Ce temps est idéalement illustré, aux yeux de C. Lévi-Strauss, rousseauiste convaincu, par le xviiie siècle, même si de toute évidence d'autres siècles pourraient être évoqués, notamment celui des grandes découvertes. Mais c'est particulièrement au xviiie que le voyage est valorisé positivement comme confrontant « le voyageur à des civilisations radicalement différentes de la sienne et qui s'imposent d'abord par leur étrangeté «. C'est cette nostalgie d'un voyage dépaysant — au sens strict — qu'exprime ici l'auteur de Tristes tropiques. Si le voyage n'offre plus actuellement de telles surprises c'est, sans doute, que la société occidentale a imposé son propre modèle à l'échelle du monde. Mais le voyage n'a-t-il plus d'attraits pour autant ?
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- Gertrude, la jeune aveugle de La Symphonie pastorale d'A. Gide, s'écrie : « Je ne tiens pas à être heureuse, je préfère savoir. » Avez-vous l'impression qu'on est moins heureux en sachant plus ? En vous fondant soit sur des lectures, soit sur votre propre expérience, vous exprimerez votre opinion personnelle. L'instruction que vous avez reçue vous paraît-elle devoir augmenter ou diminuer vos chances de bonheur ?
- Selon Lévi-Strauss, l'écriture "paraît favoriser l'exploitation des hommes avant leur illumination". Dans quelle mesure, à votre avis, certaines technologies nouvelles propres à notre société (informatique, audiovisuelle…) permettent-elles de vérifier ou de contester cette affirmation ?
- Jean-Claude Grumbach, scénariste et dramaturge contemporain, confie à un journaliste qu'il observe le monde « avec un oeil sur le sordide, un oeil sur le sublime ». En vous appuyant sur les oeuvres que vous connaissez, sans vous limiter nécessairement au théâtre ou au cinéma, vous préciserez dans quelle mesure cette affirmation d'un créateur peut rendre compte aussi de votre expérience personnelle de lecteur et de spectateur. ?
- «La littérature est parfaitement inutile : sa seule utilité est qu'elle aide à vivre.» Claude Roy, Défense de la littérature (Chap. XII, «L'utile inutile»). En vous fondant sur votre expérience de lecteur, vous vous interrogerez sur la portée de cette affirmation.
- Roger Martin du Gard, répondant à un de ses admirateurs qui lui demandait de le guider dans ses lectures, écrit : « Les lectures, comme les voyages, les promenades et les repas, ne prennent leur valeur que par le besoin qu'on en a. Tel livre que j'ai rejeté il y a un an sans pouvoir le finir, me bouleverse aujourd'hui... Lisez le livre qui vous sollicite, et n'hésitez pas à le rejeter si vous ne l'assimilez pas sans effort. Le moins de contrainte possible en ces matières ! » (Correspon